Fiat Auto Maroc vient d'étoffer sa gamme avec la version break de sa "Voiture mondiale". Pratique et plutôt séduisante, elle entend s'imposer dans un segment encore peu couru sur notre marché. La clientèle suivra-t-elle ? Après les berlines 5 portes (Palio) et 4 portes (Siena), les concessions marocaines découvrent aujourd'hui une troisième déclinaison de la voiture mondiale de Fiat, le fameux projet 178. Il s'agit de la version break, qui reprend l'appellation de sa génitrice, en y accolant -comme il est d'usage chez le constructeur italien- le suffixe Weekend. Apparue dès 1996 en Amérique Latine, la nouvelle venue se distingue sensiblement des autres composantes de la famille 178 commercialisées chez nous. Notamment par sa provenance : à la différence de ses deux consœurs Palio et Siena, montées sur les chaînes de la Somaca, la Palio Weekend est tout simplement importée. Un segment quasi-vierge Avec ce nouveau modèle, Fiat Auto Maroc investit le segment des breaks compacts, un segment qui a encore bien peu de représentants sur notre marché. Pourtant, le constructeur y croit ferme et ambitionne d'en écouler un millier d'exemplaires par an. Il y est encouragé par le succès des Renault Kangoo et autre Citroën Berlingo montés localement, des utilitaires souvent employés comme véhicules familiaux. Pour autant, l'Italienne n'a rien d'un utilitaire. Le seul point commun avec les modèles précités se limite à cette recherche d'une certaine polyvalence. Pour le reste, la Fiat est autrement plus proche du monde des berlines. À commencer par sa ligne vraiment réussie. Un bon point pour l'intégration habile du volume du coffre et de la troisième vitre latérale, qui donne à l'ensemble une silhouette fluide non dénuée d'élégance. Fiat a en outre eu le bon goût de proposer en série sur son petit break des barres de toit aussi esthétiques qu'utiles. L'intérieur est moins dépaysant, puisqu'on retrouve la planche de bord des Palio et Siena, avec son nouveau traitement à deux tons. Toutefois, quelques détails de finition paraissent plus soignés. C'est le cas notamment des contre-portes, qui sont ici intégralement garnies de tissus, en lieu et place des tôles apparentes qu'on retrouve sur les deux autres rejetons de la famille 178. Mais un break, c'est d'abord un coffre. Et celui de la Palio Weekend se montre particulièrement logeable (par rapport à son gabarit), notamment grâce à son empattement rallongé d'environ 6 cm. En configuration normale, le volume de la "soute à bagages" atteint les 460 litres. Et pour embarquer les charges les plus encombrantes, il est possible de l'étendre à 1540 litres (jusqu'au plafond), une fois la tablette rigide retirée et la banquette arrière rabattue. Seul bémol, cette dernière s'escamote d'un seul tenant : il faudra parfois choisir entre passagers arrière et "excédents de bagages". Dans le même esprit, la présence d'un filet de retenue aurait été hautement appréciée. Mais ne boudons pas notre plaisir, le coffre profite de formes régulières et dispose de petits compartiments sur les deux parois latérales. Et ce qui ne gâche rien, l'accès est facilité par un seuil de chargement rabaissé, grâce au hayon qui se prolonge dans le bouclier arrière. Une seule motorisation Susceptible de transporter des charges importantes, un break se doit de se doter de motorisations idoines. À ce chapitre, une seule mécanique est proposée sur la Palio Weekend importée au Maroc. Il s'agit du bon vieux 1,7 diesel, qui officie déjà sous le capot des Uno, Palio et Siena. Il est fort heureusement suppléé ici par un turbocompresseur... dont l'apport reste finalement assez modeste : près d'une dizaine de chevaux pour la puissance (à 69 ch.) et 20 Nm en couple (à 137 Nm). Pas de quoi aligner des performances détonantes, mais l'agrément de conduite devrait progresser. D'autant plus que la consommation reste raisonnable, s'inscrivant en moyenne à 6,4 l/100 km. Un tarif plutôt compétitif Reste la question du prix. N'étant pas intégrée (pour le moment ?) dans le programme de "Voiture économique", la Palio Weekend ne peut compter sur les avantages fiscaux et les exonérations douanières, pour afficher un tarif comparable à celui de ses congénères. Mais proposée à 125.000 DH, elle s'avère finalement très compétitive, surtout en comparaison avec ses (pseudo-) concurrentes importées. D'autant plus que l'équipement n'a rien d'indigent : il comprend la direction assistée, les vitres électriques avant et le verrouillage centralisé. On a même droit à l'horloge digitale, aux ceintures de sécurité arrière et au compte-tours. C'est toujours ça.