Avec 54.808 véhicules vendus à fin 2004, le marché automobile marocain (toutes catégories confondues) enregistre une légère évolution, avec à la clé, une reconfiguration du «Top Ten» des voitures particulières les plus importées. Les statistiques de l'Association des Importateurs de Véhicules Automobiles au Maroc (AIVAM) viennent de tomber. Une première lecture de ces données montre une légère embellie du marché automobile marocain des voitures particulières (VP) importées et montées (CBU et CKD), avec un total de respectivement 33.891 et 11026 unités. Soit un cumul de 44.917 véhicules et une évolution de 27,96 % entre 2003 et 2004. A ces chiffres, il faut ajouter ceux du marché des véhicules utilitaires légers (VUL) qui a atteint, à fin 2004, les 9891 unités vendues (importées et montées). Le tout donnant lieu à un marché global de 54.808 véhicules écoulés, soit près de 5000 de plus qu'en 2003. Une performance intéressante, bien que certains professionnels du secteur pourraient dire qu'il n y a pas vraiment de quoi pavoiser. Intéressants, ces chiffres le sont surtout en terme d'analyse. Ainsi, outre les grands faits qui ont marqué les douze derniers mois, on aura assisté à une redistribution des cartes dans le hit-parade des ventes de voitures de tourisme importées. Ainsi, si la filiale marocaine de Renault conserve son leadership (5247 voitures), on assiste surtout à la forte ascension de Toyota qui semble avoir balayé tous ses concurrents sur son chemin, finissant l'année en seconde position avec 4.714. Pour la marque au losange, le modèle le plus vendu reste la Clio Classic, suivie de trois modèles de la famille Mégane, à savoir la berline compacte 5 portes, sa variante tri-corps (avec malle arrière), ainsi que le monospace compact, Scénic. Quant au label nippon, sa locomotive est toujours la Corolla qui s'est adjugée le titre de véhicule le plus vendu au Maroc en 2004, avec 2915 exemplaires (2365 berlines quatre portes, 309 Five et 241 Verso). Il faut aussi remarquer, que Toyota est devenu en 2004 le premier importateur de véhicules, puisqu'à ses ventes de VP, il faut ajouter quelque 1250 VUL, soit un total frôlant les 6.000 unités. Ceci étant, la belle percée de Toyota du Maroc s'est notamment faite au profit des labels importés par Sopriam, c'est-à-dire ceux du groupe français PSA : Peugeot et Citroën. Ces derniers ont en effet clos l'année respectivement troisième (avec 4577) et sixième (avec 2367), tandis que Volkswagen est resté campé à sa quatrième place dans ce classement, ayant totalisé 3923 ventes. Explications : outre le best-seller Polo qui représente à lui seul (et en version 5 portes) 40 % des ventes, Volkswagen a trouvé dans sa gamme brésilienne un moyen additionnel et efficace pour se maintenir en haut de forme. A cet effet, on peut même constater que sa citadine Gol a rencontré un succès inespéré avec quelque 800 acheteurs. A côté de la petite brésilienne, l'importateur officiel de VW, CAC (Centrale Automobile Chérifienne) a pu compter sur le renouvellement partiel de sa gamme, avec des nouveautés comme la Golf V et la Polo Classic. Derrière la marque allemande, on retrouve Fiat qui a pu tiré son épingle du jeu avec 2457 véhicules vendus durant 2004. Une année qui été celle d'une reconversion d'activité pour Fiat Auto Maroc, qui après avoir quitté les chaînes de montage de la Somaca est devenu un simple importateur. Un importateur, oui, mais dont le gros des ventes reste assuré par sa gamme de Palio et consorts (Sienna et Palio Weekend) ramenée, elle aussi, du Brésil. Derrière la filiale marocaine du constructeur turinois, se retrouve Citroën, dont la perte de terrain ne peut s'expliquer autrement que par l'arrivée en fin de carrière de la Xsara. A environ 400 unités d'écart avec la marque aux chevrons, Honda réalise une année commercial plus que positive, puisqu'il a pu enregistrer une évolution de 10,59 % par rapport à 2003, avec un volume total de 1964 véhicules. Une telle performance est à qualifier de prouesse, lorsqu'on sait que cette gamme japonaise ne dispose pas de Diesel. Or, le marché marocain des VP est diésélisé au deux tiers ! Vient ensuite l'une des meilleures performances de l'année : celle de Kia qui a totalisé au cours des douze derniers mois 1090 ventes, grâce au joli succès de sa gamme variée et notamment celui des Picanto, Sorento et Carens. Plus qu'un outsider, ce label coréen se positionne désormais comme un concurrent à prendre au sérieux et une alternative intéressante face aux marques européennes les plus courtisées au Maroc. Au demeurant, Ford et Hyundai arrivent respectivement en neuvième et dixième position avec 951 et 809 véhicules vendus. Pour sa part le segment du haut de gamme se porte plutôt bien au Maroc et l'on assiste à une forte désaffection de la clientèle marocaine (fortunée) face à Mercedes. Cela, malgré que ce dernier se maintienne en tête avec 578 ventes, suivi par son éternel rival BMW (425 modèles). En fait, l'importateur de la marque à l'étoile aurait probablement fini l'année deuxième dans le segment des labels prestigieux, derrière BMW, s'il n'avait pas conclu quelques marchés (plus de 150 unités) pour doper les ventes des Classes C et E avec, entre autres, le ministère de l'Intérieur et quelques loueurs comme «Majestic Limousines». Toujours dans les hautes sphères du luxe, Audi a augmenté ses ventes en 2004 (244 contre 228 en 2003), tandis que le nouvel importateur de Volvo (tout juste âgé de moins de 2 ans) a pu écouler 61 modèles, soit plus que Jaguar (48 unités), alors que ce dernier en a nettement plus le privilège de l'ancienneté. Mais qui dit marque premium, dit aussi la petite Mini (41 unités) de BMW, ainsi que le label sportif Porsche (36 unités). Enfin, si l'année 2004 a été quelque peu stimulée par le Salon Auto-Expo (qui se tient une fois tous les deux ans), 2005 pourrait être tout aussi riche en perspectives et en rebondissements. Outre l'arrivée très attendue de la Dacia Logan (second semestre), le marché pourrait bien voir de nouvelles marques (re) faire leur entrée au Maroc (Lancia, Cadillac, Lexus…). En revanche des rumeurs vont bon train quant au transfert de certaines marques, voire carrément leur disparition du tissu des importateurs automobiles au Maroc.