Hicham Mandari à Alger C'est l'alpiniste de l'esbroufe, par excellence. Il en a l'instinct, l'audace et l'insipidité. Il grimpe, grimpe… et se réjouit de ce qu'il croît être des hauteurs, ses hauteurs. Les vertiges qui vont avec, également. Toujours en extase, au summum de ses délices. C'est l'intégriste du délire. Il se complait : “nombreux sont les Marocains qui nous ont exprimé, par courrier électronique, leur volonté d'adhérer à notre parti”. Il se complète : “pour leur épargner d'éventuelles représailles, nous nous sommes contentés de travailler avec les officiers de l'armée”. Il conclut : “nous lançons un appel à travers votre journal, à tous les militaires pour se joindre à nous, et travailler la main dans la main”. Il n'a qu'une seule condition : “collaborer, clandestinement avec les officiers en exil qui constituent la branche armée du parti”. Il profère des menaces, arrête des ultimatums, fixe des conditions. Vous l'avez deviné ? Non, ce n'est pas le malade mental que vous avez rencontré au coin, pieds nus et en haillons. Lui c'est Hicham Mandari. Son parti, on en a déjà parlé, c'est le Conseil national des Marocains libres. Le journal qui lui sert de courroie de transmission , c'est … “Al Khabar” algérien. Mandari est excité. L'été est la saison d'enfer pour ce genre de dysfonctionnement de personnalité. D'ailleurs, le journal algérien a sauté sur l'occasion. Il fait des élucubrations du faux dissident ses choux gras, et ses titres en gras ! Exemple : “le Maroc finançait les terroristes en Algérie”. Ou encore : “il est minuit moins cinq au Maroc”. J'en passe encore et pas des moindres. Maintenant que vous êtes dans le bain, vous vous demandez sans doute si je vais vous bassiner longtemps avec l'histoire de ce sieur. Plus même : vous vous demandez si je ne me suis pas moi-même un peu abruti, un peu abêti en cherchant des perles chez un être qui en a à revendre, un homme qui aurait fait un très bon marchand ambulant d'ice-cream dans le désert glacial de l'Antarctique. Je vous le concède, il aurait été préférable d'appeler un chat un chat et Mandari un fripon et s'arrêter là. Sincèrement, un petit fripon qui se reconvertit dans la politique, ameute la presse voisine, menace tout ce beau monde, des partis politiques à la monarchie, a sans doute quelque vertu. Petite, certes, mais n'empêche …non ? Celle-là par exemple : savoir que tout homme louche cache un opposant endurci (je ne dis pas l'inverse, nuance). Mais jamais escroc mieux caché qu'un Mandari à la tête d'un Conseil d'hommes libres ! Ou celle-là : établir la preuve que le pire sort qui attend les magouilleurs n'est pas toujours la prison, tant il est vrai qu'elle n'est pas un lieu sûr pour cacher son fric volé. Ce savoir amer qu'on tire de la lecture de ses soi-disant révélations, n'est pas la seule vertu, hélas. La dernière fois qu'on a parlé de lui, on disait que sa vie est une grande célébrité que l'imposture s'est chargée d'écrire, d'embellir et de servir au public. En fait, l'idée s'est avérée imprécise, la définition inachevée. Certes, c'est un imposteur, mais il n'a jamais eu l'intelligence d'accepter son malheur. Ce n'est pas un vice, car cela ne l'effraie pas. Ce n'est pas une vertu non plus même pas du genre précité, car cela n'apaise en rien sa rage. Résultat : sa solitude, celle d'une âme errante qui a beaucoup de sous sur la conscience, n'est acceptable qu'avec la presse ennemie. De quoi donner des vertiges, non ! Bon, passons à l'élu qui est aux anges. Mais dont on taira le nom. Il vient de décrocher son certificat d'études primaires. Félicitations, Monsieur le député. Il suffit d'une bonne école pour devenir un élu qualifié. Vous l'avez compris, vous avez remis vos culottes pour briguer un nouveau mandat à la tête de la commune, et ce n'est pas un CEP qui vous en empêchera. D'autres pleureront à gros bouillons, pas vous. Une question, champion : avant votre certificat de cette fin d'année, qu'est-ce qui était le plus marrant, la maternelle ou… la chambre ?