Six mois après la mise en place d'une fédération, succédant à de longues années de gestion provisoire par une commission administrative relevant du département de tutelle, conformément au fameux article 22, voilà de nouveau le cyclisme national en proie à une crise dont on devine déjà les effets forcément néfastes. Et dire que, durant des années, des voix venant de divers horizons s'étaient élevées pour réclamer le retour à la légalité, avec la mise en place d'une instance dûment élue pour enfin entrevoir un espoir de développement de cette belle discipline, qui avait valu au pays bien des satisfactions au niveau international comme, par exemple, le retentissement du Tour du Maroc. La reprise de cette prestigieuse épreuve par ladite commission administrative provisoire, en 2001, n'avait fait qu'aviver l'ambition de tous ceux qui se présentent comme les dépositaires du cyclisme dans le pays d'aller au-delà de cette gageure. Et on nous assurait de toute part qu'une fois les commandes de la fédération reprises en main, le vélo allait reconquérir les foules et les cœurs de tous les férus de ce sport. Et comme pour mieux convaincre les plus hésitants ou récalcitrants, la présidence de la FRMC était dévolue à un homme au-dessus de la mêlée des éternelles et interminables querelles intestines entre dirigeants d'une époque, hélas, pas encore totalement révolue. Mustapha M'Chiche Alami, universitaire septuagénaire qui a toujours vécu dans le milieu de la “ petite reine ” était d'autant intéressé par le défi de la relance qu'il amenait avec lui un plan de redressement, qu'il se fit un devoir d'élaborer et planifier dans le temps, afin d'entourer cette stratégie de développement de toutes les chances de réussite. Cette nouvelle politique devait être dévoilée au cours du premier contact avec la presse nationale en présence de tous les membres du bureau. Mais à peine cette conférence avait-elle démarré, que le secrétaire général de la FRMC se levait pour dresser un véritable réquisitoire contre le président de cette instance, accusé de tous les maux dans sa gestion personnelle des affaires de ce sport. Et rejetant en bloc son plan de redressement, les membres fédéraux quittaient la salle en guise de protestation. Inutile de décrire l'état d'ahurissement du président, M'Chiche Alami, lâché aussi traîtreusement par son comité. Et pourtant, que proposait-il sinon la restructuration de la FRMC au niveau de ses instances de base (ligues et clubs), la préparation de l'équipe nationale pour les compétitions sur route, circuit fermé et contre la montre aux plans régional (3 à 5 étapes) et national, l'organisation de la Coupe du Trône, ainsi que la remise en état du vélodrome de Casablanca avec la mise sur pied d'une école au sein de ce vélodrome après sa réfection ? Sans parler des compétitions que compte organiser la FRMC à l'échelon international, avec le Championnat d'Afrique en juillet prochain, le Championnat du monde B la saison prochaine, ainsi que le Tour du Maroc en 2004 ou 2005. Désormais, c'est le bras de fer entre le président M'Chiche Alami et son comité. En sera-t-il pour autant désarmé ? “Sûrement pas puisque j'ai eu un entretien avec le ministre de la Jeunesse et des sports, qui m'a assuré de son soutien et m'a exhorté à engager des entretiens avec l'UCI et le directeur du Tour de France pour bénéficier de leur collaboration dans tout ce que nous avons projeté d'entreprendre dans le cadre de la relance du cyclisme national”, nous a déclaré le président de la FRMC. Le président M'Chiche Alami s'est envolé la semaine dernière pour la Suisse, afin de concrétiser tous les projets qu'il a concoctés et qu'il avait pourtant soumis à l'appréciation de l'ensemble de son comité.