Le cabinet de conseil McKinsey travaille main dans la main avec le Comité de veille stratégique marocain, la « task force anticrise » mise en place par le ministre de l'Economie Salaheddine Mezouar. L'équipe de McKinsey Maroc, dirigée par Amine Tazi-Riffi, est même présente aux réunions du Comité, dont la plus récente a eu lieu le 19 mai. Plus surprenant, le directeur général de McKinsey France, Eric Labaye, avait aussi fait le déplacement. Ce dernier est membre, en France, de la Commission économique de la nation et l'un des auteurs du rapport Attali. Les bureaux parisien et casablancais de McKinsey renforcent en effet leur collaboration depuis quelques mois, et pas seulement sur la relance économique. Le Royaume réfléchit en effet à « rationaliser » les services de l'Etat, suivant le modèle de la « Révision générale des politiques publiques » (RGPP) menée par le gouvernement français. Or, c'est McKinsey qui pilote (en tandem avec Accenture) l'application de la RGPP en France. Le bureau casablancais de McKinsey, qui s'est imposé comme LE bureau de conseil préféré de l'Etat marocain, a multiplié les missions : préparation du programme Emergence en 2005, plan Maroc Vert (qui avait causé un certain émoi au ministère de l'agriculture en 2008), une étude sur la filière logistique la même année… Il y a quelques mois, McKinsey a également rendu un rapport sur la privatisation des ports gérés par l'Agence nationale des ports, Marsa Maroc.