La Gazette du Maroc : Quelle est votre évaluation du parcours d'entraide mutuelle entre les Royaumes de Jordanie et du Maroc ? Les relations entre les deux royaumes sont exceptionnelles et datent depuis de longues années. Les fondements même de ces relations ont été établies par feux leurs Majestés Hussein Ben Talal et Hassan II que Dieu ait leurs âmes en sa sainte miséricorde. Au fil du temps, ces relations se sont raffermies et ont pris des aspects et des courants divers concrétisés par une coordination et une consultation permanentes sur divers sujets d'intérêts des deux Souverains. Quels sont les projets majeurs d'investissements entrepris par les hommes d'affaires Jordaniens au Maroc ? Le Maroc représente un environnement d'investissement propice et attrayant pour le secteur privé jordanien, car il y a beaucoup de sociétés jordaniennes qui investissent dans le domaine de l'immobilier et qui ont une expérience et un savoir faire très riches en la matière. Certaines sociétés jordaniennes sont déjà partenaires dans nombres de projets immobiliers dans le Royaume du Maroc, initiés par leurs pairs Marocains. Le chiffre d'affaires des sociétés jordaniennes au Maroc s'élève à des centaines de millions de dollars, en plus des investissements divers dans des secteurs aussi variés que la pêche maritime et les prestations de services.
Que pouvez-vous nous dire sur la coordination diplomatique Jordano-Marocaine vis-à-vis des affaires régionales et internationales, notamment la situation au Moyen-Orient, et le dossier palestinien ? Il existe assurément une coordination continue entre nos deux pays au niveau des dirigeants, car les points de vue et opinions sont semblables à plus d'un titre concernant plusieurs dossiers, et notamment le dossier palestinien, qui doit être résolu sur la base d'une solution permettant aux deux Etats de vivre côte à côte, conformément aux résolutions de la communauté internationale et ses instances représentatives, et de façon à garantir les droits du peuple Palestinien sur sa Terre.
Vous n'êtes pas sans savoir que le Maroc s'est engagé dans une proposition d'autonomie permettant aux populations du Sahara « de gérer leurs propres affaires régionales (dans le cadre de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale), quelle est votre position vis-à-vis de cette proposition? La position du Royaume de Jordanie se fonde sur la résolution 1813 du Conseil de Sécurité, d'ailleurs la déclaration conjointe communiquée lors de la visite de Sa Majesté le Roi Abdellah II au Maroc en 2008 l'exprime clairement. Notre Souverain a renouvelé son soutien à l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc et son appui à l'initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de garantir à la région du Sahara une autonomie dans le cadre de la souveraineté du Royaume, cela en concordance avec les efforts internationaux, dans le cadre des résolutions de l'Organisation des Nations-Unies, afin de parvenir à une solution durable à la question du Sahara, et faire en sorte que la région du Maghreb arabe puisse enfin jouir de la stabilité et du développement tant espérés.
Quels sont les horizons de coopération économique, commerciale et culturelle entre les deux Royaumes ? L'horizon est vaste et prometteur concernant la coopération économique, commerciale, et culturelle entre nos deux Royaumes, et il existe plusieurs accords dans ce sens. Seulement il existe aussi des handicaps qui gênent le renforcement réel de cette coopération, dont notamment l'absence de lignes aériennes directes entre les deux pays. Certaines décisions ont été prises pour contrer cet handicap par la Haute commission mixte Jordano-Marocaine durant l'été 2008, mais jusqu'à présent aucun acte concret n'a été entrepris à cet égard à cause de considérations de profit et de rentabilité d'un tel projet. Enfin, vous n'êtes pas sans savoir que l'économie Jordanienne est en pleine expansion dans divers secteurs, et le sol jordanien est la scène de nombre d'investissements arabes et internationaux, aussi y-a-t-il beaucoup d'occasions pour nos frères Marocains qui désirent y investir. En premier lieu l'octroi de nombres de facilités et d'exemptions pour les investisseurs.