Mohamed Agouzoul a coaché l'équipe d'étudiants de l'EMI actuellement en Allemagne pour le Shell Eco-Marathon. Première équipe marocaine et africaine à se lancer dans cette compétition internationale, l'objectif des quelques 260 équipes en piste est simple, parcourir la plus longue distance avec un seul litre de carburant. La Gazette du Maroc: Quelles ont été vos motivations ? Mohamed Agouzoul : mes motivations ont été celles de tout enseignant à savoir former des ingénieurs qui s'adaptent à toutes les situations du marché du travail. C'est aussi une occasion pour les faire sortir du cadre pédagogique classique et les confronter à des problématiques concrètes qu'ils pourront retrouver lors de leurs premiers emplois. Quels objectifs vous êtes-vous fixé pour cette première participation ? L'objectif principal, c'est d'abord de participer. Ce projet a été entamé il y a plus d'un an, construire un véhicule n'a pas été le seul challenge. Voir nos étudiants participer à cette compétition avec leur véhicule sur le circuit de Lausitz en Allemagne ce week-end, c'est déjà une belle réussite pour nous. Qu'est-ce que ces futurs ingénieurs vont apprendre de cette expérience ? Le travail en équipe, ils ne l'apprennent pas forcément en classe. On introduit des travaux à développer chez eux, parfois en groupe, mais cela reste contrôlé et limité. En revanche, dans une aventure comme celle-là, on ne connait pas les problèmes auxquels ils vont être confrontés. Mon travail ne consiste pas tant à les diriger mais plus à discuter avec eux lorsqu'un problème se pose. Je ne résous pas ce problème, mais leur laisse faire la résolution du problème rencontré. C'est une démarche que j'ai adoptée avec eux et qui fonctionne à merveille. Cela prend plus de temps, mais ils apprennent plus. C'est la première participation d'une équipe marocaine et africaine dans cette compétition, qui ne compte pour la plupart, que des grandes écoles et universités européennes, est-ce un signal fort ? Cela prouve qu'il y a beaucoup de potentiel au Maroc. Si on donne l'occasion aux jeunes Marocains de s'exprimer, ils peuvent montrer leur capacité. Avec le peu de moyen que l'on a au niveau du Maroc par rapport aux autres pays, on peut faire beaucoup de choses. Il suffit de les laisser libérer leur expression. Comment allez-vous capitaliser sur cette expérience ? Nous allons essayer de mettre une autre équipe sur ce projet l'année prochaine. Elle aura pour objectif d'améliorer le prototype et de faire un pas en avant par rapport à cette année. L'année prochaine, il ne s'agira pas seulement de participer, mais peut-être de finir parmi les 10 premiers. Quel est votre conseil aux jeunes diplômés ? Je pars d'un manque existant auprès des étudiants. Il faut qu'ils donnent de l'importance aux activités extra-scolaires, développer leur coté initiative mais aussi le savoir-vivre et le savoir-faire. Travailler en groupe, c'est aussi savoir mieux se connaitre et développer un sens des compromis afin de mieux intégrer le monde du travail.