Extrait du document de politique générale élaboré notamment par le Potomac Institute for Policy Studies (PIPS) basé à Washington, et le département Gestion des conflits de la School of Advanced International Studies (SAIS) de l'université John Hopkins, et destiné à l'administration Obama. Le Maghreb compte pour les Etats-Unis pour des raisons allant de sa position géographique sur la Méditerranée et à l'extrémité ouest du monde arabo-musulman, aux menaces posées par la montée du terrorisme dans la région, en passant pas les opportunités économiques et les ressources que cette région offre aux USA. L'Amérique nécessite une politique visant à défendre ses intérêts dans cette zone, en considérant les cinq pays nord-africains comme une région à part entière, en œuvrant pour renforcer les liens économiques et sécuritaires entre ceux-ci (mais aussi avec les Etats-Unis et l'Europe), et en prenant l'initiative d'encourager une solution au conflit du Sahara occidental, consistant en une proposition d'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine actuellement à l'ordre du jour aux Nations unies et soutenue par un consensus bipartite au sein du Congrès américain. Jusqu'ici, le Maghreb (composé de l'Algérie, la Lybie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, membres de l'Union du Maghreb arabe) était relégué à un statut marginal en matière de politique étrangère et négligé par rapport au Moyen-Orient et à l'Afrique. Malgré ses relations historiques avec les USA et son importance en termes d'énergie, de sécurité, de stabilité, de commerce, de développement et dans bien d'autres domaines clés, l'Amérique a souvent considéré le Maghreb comme relevant de la responsabilité de l'Europe. Les Etats-Unis ont des intérêts importants dans la région qui doivent se concentrer sur la promotion de la stabilité et de la sécurité de ces pays, afin de leur permettre de progresser vers une intégration politique et économique régionale et une coopération avec les USA et l'Union européenne, dans le but d'ouvrir la voie pour de plus grandes libertés politiques et une croissance économique plus soutenue. Une politique plus appuyée destinée à promouvoir le commerce et l'investissement intérieur comme extérieur, une coopération plus efficace dans la lutte contre le terrorisme, des liens renforcés entre le secteur public et la société civile et des mécanismes fermes visant à résoudre les différends, seraient bénéfiques à ces pays eux-mêmes comme aux Etats-Unis. Une étude approfondie réalisée en 2008 par le Peterson Institute for International Economics souligne les avantages que produiraient une intégration économique régionale et une coopération atlantique accentuées. L'unique obstacle majeur à cette intégration est le conflit du Sahara occidental. Les pourparlers en cours à l'ONU n'ont réalisé aucun progrès perceptible. Les discussions doivent sortir de l'impasse si l'on veut aborder des questions d'intégration plus larges. Six principes de politique étrangère en Afrique du Nord se proposent à l'Amérique. Premièrement, le Maghreb compte pour les USA, pour des raisons géopolitiques, historiques, économiques et de sécurité. Deuxièmement, il est important de considérer le Maghreb comme une région, qui mérite une attention soutenue dans le cadre plus large du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Troisièmement, les USA doivent définir clairement leurs objectifs en matière de défense de la sécurité et de la stabilité dans la région, dans le cadre de la mission mondiale de l'administration Obama. Quatrièmement, l'Amérique doit œuvrer de manière plus efficace avec l'UE pour la création d'incitations à une intégration économique consolidée. Cinquièmement, les Etats-Unis doivent concevoir des programmes plus larges et plus efficaces en vue de renforcer la sécurité et de combattre le terrorisme dans la région. Enfin, l'Amérique doit œuvrer avec diligence avec ses alliés pour résoudre le conflit du Sahara occidental. La formule autonomie/souveraineté examinée par l'ONU est la base d'une solution viable appuyée par les gouvernements américains précédents et par d'autres pays. Il n'est pas dans l'intérêt de l'Amérique de remettre à plus tard un engagement sérieux dans cette région. Sans une approche étendue et systématique pour l'intégration du Maghreb, les menaces à la sécurité et à la stabilité de l'UMA se multiplieront. Une intégration économique et politique renforcée développera les perspectives d'avenir et les opportunités pour les habitants du Maghreb ; dans le cas contraire, l'instabilité s'installera. Les Etats-Unis doivent surmonter leur négligence passée et prendre l'initiative de soutenir l'avenir du Maghreb. ■