Ancien commandant de la Sayyeret Matkal, l'unité d'élite de l'armée israélienne, le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak n'aime guère se montrer loquace sur les activités des services secrets et des commandos israéliens. Aux journalistes, il se contente de répondre : «Il faut faire le nécessaire et garder le silence». ■ C e mutisme n'est pas uniquement un respect de la consigne de silence imposé, dans tous les pays, aux hommes de l'ombre exécutant les ordres qui leur sont donnés par leurs gouvernements respectifs. D'ailleurs, le Mossad a comptabilisé plusieurs opérations d'envergure. La première serait l'élimination, en 2008, du Secrétaire général adjoint du Hezbollah libanais, Imad Moughniyeh, tué dans l'explosion de sa voiture à Damas. Plus récemment, la chaîne de télévision américaine CBS a annoncé que des drones israéliens (avions sans pilote) auraient pris pour cibles, dans la région de Port-Soudan, plusieurs navires et convois de camions transportant des cargaisons d'armes iraniennes destinées aux combattants du Hamas dans la bande de Gaza. En outre, en septembre 2007, un raid mystérieux a visé à Der Es Zohr, localité située à proximité de la frontière entre la Turquie et la Syrie, une centrale nucléaire construite par Damas avec la coopération de techniciens nord-coréens. C'est toutefois contre l'Iran, qu'Israël et ses services secrets mènent une guerre antinucléaire. Le chef du Mossad, Méir Dagan, et proche du nouveau Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, serait le maître d'œuvre de ces opérations. Celles-ci incluraient l'enlèvement ou l'exfiltration vers les Etats-Unis, de l'ancien commandant des Pasdaran (Gardiens de la Révolution) iraniens, le général Ali Reza Askari, Selon plusieurs sources, le Mossad aurait mené des opérations de neutralisation de différents scientifiques employés dans la centrale nucléaire de Natanz, spécialisée dans la production d'uranium enrichi. L'un de ces savants, Adershir Husseinpour, aurait été tué par la fuite d'un gaz radioactif. Le Mossad aurait également intercepté plusieurs livraisons de matériel Hight Tech à destination de l'Iran ou fait pression sur les sociétés européennes travaillant avec Téhéran. Il n'est pas impossible que ces actions clandestines soient à l'origine du double revirement de l'Administration américaine et du régime de Téhéran. Tous deux se sont déclarés en faveur de l'ouverture d'un dialogue et d'une solution diplomatique de la crise du nucléaire iranien. A ceci près, que dans une interview au magazine allemand Der Spiegel, le président iranien Mahmoud Ahmadinedjad a affirmé : « Mon pays possède la maîtrise complète du cycle de production de l'énergie atomique». ■