Visite de Nasser Bourita à Madrid : un nouvel appui espagnol affirmé en faveur de l'initiative d'autonomie comme solution au conflit du Sahara    La Mauritanie et l'Algérie signent deux accords de défense    Sahraouis tués par l'Algérie : Le MSP demande la protection de l'ONU    Tourisme : l'ONMT muscle le réseau aérien pour l'été    Gear9 & LMPS Group annoncent un partenariat stratégique (VIDEO)    Concentrix : Innovation et talents, double pari pour renforcer l'ancrage au Maroc (VIDEO)    Lors d'une réunion au ministère de l'Intérieur... Préparatifs intensifs et investissements majeurs : le Maroc accélère le rythme pour accueillir la Coupe d'Afrique des Nations 2025    Politique migratoire : l'UE place le Maroc sur une liste de pays «sûrs», limitant l'accès à l'asile    La Chine appelle Washington à cesser les pressions et réaffirme sa volonté de coopérer sans renoncer à ses intérêts    CAN U17 : Nouvel horaire pour la finale Maroc - Mali    «Tout s'est effondré» : Les confidences de Mohamed Ihattaren sur la mort de son père    Evènement : Rabat accueille la Conférence africaine des agents de football    Regragui et ses déclarations improvisées : Est-il devenu un fardeau pour l'équipe nationale marocaine ?    Sidi Yahya El Gharb : Arrestation des mineurs impliqués dans la maltraitance animale    Edito. À bas l'omerta !    Tangier-Med : New deals to boost Morocco's automotive industry    Livre au Maroc : Des défis structurels et des auteurs édités à l'étranger    Des régulateurs des médias allemands en visite de travail à la HACA    La Croatie considère le plan d'autonomie comme une bonne base pour parvenir à une solution politique au différend régional autour du Sahara    La filière des agrumes se donne rendez-vous à Marrakech pour repenser son avenir    Scandale du soutien à l'importation de bétails : pour Rachid Hamouni, il y a eu clairement un détournement de 437 millions de dirhams    Xi Jinping tient des entretiens avec le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim    Escalade commerciale entre Washington et Pékin : la Chine promet de riposter "jusqu'au bout"    Fès: trois milliards de dirhams investis dans la réhabilitation de la médina entre 2010-2025    Singapour et Kuala Lumpur accueilleront une mission commerciale marocaine consacrée aux fruits agrumicoles    Industrie automobile : le Chinois Joyson Electronics transfère une partie de sa production au Maroc, affecté par des coûts de restructuration    Les prévisions du jeudi 17 avril    Maroc-Espagne : Le renforcement du partenariat stratégique au centre des entretiens entre M. Bourita et son homologue espagnol    Au Maroc, des outardes canepetières sacrifiées aux morts il y a 15 000 ans, dans une des plus anciennes nécropoles d'Afrique    Bagétimbi Gomiz au GITEX : « La tech, c'est mon nouveau terrain »    La « Semaine du Maroc » à Nouakchott, une opportunité pour dynamiser les partenariats    HCP : La croissance prévue à 3,8% au deuxième trimestre 2025    Coopération. L'Ethiopie s'appuie sur le Vietnam    La CEDEAO célèbre ses 50 ans à Accra le 22 avril    Cape Town accueille la 3e édition du Congrès des Juifs d'Afrique, portée par le Maroc et ses partenaires internationaux    Printemps du Cinéma : 40 000 entrées en 4 jours    Tanger : Deux conventions signées pour dynamiser l'industrie automobile marocaine    El sector de los cítricos en Marruecos busca reinventarse en Marrakech    CAN U17 : Changement d'horaire pour la finale entre le Maroc et le Mali    Gitex : conclusion d'un partenariat pour promouvoir la numérisation des services de la Bibliothèque nationale    Demande d'asile : La Commission européenne a inclus le Maroc dans la liste des «pays sûrs»    Rabat : La 10e édition de Jidar Street Art Festival prévue du 8 au 18 mai 2025    Indiana Jones 5 au Maroc : Une enquête confirme les causes du décès d'un technicien    Salles de cinéma : Marjane Group et Pathé concluent un partenariat stratégique au Maroc    Espagne: Les Marocains premiers contribuables étrangers à la sécurité sociale    Walid Regragui: Les Lions de l'Atlas vont se surpasser pour remporter la CAN    Le Maroc renforce son bouclier aérien avec le système "SPYDER" : un message clair que la sécurité nationale est une ligne rouge    LDC : Real et Bayern pour renverser Arsenal et l'Inter ce soir    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Fin d'une mythologie ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 17 - 02 - 2003


Le mouvement du non-alignement à l'ordre du jour
Contre vents et marées, quelques dirigeants du
tiers-monde continuent d'entretenir l'espoir,
aussi mince soit-il, de voir un jour le mouvement des non-alignés renaître
de ses cendres. Un vœu pieux à l'ère de la mondialisation.
Après la 2ème guerre mondiale, un irrésistible mouvement d'émancipation balaye les empires coloniaux selon des processus divers, parfois longs et douloureux. C'était le recul du colonialisme et l'émergence de nouveaux pays, formant, pour l'essentiel, le Tiers-Monde, sous la houlette des Nations-unies (ONU) Mais, l'indépendance des “nouveaux Etats” était souvent obtenue dans des conditions économiques et démographiques difficiles. On parlait alors de sous-développement. De là naquit l'organisation des pays sous-développés dans un mouvement politique à côté des deux blocs : le non-alignement.
La “confrérie du tonnerre”
En 1955, à l'invitation du Président indonésien Ahmed Soekarno, 29 pays afro-asiatiques indépendants s'étaient retrouvés à Bandoeng, en Indonésie, d'où sortira entre autres, le non-alignement comme “idéologie politique des pays tiers-mondistes” Cette rencontre, Léopold Sédar Senghor l'avait qualifiée de “confrérie du tonnerre”, qui allait faire trembler le monde dans la deuxième moitié du 20ème siècle.
Cette réunion, qui avait mis la France au banc des principaux accusés du colonialisme, a été marquée par deux attitudes essentielles chez les participants à la conférence : la position communément arrêtée et qui a décidé le non-alignement sur l'un ou l'autre des deux blocs antagonistes. Ceci, afin de bénéficier de l'aide et de l'assistance de l'un comme de l'autre bloc.
Et la deuxième tendance arguant que les “non-alignés” sont des Etats nouvellement indépendants, et que par conséquent ils se retrouveraient inévitablement tous en rangs serrés, alignés derrière l'un ou l'autre camp, malgré eux et à leur corps défendant.
En définitive, la résolution finale s'est inspirée des cinq principes formulés par le leader indonésien Soekarno : respect de la souveraineté internationale, égalité des races et des nations, non-ingérence dans les affaires intérieures, non-agression et coexistence pacifique. Jusque-là, à Bandoeng notamment, le Tiers-monde émergent avait affirmé sa spécificité. Mais ne disposant que de peu de moyens, sa tactique était surtout d'exploiter la rivalité des deux Grands pour menacer l'un ou l'autre de passer d'un camp à l'autre.
La troisième force
Le mouvement des “non alignés” est créé en septembre 1961 à Belgrade, comme étant une “troisième force” face aux deux blocs politiques dominants. Le maréchal Tito fût le catalyseur du mouvement auquel les “pays alignés” de Bandoeng ne participent pas. Européen et symbole exemplaire de l'esprit d'indépendance (résistance au fascisme et aux pressions de Staline), il donna au Mouvement une dimension planétaire et dynamique qui conforte la légitimité des autres leaders du Tiers-monde.
A partir de cette Conférence, le Tiers-Monde va tenter de défier le clivage Est-Ouest en formant un groupe de plus en plus important puisque ses participants, venus de tous les continents, vont passer de vingt-cinq à plus de cent.
Le “groupe des 77” ou la voix anti-impérialiste
De nombreux sommets vont se succéder, constituant de véritables assises des pays en voie de développement : le Caire 1964, Alger 1973, la Havane 1979, Belgrade 1989, Djakarta en 1992, Carthagène à l'automne 1995...
Rassemblés à l'O.N.U dans un groupe politique très actif dit “groupe des 77”, présidé actuellement par le Maroc, les 131 pays du Tiers-Monde conduisent une stratégie de révision du système international, faisant des Nations Unies une tribune “anti-impérialiste”
(à la Havane en 1966, Cuba prône la multiplication des foyers de “guérilla révolutionnaire”). Plus, le groupe a entraîné par la suite l'admission des organisations de libération nationale telles que l'OLP, avant de revendiquer l'instauration d'un “nouvel ordre économique international”.
La réunion d'Alger en 1973 constituera un moment privilégié de cette lutte puisque les “Non alignés” réussiront après le premier choc pétrolier de 73-74, à faire convoquer une réunion extraordinaire de l'O.N.U consacrée
aux problèmes de développement, faisant par là-même évoluer la notion de non-alignement du domaine politique au domaine économique.
A Djakarta, en 1992, la dixième conférence avait manifesté une grande inquiétude quant à la domination occidentale du monde. Mieux encore, elle avait même réclamé une restructuration de l'O.N.U (élargissement du Conseil de sécurité, renforcement des compétences de l'assemblée générale); lors du 11ème sommet à Carthagène à l'automne 1995 les mêmes revendications sur la réforme de l'O.N.U avaient été présentées. Le 12e sommet, qui s'est tenu à Durban en Afrique du Sud en 1998, n'a attiré l'attention que par la présence d'une vedette internationale comme L.D. Kabila, dont c'était la première apparition sur la scène diplomatique internationale.
De la simple nostalgie...
Avec la disparition des pères-fondateurs du mouvement, l'Indonésien Soekarno, l'Indien Nehru, l'Egyptien Nasser, le Ghanéen Nkrumah, le non-alignement a été réduit à une simple «coquille». Le dernier sommet des non-alignés avait eu lieu en septembre dernier, en Afrique du Sud, dans la ville de Durban. Question : dans le contexte qui est celui de cette fin du 20ème siècle, le “non-alignement”, a-t-il encore un sens ? La réponse, d'emblée, est non. Il n'y a plus guère qu'un seul bloc, l'Occident capitaliste en triomphe. L'économie, désormais, s'appelle délocalisation, globalisation, mondialisation. La communication, c'est par Internet, ultra-rapide, instantanée. Des pays “non-alignés” d'Asie sont devenus des puissances industrielles. L'univers s'est transformé en un gros village planétaire. C'est pourquoi il est, aujourd'hui, inopportun, même inapproprié de parler de pays non-alignés. A moins que le “non-alignement” n'ait été réduit à une simple occasion de retrouvailles et de rencontres pour dirigeants du Tiers-Monde. Dans ce cas, on parle alors de nostalgie !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.