L'ancien chef du PND n'en revient pas ! Fouad Ali El Himma esté en justice, et réclame cinq millions de dirhams de dommages et intérêts. Il se mord les doigts. Abellah Kadiri demande à Fouad Ali El Himma de lui accorder la grâce, après l'avoir offensé. Il lui avait auparavant, demandé la permission d'avoir l'honneur de prendre une photo de famille avec lui. Dans Aljarida al Oula, l'ancien manitou du PND, devenu depuis un certain temps le PDN, s'est publiquement mordu les doigts. «On ne va pas me traduire devant les juges et me faire recommencer à zéro ma vie de politique !» a-t-il explicitement déclaré. Ce qui veut dire : je me dégonfle, alors ne poussez pas le bouchon plus loin. Surtout qu'il est question de dommages et intérêts. Ce qui devait être une belle histoire, tourne au vinaigre. Au début, l'ancien colonel bombait le torse. Il avait l'air d'un joueur qui venait de décrocher la cagnotte. On connaît la chanson : moi qui suis le meilleur, je viens de faire le marché de ma vie. Et celui de la politique. Car une alliance avec El Himma n'arrive qu'une fois dans la vie d'un colonel en retraite qui fait de la politique. Ensuite, le mauvais temps. Le conte de fée perd de sa romance et la discorde fait son effet. On attendait la suite : elle arrive très vite ; Kadiri change de fusil d'épaule et va- t-en-guerre contre son allié. Il en abuse, de la guerre, le militaire. Mais, hélas, il parait qu'il a perdu la main et la manière. Acte III, tout se gâte. Une interview à «Albayane» fait grincer les dents de Fouad et pour cause : lui et ses amis sont traités de ramassis de mafieux ! Il veut en savoir plus sur cette offensive : qui fait courir le retraité ? Ce dernier n'a pas le sens de l'humour, il aurait dû apprendre avec Coluche. L'utile et l'agréable, quoi ! Homme politique, disait le défunt humoriste français, c'est une profession où il est plus «utile d'avoir des relations que des remords». Il aurait dû lire Sophocle : Le silence donne parfois une grâce qui sied à celui qui la demande. Maintenant, le colonel est presque un personnage romanesque, à dire que tout commence en politique et se termine en littérature. Il répète à s'y méprendre : l'histoire du grand Garcia Marquez «pas de lettre pour le colonel» (el colonel no tiene quièn le escriba, en espagnol)) qui raconte les déboires d'un colonel à qui «on a promis une pension, qui, après de nombreuses années, n'arrive toujours pas. Tous les vendredis, vêtu de son costume, il se tient, solennel, sur le quai attendant la lettre qui doit lui annoncer son versement. Tous les habitants de son village savent qu'il attend en vain. Mais le Colonel continue à nier l'évidence et s'obstine…». Selon les dernières nouvelles, il attend toujours. n