Les deux rives du Détroit de Gibraltar à travers leurs centres de promotion des exportations visent à renforcer leur partenariat. Un accord de coopération est signé entre le Maroc et l'Espagne dans un but de relation gagnant-gagnant. ■ Alors qu'un quart des échanges entre le Maroc et l'Europe se fait avec l'Espagne et que la péninsule ibérique est le deuxième client, fournisseur et investisseur du Maroc, en ces temps de crise, ces deux partenaires historiques ont décidé d'approfondir leur engagement dans une relation Win-Win. Cette volonté commerciale s'est traduite par la signature mardi d'un accord de coopération entre le ministre du Commerce extérieur marocain Abdellatif Maazouz et la Secrétaire d'Etat du Commerce d'Espagne, Silvia Iranzo. Selon cette dernière, cet accord vise à «dynamiser les relations économiques et commerciales entre les deux pays». Dans ce but, plus de 70 entreprises espagnoles et 130 marocaines se sont retrouvées pendant deux jours dans le cadre du Forum des Investissements et de Coopération des entreprises Hispano-Marocaines. Organisé conjointement par Maroc Export et son homologue espagnol, l'ICEX, les entreprises ont pu concrétiser des projets d'intérêts communs et des opportunités d'investissements. Pour Saad Benabdallah, directeur général de Maroc Export, le centre marocain de promotion des exportations, l'enjeu de cet accord s'articule autour de trois axes. Il s'agit de développer les échanges d'expériences et la formation. L'Espagne étant le 5ème exportateur mondial, le Maroc peut tirer profit de son expérience. Avec une présence de l'ICEX dans 98 pays, le Maroc bénéficiera des informations spécifiques sur les marchés étrangers qu'il veut prospecter. Enfin, il s'agit aussi de faciliter l'accès au marché. L'Espagne mise fort sur le Maroc Les sociétés espagnoles ont été sélectionnées selon leurs projets de partenariat au Maroc en tenant compte des secteurs clés de l'économie marocaine. Il s'agit principalement de l'automobile, le textile, l'agroalimentaire, les énergies renouvelables, l'assainissement et le traitement des eaux et enfin, le matériel électrique et électronique. Des secteurs qui souffrent ou dont les perspectives de développement sont fortes. Un responsable de l'Amica précisait que «le Maroc peut être un levier pour améliorer la compétitivité du secteur en Espagne». De même, un chef d'entreprise dans le textile ajoute que «face à la crise, les partenariats sont toujours les bienvenus pour assurer des bons de commandes». Il faut rappeler que l'Espagne est le pays qui compte la plus grande présence au Maroc avec un total de 737 entreprises. Si le Maroc peut profiter du savoir faire à l'international de l'Espagne, il n'a pas manqué de faire valoir lui aussi ses atouts. Abdellatif Maazouz n'a pas hésité à rappeler que le Maroc table sur une croissance de 5,4% pour 2009 et que les investissements sur le sol marocain bénéficient dans le cadre de la charte d'investissement d'aide au financement par l'Etat. De même, alors que l'Europe est saturée par la crise, le Maroc se positionne comme une plate-forme de promotion et d'exportation sur le marché africain émergent. L'Espagne peut y trouver un accès de choix. ■