Malgré l'interdiction des mariages de mineurs, le Maroc ne peut que constater une recrudescence du phénomène. Voilà déjà cinq ans que le Code de la famille marocaine existe, mais les mentalités, elles, ne sont pas prêtes de changer. Les chiffres parlent d'eux-mêmes et montrent l'inefficacité de la Moudawana. En 2007, sur les 38710 demandes d'agrément de mariage de mineures, 93,98% des requêtes ont été agréées. Cette même année, on dénombre 1900 mariages de filles de moins de 15 ans et 159 de moins de 14 ans. La ligue démocratique des droits de la femme (LDDF) dans son rapport annuel de 2007 met en avant que depuis que la Moudawana existe, il y a eu une augmentation de 10,30% des mariages de mineurs. Face à cette situation, il y a plusieurs commentaires. D'une part, le discours tenu par les autorités, dont le ministre marocain de la justice Abdelwahed Radi, qui estime que cela « confirme une application saine des dispositions du Code de la famille. Le fait qu'il existe des rejets de requêtes (environ 6%), a-t-il encore estimé, démontre qu'il n'y a pas d'aval automatique ». De l'autre côté, la LDDF met en avant des manières de détournements de la loi, des juges corrompus et des mentalités très ancrées.