Plus qu'une éventualité, encore pas une évidence : le remaniement gouvernemental est dans la logique de l'après 2009. Et c'est Abbass El Fassi qui l'a solennellement déclaré. Fraîchement reconduit, pour la troisième fois, Secrétaire général de son parti, le Premier ministre a d'ores et déjà inscrit la prochaine bataille électorale dans la logique du remaniement gouvernemental. Pour Abbas El Fassi, si le parti de l'Istiqlal veut garder la main haute sur l'actuel gouvernement, il est impérativement nécessaire qu'il garde la première place lors des prochaines communales. Un leitmotiv qu'il a eu à répéter à chaque moment du congrès. Harangant les foules des congressistes qui le saluaient, le Premier ministre et nouveau patron du PI, n'en a pas fait un secret. Soucieux des destinées du parti qu'il préside, il a la crainte du chef : fragiliser le parti lors des élections, certes locales, mais dont la portée nationale ne fait pas de doute. Nouvelle configuration D'autant plus qu'un parti au gouvernement n'est toujours pas en position forte devant les autres protagonistes. Faire des résultats des prochaines communales une entrée pour un remaniement, même partiel au sein du gouvernement El Fassi est une corrélation apparemment partagée par les autres partenaires. LGM l'avait déjà soulevé, pour la direction socialiste, avait-on écrit sur nos colonnes, « le maintien de Abdelouahed Radi, doit participer d'un nouveau concept pour le gouvernement ». Dans un communiqué rendu public, le bureau politique a spécifiquement souligné que « la continuité gouvernementale de Radi doit impérativement mener à une nouvelle configuration de l'équipe actuelle ». Il faut y ajouter également que l'option d'un gouvernement revu à la hausse, en termes de portefeuilles et d'importance, a bel et bien été le cheval de bataille pour Radi lors de sa candidature pour la direction suprême de son parti. Entre le satisfecit de l'ancien patron, Mohamed Elyazghi, «on a eu le meilleur du possible» et la colère de ceux qui l'ont débarqué et qui prônaient un départ pur et simple du gouvernement. Abdelouahed Radi a su séduire par sa formule : rester au gouvernement, tout en révisant la position du parti au sein de l'équipe El Fassi. Dans la forme et sur le fond. En clair : l'Usfp doit renégocier sa part du gâteau gouvernemental. Du coup, le maintien de Abdelouahed et la confiance renouvelée du Souverain en son ministre de la Justice est perçu comme étant un prélude à la renégociation présumée. En s'y mêlant publiquement, le Premier ministre a presque tranché : oui, il y aura un remaniement, qui plus est, se basera sur la tendance que dégagent les prochaines communales !