La «combattante» des droits de l'homme, Sihem Ben Sedrine, vient d'essuyer un revers cuisant avec la démission du rédacteur en chef de son journal et de sa radio «Kalima», Sahbi Samara. Raisons et constat. Le membre du «Conseil national des libertés en Tunisie» (CNLT), présidé par Sihem ben Sedrine, a choisi la veille de la célébration du soixantième anniversaire de la proclamation de la Déclaration des droits de l'homme, le jeudi 11 décembre dernier, pour annoncer sa séparation de celle qui, selon lui, s'est toujours employée à donner d'elle l'image d'une combattante, sans faille, intègre et humaniste, pour cette cause. Sahbi Samara, qui faisait partie de l'équipe très restreinte de Ben Sedrine, qui connait les moindres détails sur ses actions, ses relations avec les ONG et partis politiques étrangers, ne s'est pas contenté de sa séparation de la radio et du journal. Mais, il a décidé d'aller très loin dans son attaque, dans un communiqué, contre ce qu'il a appelé les «pires formes d'exploitation et de manigances» de la part de celle avec qui il avait été, durant de longues années, un partenaire privilégié au sein du CNLT. BDroits de l'homme Ce communiqué comporte des révélations sur les allégations continues de Mme Ben Sedrine, faisant état de harcèlement à son égard, qui ne sont, d'après lui qu'un prétexte pour soutirer les financements étrangers. Ce qui lui permet d'organiser les colloques et séminaires dans les capitales européennes et du monde arabe. Sahbi Samara a également dévoilé le rôle grandissant du clan d' «opportunistes» qui entoure la présidente du CNLT, cherchant à souiller le paysage des droits de l'homme en Tunisie. Les accusations de ce dernier se basent sur des faits, jusque-là méconnus par l'opinion publique, qu'il a eu à constater toutes ces années, en travaillant pour la «combattante». Cependant, à cet égard, certains observateurs s'interrogent sur les raisons qui avaient empêché le rédacteur en chef du journal et de radio Kalima de couvrir toutes ces années le discours trompeur dont fait usage Ben Sedrine. Samara s'est défendu là-dessus, en soulignant qu'il n'a cessé de se battre pour contrecarrer le virage imposé par cette dernière et sa clique. Et lorsqu'il a été convaincu que ses efforts restaient sans résultats, il a décidé de démissionner et de publier toutes les vérités sur celle qui transforme ses plaintes en commerce juteux, notamment auprès des organismes étrangers. «C'est même un commerce très florissant», dit-il ; et, d'ajouter : «il permet à Sihem ben Sedrine, activiste businesswoman d'empocher des sommes colossales». Samara parle de fonds dépassant annuellement, un demi-million d'euros, émanant de diverses parties étrangères, ce, au titre et sous l'étiquette de la promotion d'une information alternative et des droits de l'homme. Rendre le tablier Le communiqué attire, par ailleurs, l'attention sur l'exploitation des jeunes universitaires à la recherche de conditions de vie décentes, et aspirent à esquisser une nouvelle image de l'information nationale. Les révélations de Samara ressemblent maintenant au pavé jeté dans la mare d'un fonds de commerce qui tourne autour des organisations faisant le business des droits de l'homme, notamment dans le monde arabe. Le cas du Conseil National des Libertés en Tunisie, ne doit pas sortir de cette approche. En tout état de cause, l'ancien partenaire de Mme Ben Sedrine, est l'exemple d'un rédacteur en chef totalement désabusé qui a été contraint à rendre le tablier, sur le tard certes.