Une charte d'honneur est soumise aux partis politiques pour la signer et faire foi de respecter ses clauses. Point d'orgues des préparatifs pour les prochaines élections, elle n'est pas pour autant le seul élément du dispositif mis en place pour les opérations votatives à venir. Le 5 janvier prochain, commencera le processus électoral de l'année 2009, qui verra pas moins de neuf élections. Communales, professionnelles et d'ordre parlementaire, les élections concernent la désignation des conseillers et les bureaux des conseils communaux, les chambres d'agriculture, d'industrie et du commerce, ainsi que les collèges professionnels et, in fine, le renouvellement du tiers de la deuxième chambre. Des travaux de Sisyphe ont exigé une année de travail commun entre le ministre de l'Intérieur et les commissions partisanes ad hoc. Charte Fondée sur le principe de responsabilité partagée, la charte pose les soubassements d'un «comportement électoral digne et honorable». Du coup, les partis politiques sont appelés à respecter la probité des élections et s'engager à rejeter tout recours aux fraudes et pratiques indignes. L'argent sale et l'usage des biens publics sont pointés du doigt. Les formations politiques sont également appelées à fournir plus d'effort et faire preuve de «plus d'action pour assurer une participation massive aux élections» note la charte. Cependant, la charte fait un point d'honneur du respect du quota féminin lors des élections de juin 2009. Il y est évidemment question de garantir le respect, par les partis, des dispositions déjà mentionnées dans le code électoral. A savoir, mettre en œuvre la discrimination positive lors de l'établissement des candidatures, et ne pas récuser politiquement et juridiquement les listes facultatives ou complémentaires proposées par l'Etat pour favoriser une présence féminine notable dans les sphères communales. Un pari «inconstitutionnel» dans la lettre, et qui risque de soulever un recours gagné à l'avance. En deçà du Maroc moderne, la présence féminine a fait l'objet d'un discours royal. On s'en souvient, à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle session parlementaire, le Souverain a appelé à élargir la présence de la femme en tant que «candidate et élue». «Notre dessein ultime est de garantir une représentation équitable des femmes au niveau des collectivités locales et, surtout, de permettre aux conseillers locaux de se prévaloir de l'apport de la femme marocaine connue pour son intégrité, son réalisme et sa fibre sociale», a affirmé SM le Roi. Doléances D'autres mesures ont été prises pour répondre aux doléances des partis, dont notamment, la révision des listes électorales, à tous les échelons. A quatre reprises, les partis auront droit aux dites listes, et à faire valoir leurs remarques. Un pas en avance, comparativement avec les précédentes élections : des représentants des partis au niveau local y auront également droit. Reste à savoir, quelle serait la capacité de mobilisation chez l'Etat et chez les partis, à faire des prochaines échéances un retour à la normale politique après la grande désillusion de septembre 2007.