Si on a toujours pointé le Maroc comme pays producteur et exportateur de Haschich, drogue douce, le pays est devenu non seulement une région de transit de drogues dures mais aussi un marché juteux pour les narcotrafiquants algériens, colombiens, vénézuéliens… De fait, notre jeunesse est, plus que jamais, menacée par ce trafic international de drogues dures. La consommation du Rivotril – karkoubi- par voie orale, de la cocaïne sous forme de crack, injectée par voie intraveineuse ou snifée sous forme de poudre ( ligne de coke) provoque, après l'euphorie, un état dépressif chez le consommateur et l'incite à commettre divers actes d'extrême violence. La dangerosité de la consommation, soulignent des professionnels de la santé, est davantage aggravée quand la drogue est mélangée à d'autres produits comme l'atropine à la cocaïne. La privation rend le toxicomane encore plus dangereux. Et que des crimes abominables ont été perpétrés sous les effets néfastes du Rivotril ou de la cocaïne. Par ailleurs, les outils utilisés pour snifer ou injecter, peuvent transmettre le virus des hépatites B et C. En outre le matériel partagé pour l'injection de la cocaïne pourrait transmettre même le SIDA. Pour éradiquer ce fléau, ou du moins l'atténuer, au niveau de la région de l'Oriental, les services de police sont résolus à prendre le taureau par les cornes. La police judiciaire préfectorale d'Oujda, en étroite collaboration avec les PJ des 5 autres provinces, notamment le district provincial de Nador, a réussi à saisir d'importantes quantités de stupéfiants et à démanteler des réseaux internationaux de narcotrafiquants dont certains opérant à partir de la Colombie et du Vénézuéla. Le bilan 2006 à 2008 est alarmant Si en 2006, la police a saisi à Nador plus de 6,5 kgs de cocaïne, la quantité de cette substance saisie dans la même province au titre de 2007, a dépassé les 20 kgs pour atteindre près de 19 kgs durant les 10 premiers mois de 2008. Quant au trafic de l'héroïne, il enregistre la même tendance à la hausse. Les quantités saisies au niveau de cette province sont passées de 113 grammes en 2006 à 636 grammes en 2008. Il en va de même pour le nombre de personnes arrêtées pour trafic de stupéfiants au niveau de toute la préfecture de police de l'oriental qui englobe le chef-lieu Oujda et les districts provinciaux de Figuig, Jerada, Taourirt, Berkane et Nador. De 2006 à 2007, ce nombre a progressé de 1030 à 1209. Au titre des 10 premiers mois de 2008, le nombre de narcotrafiquants arrêtés a atteint 964 personnes dont des nationaux et des étrangers. Pour protéger notre jeunesse contre ce fléau destructeur, les efforts déployés, à louer vivement, devraient être généralisés et inscrits dans la durabilité. Il ne s'agit pas seulement d'une question de trafic illicite, mais surtout d'une atteinte à la santé de nos citoyens et un coup fatal à notre économie. ■