On attendait le FLN pour mener campagne pour un 3ème mandat à l'actuel locataire d'El- Mouradia et bien sûr la révision de la constitution mais, c'est le RND qui s'annonce comme le véritable soutien à Bouteflika en doublant le FLN Que pourrait-on comprendre dans ce jeu de coulisses quand on sait que le FLN dispose de la majorité parlementaire et reste le parti dans lequel s‘identifie le président. Pour les initiés, il n'y a rien de surprenant, le retour d'Ouyahia à la chefferie était on ne peut plus clair pour une telle mission, d'ailleurs, ce dernier ne manifeste aucune gêne et fait preuve d'une arrogance synonyme de certitudes et de succès . Ouyahia affiche ses propres ambitions quand il déclare devant les membres du conseil national de son parti «on disait de ce parti( RND) qu'il est une machine électorale eh ! bien moi, je dis sans détour que la machine électorale est au service de Abdelazziz Bouteflika». Ceux qui s'inquiétaient du silence de la scène politique, sont servis. Bouteflika sera candidat à sa propre succession et la constitution sera révisée( probablement le 22 Octobre). Il n'y aura probablement pas de référendum pour la révision de la loi fondamentale qui permettrait au chef de l'Etat de briguer un 3ème mandat. Une simple consultation des deux chambres suffira. Du simple au triple ! Les observateurs n'ont pas manqué de faire le parallèle entre cette augmentation de salaires et les prochaines échéances politiques. En effet, si la révision de la constitution ne fera que transiter par la chambre de députés, elle passera comme une lettre à la poste. Avec une rémunération par ordonnance à 30 fois le smic, le député touchera un salaire de 27 millions de cts. l'article 74 de la constitution qui stipule que nul ne peut briguer plus de deux mandats présidentiels passera à la trappe et sous les applaudissements, ce qui a fait dire à un vieux routier de la politique «le seul critère exigé pour être élu député, c'est de ne pas être manchot». Les commentaires de la classe politique expriment déception et colère à la fois. Un journal d'opposition, «l'éveil Algérien» ne prend pas de gants pour dénoncer la mascarade «ces élections ne sont qu'une formalité de façade destinée à la consommation internationale et «il reste juste à déterminer avec quel taux le président sera réélu», un taux qui devra être respectable sans être excessif … Opposition des partis démocrates Le rappel d'Ouyahia qualifié de «grand spécialiste de la fraude électorale obéit à cette démarche». Il faut surtout rappeler le fort taux d'abstention lors des dernières législatives qui a déstabilisé les décideurs et c'est pour cela que la révision de la constitution et notamment son article 74 prendra un raccourci. La consultation par voie de référendum sera un échec cuisant. Le peuple peut rester chez lui, les braves députés se chargeront de respecter les consignes venues d'en haut. Ce qu'il ne faut surtout pas perdre de vue, c'est que l'actuelle assemblée populaire nationale (APN) a été élue avec un taux de participation estimé à moins de 30%, donc, elle n'a aucune représentativité pour parler au nom du peuple. Les partis de la mouvance démocratique RCD, FFS sont fermement opposés à la révision constitutionnelle et au 3ème mandat de Bouteflika. Le parti de Said Saidi le fait savoir par le biais d'une communication en affirmant «la position du RCD par rapport à la révision constitutionnelle et par rapport à la candidature de Bouteflika à un 3ème mandat, n' a pas varié d'un iota, le RCD est contre un 3ème mandat pour Bouteflika». Le chargé de la communication du RCD «a estimé en outre que si Bouteflika décide de se représenter ça sera un non évènement dans la vie politique de la nation en se posant la question « que ramènera t-il de mieux, si lui même reconnaît l'échec de sa politique». D'ailleurs, les commentaires de la presse nationale ne se posent plus qu'une seule question « qui jouera les seconds rôles ?» ce ne sont pas les lièvres qui manqueront dans les prochaines «battues» électorales. Vingt ans après les évènements du 5 octobre 1988 qui ont imposé le pluralisme politique en Algérie et qui ont mis fin au diktat du FLN comme parti unique, il n'y aura pas de printemps 2009.