Le Maroc n'a-t-il pas d'autres priorités que de s'occuper tout le temps de l'avis du FMI et de la Banque Mondiale. Entre la flambée des prix du pétrole, le léger recul des nuitées hôtelières, la faiblesse de la production de blé, le gouvernement a beaucoup mieux à faire que de se soucier de l'avis de quelques technocrates venus de Washington, fussent-ils de ces deux vénérables . Et voilà qu'une fois partis ils sortent un rapport qui fait couler beaucoup d'encre. Certains analystes ou prétendus tels, demandent même de lire entre les lignes du rapport des experts du FMI et de la Banque mondiale. Ces derniers, pensent leurs esprits éclairés n'ont pas été trop sévères contre le Maroc. Quand ces deux institutions notent que le Maroc a fourni d'importants efforts dans l'accélération de la croissance, ils estiment que ce n'est que de la poudre aux yeux. Mais voyons, avant que ces institutions de Brettons Woods ne l'aient souligné, le moindre observateur de l'économie marocaine l'avait déjà remarqué. La Vision 2010 du tourisme, le plan Emergence et les pôles industriels et de services qui devraient en être issus, de même que les ambitieux programmes d'infrastructures, portuaires, aéroportuaires, routières et ferroviaires ne sont pas pour faire beaux. Ce sont de véritables outils de croissance qui donnent déjà leurs fruits. Ce n'est pas pour rien, que l'immobilier et le secteur du bâtiment et des travaux publics connaissent l'évolution à deux chiffres qu'ils enregistrent depuis ces dernières années. Concernant le budget de l'Etat, tout le monde fustigeait Fathallah Oualalou en son temps, lui reprochant de vendre les bijoux de la nation. Il est vrai que l'ex-ministre de l'Economie et des finances privatisait à tour de bras. Et les recettes exceptionnelles alors engrangées, réduisaient le déficit budgétaire à sa plus simple expression. Mais aujourd'hui, même sans qu'une privatisation importante ne soit en vue, le Trésor public ne semble pas attendre des revenus non-courants pour subvenir aux différentes sollicitations auxquelles il doit faire face. Pourtant, aujourd'hui, crise pétrolière et des matières premières oblige, les caisses de l'Etat sont plus que jamais sollicitées. Mais tout semble au mieux dans le meilleur des mondes possibles. Si les difficultés de l'Etat sont nettement moindres que ce à quoi l'on pouvait s'attendre, c'est en bonne partie grâce à la réussite de l'ensemble de ces politiques. C'est toujours grâce à elle que les investissements directs étrangers continuent de pleuvoir sur le Maroc et constituent un véritable moteur de croissance pour les décennies à venir. S'il faut se pencher sur l'économie marocaine et bien entendu suivant cet angle qu'il faut le faire et non celui de critique vaine et peu constructive consistant à chercher des poux aux dirigeants ou à saper le moral des investisseurs. La vérité, c'est que si le FMI et la Banque Mondiale, modèrent leurs propos sur le Maroc pour ne souligner que les bons côtés, c'est qu'ils sont de loin plus déterminants que les quelques critiques vagues que l'on pourrait formuler sur une balance courante devenue déficitaire ou bien d'éventuels problèmes auxquels le secteur bancaire pourrait être confronté. Et de toute façon, les chiens aboient la caravane passe.l