Le président de la Banque Mondiale (BM), Robert B. Zoellick, a plaidé mercredi pour un nouveau "deal" pour combattre la famine et la malnutrition dans le monde à travers la combinaison de l'aide d'urgence et des efforts à long terme pour améliorer la productivité agricole dans les pays en développement. Le "nouveau deal pour une politique globale d'alimentation" fait partie de la série d'initiatives de R. Zoellick pour renforcer le développement et faire face à la flambée des prix du pétrole et des produits alimentaires. Dans un discours à la veille de la tenue des meetings du printemps du FMI et de la BM, R. Zoellick a insisté sur la nécessité de conclure un accord global de commerce. "Un système de commerce agricole mondial plus équitable et plus ouvert offrira davantage d'opportunités aux agriculteurs africains et à ceux d'autres pays en développement pour accroître leur production" a-t-il estimé. Après avoir détaillé une initiative destinée à aider les pays à gérer la richesse acquise grâce à la hausse des prix de l'énergie et des mines, il a assuré que la BM doublera son assistance au développement de l'agriculture en Afrique pour la porter de 450 millions dollars à 800 millions dollars. Il a ajouté que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a besoin d'au moins 500 millions dollars de denrées alimentaires supplémentaires pour répondre aux appels d'urgence. Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon et d'autres pays de l'OCDE doivent agir dès à présent pour combler ce manque afin d'éviter qu'un plus grand nombre d'êtres humains seront réduits à la famine, a-t-il dit. La flambée des prix alimentaires attire davantage l'attention sur le défi d'éliminer la faim et la malnutrition, a-t-il relevé. Seulement 10 % des fonds destinés à la lutte contre le VIH/Sida sont consacrés à la lutte contre la malnutrition qui cause 3,5 millions de morts par an parmi les enfants de moins de 5 ans, a-t-il fait savoir, expliquant que plus de 20 % des décès maternels sont aussi imputables à la malnutrition. R. Zoellick a souligné que les prix des denrées alimentaires se sont envolés parallèlement à l'effondrement des marchés de capitaux. Les prix des aliments de base ont augmenté de 80 % depuis 2005. Le mois dernier, le prix réel du riz a atteint son niveau le plus élevé depuis 19 ans et celui du blé représente presque le double du prix moyen observé au cours des 25 dernières années.