D e la production maraichère marocaine indésirable en Australie pour absence de conformité. L'Australie a détruit de grandes quantités de produits agricoles en provenance du Maroc. Les produits contiendraient trop de métaux lourds dont essentiellement le plomb. Dans le lot, on trouve également le fameux tajine marocain jugé trop lourd en plomb. On se rappelle en 2000, l'Union Européenne s'en était pris au phosphate marocain qu'elle accusait de contenir trop de cadmium, un autre métal lourd très cancérigène. Après vérification, les experts de Bruxelles sont finalement arrivés à la conclusion qu'il ne fallait pas s'alarmer outre mesure, puisque le taux de cadmium contenu dans les produits agricoles dépendait davantage de la teneur des sols en ce métal que des engrais utilisés comme fertilisant. Le Maroc s'en est sorti indemne. Et puis de toutes les manières, qui peut se passer du Maroc en matière de phosphate ? Quand on est premier producteur mondial, avec la majorité des réserves mondiales de cette matière première indispensable à la fertilisation efficiente des sols, les clients n'ont pas le choix. C'est légèrement différent concernant les produits agricoles. La concurrence à l'échelle internationale est rude et les pays qui ont la même offre n'hésiteront pas à utiliser l'arme de la propagande pour vilipender le Maroc et ses produits. Pourtant, l'information passe presque inaperçue dans la plupart des médias audiovisuels et la presse écrite. Et ceux qui ont le courage de s'y intéresser, l'abordent sous l'angle du manque à gagner de l'exportation. Le Maroc perd de sa crédibilité et sera mis au banc des accusés sans qu'il puisse avoir grand-chose à sa décharge. Beaucoup de produits venus du Maroc risquent d'être suspects. Et les procédures de contrôle souvent lourdes, dès qu'elles sont mises en œuvre, constituent sans doute la plus importante barrière contre laquelle risquent de buter les exportations. Cela est un fait qui mérite d'être souligné à plusieurs égards. Pourtant, c'est loin d'être le plus inquiétant. Ce qui l'est par contre, c'est la ménagère marocaine qui trouve chaque jour ces produits sur l'étal des commerçants. Plusieurs familles achètent encore leurs fruits et légumes sur les pousse-pousse qui sillonnent les quartiers les plus huppés de toutes les grandes villes. Il n'est pas rare que des produits offerts à la vente portent encore des traces visibles d'épandage de pesticides. Que dire alors des milliers de substances indétectables à l'œil nu, comme ce produit qui a provoqué l'ire des australiens ? Les exportations marocaines ont besoin d'être protégées ; il est vrai. Cependant, la santé des marocains est naturellement prioritaire. L'organisme qui procède aux tests de conformité pour les exportations, à savoir l'établissement autonome de contrôle des exportations (l'EACCE), ne peut pas tout faire à lui seul. Le marché interne a besoin d'une institution similaire à la food and drugs administration aux Etats-Unis, à laquelle se soumettent tous les producteurs, mais également tous les importateurs américains. l