* Par rapport à la diminution progressive des droits de douane à limportation, on a pu remarquer, durant ces dernières années, un fort accroissement des barrières non tarifaires. * Un pays comme la Tunisie applique des taux aux produits importés ou consommés sur le marché national et qui varient entre 10 et 135% de la valeur des produits. Quelques années après lentrée en vigueur des accords de libre-échanges, essentiellement ceux avec les pays arabes et avec les USA, on commence dores et déjà à sinterroger sur les effets de ces accords sur notre balance commerciale. Le constat est désormais amer. Et pour cause : les produits marocains exportés souffrent dun manque de compétitivité et parfois même leur qualité fait défaut pour plusieurs raisons. On remarque malheureusement que louverture du Maroc au commerce international a détérioré sa balance commerciale et que cette dernière a été essentiellement compensée par les services et les IDE. Les exportations du Maroc vers lUnion européenne avaient surtout bénéficié dun avantage comparatif révélé dans certains secteurs-clés et qui sest amenuisé suite à lélargissement de lUnion européenne. Toutefois, et hormis ces écueils, dans les accords cités ci-dessus, les barrières non tarifaires dressées par les pays concernés entravent lexpansion des échanges extérieurs. En effet, par rapport à la diminution progressive des droits de douane à limportation, on a pu remarquer, durant ces dernières années, un fort accroissement des barrières non tarifaires. Effet limité des ALE Si on prend lexemple du libre-échange avec les USA, le Maroc a dû consentir des efforts significatifs. Les produits alimentaires (céréales, végétaux, aliments pour animaux), les machines, le papier et les produits en plastique sont les plus favorisés par lélimination des droits de douane. On peut même dire que jusquici, laccord a principalement bénéficié aux importations du Maroc en provenance des USA qui ont presque triplé depuis 2005. La croissance des exportations américaines est tirée principalement par les céréales et le charbon, celles du Maroc par les phosphates et les engrais. Ce qui laisse dire que les exportations du Maroc vers les Etats-Unis demeurent peu diversifiées. Parmi les difficultés rencontrées par les opérateurs marocains, on peut citer la compétitivité prix, la méconnaissance des marchés américains, les difficultés à servir les grandes commandes, la maîtrise des normes On note également létablissement des normes non tarifaires par les opérateurs. Reste que pour les Américains, le recours à ce type de normes nest pas aussi important que dans les pays du Quad. Daprès Hakim Marrakchi, président de la FENAGRI «il y a des règles non tarifaires dans le marché des USA, mais les règles du jeu sont claires et sont connues des opérateurs. Un opérateur qui veut exporter vers les Etats-Unis peut sy conformer. LEurope a également des barrières non tarifaires, et à mon avis, elles sont plus importantes». Même son de cloche chez un opérateur dans lagro alimentaire qui prétend que hormis les barrières non tarifaires, le Maroc a des problèmes qui lui sont propres. «Le vrai problème pour le Maroc est que lon ne produit pas assez. Même lexport des produits agricoles a baissé. Nous avons un marché local qui est de plus en plus demandeur, mais la production ne suit pas». Lautre accord où le problème des normes non tarifaires se pose avec acuité est celui dAgadir. Par exemple, la Tunisie applique des taux aux produits importés ou consommés sur le marché national et qui varient entre 10% et 135% de la valeur des produits. Ils ont pour effet de restreindre la demande intérieure et le potentiel dexportation. Les tapis et les produits artisanaux sont prohibés à limportation. On peut citer également les subventions accordées aux entreprises nationales qui pénalisent la compétitivité des produits importés et favorisent celles des produits exportés. Pour le cas de lEgypte, lAdministration des douanes saméliore lentement, mais les restrictions à limportation et à laccès au marché des services, certains droits de douane sont élevés. Ces contraintes ajoutées à la lourdeur, à labsence de transparence des mesures sanitaires et phytosanitaires, à la bureaucratie et aux incohérences de règlement, alourdissent le coût des charges. Pour la Jordanie, on note également les prohibitions à limportation et les normes sanitaires et phytosanitaires contraignantes ainsi que linefficacité de lAdministration des douanes. Le Maroc, de son côté, nest pas à labri de lapplication de ces normes. On peut citer à cet égard certaines restrictions à limportation et certains obstacles pour accéder aux marchés des services. Toutes ces normes alourdissent les charges des produits importés des pays partenaires et entravent la réalisation des objectifs initiaux des accords de libre-échange signés de part et dautre. A noter que ces règlements sont appréciables seulement sils contribuent réellement à parvenir à lobjectif de protection visé. Cest dailleurs le principe contenu dans la définition générale des exceptions de larticle XX du GATT. Elle permet aux membres de lOMC dadopter des mesures qui entre autres restreignent le commerce pour la protection de la vie et de la santé. Quelquefois on a adopté ce type de règlement principalement dans un but de protection du commerce; la protection des consommateurs ou de la santé étaient de moindre importance.