La célébration de la journée internationale de la femme a été l'occasion de découvrir un monde nouveau au sein de la police marocaine où les femmes, à tous les niveaux, font montre d'efficacité et de performances dans leurs fonctions. Il n'y a pas de secret pour la réussite du travail bien fait, dès que le genre complémentaire de l'homme se met de la partie. Et ce n'est pas le préfet de police, Mustapha Mouzouni qui dira le contraire, lui, un militant inlassable de la promotion des compétences féminines et de la parité socioprofessionnelle. Si bien, que les résultats ne se sont pas faits attendre, jugez-en vous-mêmes : «Nous avons gagné énormément en résultats et en efficacité depuis que des femmes ont embrassé la carrière de gardiennes de la paix ou d'officiers de police dans la sécurité publique ou la police judiciaire. En une année à peine, le nombre de femmes victimes de violences sexuelles dans la région du Grand-Casablanca, a chuté remarquablement de 60% au moins. C'est que nos braves policières savent se montrer méticuleuses, rigoureuses, et soucieuses des performances au service de l'Etat et du bien-être de la collectivité. Mouzouni ne cesse de tresser des louanges à leur adresse, à juste titre : « elles ont le sens du devoir et sont ponctuelles. Elles se montrent très efficaces et grâce à leur contribution, elles ont fait avancer la police marocaine de 10 à 15 ans ». Cette efficacité, les policières la démontrent partout, que ce soit dans leur fonction de gardienne de la paix, dans l'accueil, dans les nouvelles technologies, les systèmes d'information, et même dans le créneau de la police scientifique où les docteurs et techniciens femmes sont en nombre important. «Elles sont très disciplinées au travail et incorruptibles», ajoute Mouzouni. Agressions contre les femmes Aucun dossier disciplinaire ni corruption n'a été signalé du côté des femmes policières, du moins, depuis que le préfet Mouzouni est en place. Dans la plupart des situations de métier, face à des comportements précis, elles savent se montrer très intelligentes, parfois, « plus que les hommes ». Ce jugement est spontanément partagé par la gente masculine de la préfecture de police de Casablanca qui partage entièrement l'opinion de leur grand chef. Commissaires, inspecteurs, dirigeants centraux, contrôleurs généraux, responsables de section préfectorale, tous sans exception, sont d'accord sur les performances féminines. «Cela a bien changé, en efficacité, depuis l'introduction des femmes dans les corps d'Etat de la sûreté et nous en sommes fiers». Un Commissaire a laissé entendre «les femmes policières sont plus efficaces que les hommes». Leur intégration a été parfaite dans les différents services de la Sûreté Nationale. Les statistiques indiquent environ 4 450 cas de violence contre les femmes en 2006 contre plus de 4700 en 2007, ce qui laisse apparaître une légère augmentation qui s'explique, à travers une analyse statistique peaufinant les causes par nature d'agression, le statut matrimonial, la profession de la victime et le lien de parenté, par deux causes récurrentes: une forte corrélation entre le nombre élevé d'agressions et le niveau bas d'instruction d'une part, et la proportion non négligeable de la composante conjugale et familiale des dossiers traités. Mais ce qu'il faut surtout retenir, c'est que si le nombre d'agressions physiques contre les femmes a enregistré un sensible accroissement, en revanche, les agressions sexuelles ont substantiellement diminué des deux tiers pratiquement dans la même période considérée, pour passer de 650 cas en 2006 à 285 en 2007. C'est pour sensibiliser le grand public, que la préfecture de police du Grand-Casablanca a célébré la journée du 8 mars, à travers une grande exposition dédiée à la lutte contre la violence faite aux femmes, qui a drainé une grande foule. La jeune Officier de police judiciaire, Najah Saliha, 23 ans, lauréate de l'Institut Royal de Police de Kénitra et engagée dans les forces régionales depuis décembre 2006, reflète cette nouvelle génération de femmes qui apportent du sang neuf au métier. Mieux encore, en étant à la tête de la cellule de police judiciaire dans la section en charge de la lutte contre la violence faite aux femmes, l'Officier Saliha, licenciée en sciences juridiques, concrétise un rêve d'enfance en rejoignant le corps de la Sûreté nationale. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, elle est comblée, encore une fois, en prenant la tête de l'appareil de sécurité publique en charge de la lutte contre la violence à l'égard des femmes, une vocation qu'elle caressait d'entreprendre. «C'est un emploi de prestige dont j'ai toujours rêvé étant enfant pour servir ma patrie et l'Etat marocain. J'ai toujours voulu devenir policière pour préserver l'ordre public et assurer la justice, notamment envers les femmes violentées ou victimes d'abus sexuels». La future Commissaire dans la même section, qui fait excellente équipe avec l'actuel El Khaouri Abdelbasset, est une fervente militante de l'ouverture vers l'extérieur en assurant : «nous collaborons avec les associations de femmes ainsi que les partenaires de la Gendarmerie Royale et des ministères concernés «Santé, Intérieur, Enseignement, Justice et les secrétariats sociaux dans le cadre de points focaux institués dans les grandes villes du Royaume», notamment à Casablanca, Rabat, Agadir, Marrakech, et autres. Mustapha Mouzouni, préfet de police de Casablanca Un policier pas comme les autres Homme de dialogue et de communication, d'une remarquable humilité d'esprit, il fait incontestablement partie de ces sécuritaires, dont l'ampleur de la fonction ne leur fait pas tourner la tête. Très vif d'esprit, alerte en matière de réactivité, intelligence instantanée des situations bien aiguisée, le Préfet de police du Grand-Casablanca est un moderniste convaincu à double titre. Primo, Mustapha Mouzouni est l'avocat acharné de la modernisation des systèmes d'information et des nouvelles technologies dans les enquêtes et les renseignements, comme il est déterminé à faire de la police scientifique et de ses laboratoires de recherche un instrument percutant aux normes les plus avancées. Deuxio, il est chaudement partisan de l'intégration féminine dans les divers corps de la sûreté et à tous les niveaux en arborant sa fierté à l'évaluation de l'efficacité de ses redoutables limiers. Avec un effectif de 195 agents policiers femmes, dont le tiers est affecté au corps des gardiens de la paix, mais aussi dans celui des inspecteurs de police, dans la police scientifique, la circulation, l'accueil, les arrondissements de proximité, les fonctions administratives, le terrain des enquêtes, la conception des méthodes de travail et de développement des stratégies de systèmes d'information, la préfecture de la capitale économique est bien partie pour enrichir ses effectifs en qualité et en efficience, grâce à une intégration saine et réussie compatible et complémentaire des rôles et des genres. Mais comment réagit l'ancien Directeur central de la police judiciaire à la DGSN et chef du Bureau Interpol au Maroc, lorsqu'il est interpellé sur une probable recrudescence de l'insécurité publique au Maroc, et surtout à Casablanca ? Mouzouni réagit au quart de tour pour trancher dans le vif : « je peux vous garantir que nous maîtrisons la problématique de la sécurité publique, sous tous ses aspects, mais nous ne pouvons maîtriser le sentiment d'insécurité chez les gens du fait des rumeurs infondées et des faits réels délibérément grossis». Et c'est là toute la différence, car la société a tendance à dramatiser les faits mineurs et à exagérer les conséquences de délits relevant souvent de la petite délinquance, pour provoquer un climat de psychose ou de panique artificiel, et qui n'a pas lieu d'être. En effet, sur les 300 000 affaires traitées chaque année, pas plus de 6% relèvent de la grande et moyenne criminalité, tandis que le reste est à ranger dans la catégorie de la petite criminalité et de la délinquance mineure. Mouzouni persiste et signe : « nous maîtrisons la criminalité dans des proportions normales de la délinquance mineure qui se répète ».