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Message royal : Le terrorisme ne passera pas
Publié dans La Gazette du Maroc le 07 - 03 - 2008

Dans son message aux forces de l'ordre, le Souverain a prôné une guerre sans relâche contre le terrorisme, comme il a tenu à les féliciter pour avoir réussi à déjouer les plans d'une des bandes terroristes les plus redoutables. Le discours royal a cependant insisté sur «l'attachement à la primauté de la loi, sous l'autorité et le contrôle d'une justice indépendante». Il trace également une véritable feuille de route politique pour que le Maroc reste fidèle à ces trois piliers du royaume que sont «l'Islam Sunnite, l'unicité du rite malékite, et la commanderie des croyants».
Pertinent, opportun, rassurant : tel est bien le commentaire de ceux qui ont été invités à écouter en direct le message adressé, mardi 4 mars, aux responsables, cadres et agents des services de sécurité et de l'Administration territoriale et dont lecture a été donnée par Mohamed Moatassim, Conseiller royal. Face à l'actualité qui explose avec les multiples menaces où sont imbriqués terroristes, séparatistes et pseudo islamistes, la seule réponse reste la conviction que le terrorisme est un crime qu'on ne peut ni excuser ni laisser se développer.
Dans ce discours, il est question de la résistance face à la violence, de l'engagement à protéger le pays et à coopérer avec d'autres partenaires dans une guerre inédite. «Nous tenons, a précisé SM le Roi, à réaffirmer que notre position de principe, ferme et constante, de lutte contre les agressions terroristes n'est pas née d'aujourd'hui, mais elle procède, plutôt, de l'engagement fort que nous avons souscrit aux plans national, régional et international, de protéger et sécuriser, aujourd'hui, comme hier et demain, notre pays et d'aider à prémunir notre voisinage et notre environnement international des périls du terrorisme».
Comme ce discours est d'abord adressé aux forces de l'ordre, le Souverain a tenu à féliciter ces derniers pour les efforts déployés pour faire face à la menace.
Action efficiente
«Nous nous adressons à vous pour vous dire combien Notre Majesté salue les efforts résolus que vous déployez et les immenses sacrifices que vous consentez pour défendre la sécurité et la stabilité de la patrie. Vous vous êtes investis, tous, autant que vous êtes : Gendarmerie Royale, Sûreté nationale, DGST, Administration Territoriale, Forces Auxiliaires, Protection Civile et tous les organes veillant sur la sécurité interne et externe de notre pays. Par votre action efficiente et par le haut niveau de votre professionnalisme, vous avez confirmé l'adhésion ferme et constante du Maroc à la guerre régionale et internationale contre le terrorisme, une guerre qui ne connaît pas de frontières géographiques, pas plus qu'elle ne s'encombre des scrupules idéologiques ou moraux, une guerre dont l'unique référence réside dans les mystifications obscurantistes et excommunicatrices, relayées par des réseaux criminels destructeurs, et dédiées à leurs vils desseins de sabotage.
Ayant accompli au mieux le devoir national qui vous incombe pour préserver la sécurité de la patrie et déjouer les plans d'une des bandes terroristes les plus redoutables, les responsabilités qui sont les vôtres n'en sont que plus grandes. Le fait que vous en ayez traqué les cellules et les réseaux belliqueux et agressifs ne signifie guère l'éradication du terrorisme, pas plus qu'il ne devrait être un prétexte pour amplifier exagérément ou, au contraire, sous-estimer, la nécessité de l'affronter en permanence». Un policier tué à Tan Tan au cours d'une intervention contre des jeunes séparatistes, un réseau Belliraj démantelé en l'espace de quelques jours, des policiers et des gendarmes sur le pied de guerre, soumis à des cadences infernales, on peut avoir autant d'a priori sur la police mais le moins qu'on puisse dire, c'est que les gens chargés de la sécurité du pays ne chôment pas. Comme, il faut rappeler que l'image de la police longtemps ternie par des pratiques d'un autre âge, commence à faire date. Un rappel pour réconforter la mémoire : au lendemain du 16 mai, les Marocains n'ont pas hésité à prendre position en masse contre la violence aveugle, réfutant par là même les clichés récurrents sur «la tendresse avouée du petit peuple» pour Ben Laden et ses acolytes. Pour Sa Majesté le Roi, «la stratégie adoptée, au lendemain des attentats terroristes qui ont frappé Casablanca, c'est la nation entière, dans toutes ses composantes et ses institutions, qui l'a faite sienne, considérant qu'elle constitue la voie la plus indiquée et le moyen le plus adapté pour combattre le terrorisme et l'extrémisme».
Autrement dit, pour la première fois de l'histoire du pays, les forces de l'ordre ont la confiance de la population, pour une fois, chaque marocain se sentant impliqué dans ce combat contre l'obscurantisme aveugle était prêt à se mobiliser d'une manière ou d'une autre pour répondre à la menace. «A ce propos, Nous tenons à dire combien Nous nous réjouissons de ce que nos concitoyens, toutes catégories et sensibilités confondues, ont manifesté spontanément et à l'unisson, leur disposition à coopérer avec les forces de sécurité, dans le combat contre le terrorisme. Ils ont ainsi démontré qu'ils ont pleinement conscience que la préservation de la sécurité est la responsabilité collective de toute la société et que la sécurité effective commence par l'adhésion du citoyen à l'effort de préservation de cette sécurité qui est la base même de la quiétude, de la stabilité, du développement et de la prospérité».
Cependant, en dépit de la véritable régression opérée par la violence des attentats, malgré le fait que nous ne soyons plus surpris de voir à la télévision, ces corps d'enfants déchiquetés, ces éventrations de femmes enceintes, ces têtes décapitées de passants inconnus, victimes d'un terrorisme aveugle, quelque chose d'essentiel demeure dans la réponse à apporter à cette violence. Sur les limites absolues que doit connaître l'usage de la répression de la violence.
Pour ceux qui seraient tentés plutôt par la vengeance que par la justice, le chef de l'Etat a été clair : «Notre ferme volonté de garantir l'exercice des droits et des libertés, dans le cadre du respect de l'ordre public et de l'attachement à la primauté de la loi, sous l'autorité et le contrôle d'une justice indépendante. En effet, le dernier mot revient à la justice, la seule qui soit habilitée à se prononcer, par jugement, sur l'innocence ou la culpabilité dans les affaires qu'elle traite, et ce, en dehors de toute interférence et à l'abri de toute influence de la part de quiconque.
Pratiques d'un
autre âge
De fait, la Justice reste le bouclier protecteur de l'Etat de droit, dont Nous sommes le Garant, et à la consolidation duquel Nous veillons par l'ancrage des vertus du patriotisme sincère et la promotion des valeurs de citoyenneté responsable». Un refus net de toute justification, fût-ce par l'efficacité, de méthodes hors la loi. Juste un respect des règles et de valeurs communes, car il est aujourd'hui parfaitement établi qu'une guerre sans buts ni lois consacre le triomphe du nihilisme. En somme, rien ne justifie le recours à des traitements dégradants, à des pratiques d'un autre âge pour arracher des aveux ou pratiquer une justice d'abattage comme ce fut le cas au lendemain du 16 mai. La mise en garde intervient au moment où d'autres procès s'ouvrent, où des individus sont déjà derrière les barreaux, où on sent déjà un air de «déjà vu» dans les PV d'inculpation. Le danger est trop grand pour que la fin finisse par justifier les moyens, que le mal finisse par ne plus accoucher que du mal, qu'il ne faille pas rappeler le souci absolu de justice.
Sunnisme, Rite malékite, et Commanderie des croyants. Sur les liens entre terrorisme et islamisme radical, le Souverain a ajouté : «En réalité, ces complots sont autant de tentatives désespérées visant à porter atteinte à un modèle marocain original qui se distingue par ses spécificités religieuses et spirituelles, fondées sur l'Islam Sunnite, l'unicité du rite malékite, et la commanderie des croyants. Le Maroc est aussi visé dans sa personnalité nationale qui a choisi la voie du juste milieu et se nourrit des vertus de la modération, de la tolérance et de l'ouverture, tout en récusant l'extrémisme et l'ostracisme, la violence et l'obscurantisme. Ce qui est dans la ligne de mire aussi, c'est l'identité civilisationnelle séculaire du Maroc, laquelle repose sur le socle de valeurs et d'institutions sacrées, historiques, le tout conforté par notre engagement irréversible dans la voie de la démocratie, du développement et de la modernité».
Il est parfaitement avéré aujourd'hui que le salafisme combattant, né dans les doctrines du Wahabisme «détourne l'Islam» pour justifier des pratiques «illégales et déshonorantes». Pendant longtemps, les prédicateurs de l'apocalypse ont eu l'aplomb de croire qu'ils pouvaient dicter aux musulmans marocains comment ils devaient vivre leur foi, proclamant ainsi sans vergogne ce qu'est ou n'est pas l'Islam authentique. Détail intéressant, que ce soit les affidés de Ben Laden, ou les adeptes de Cheikh Yassine, faussement réputés pour leur non violence, les uns comme les autres récusent et refusent la commanderie des croyants. Cette attitude autoritaire est en principe considérée comme inacceptable, aussi bien par le petit peuple que par la monarchie elle-même. Les trois piliers de la nation sont «l'Islam Sunnite, l'unicité du rite malékite, et la commanderie des croyants», rappelle la plus haute autorité du pays. Finalement, à quelque chose malheur est bon. Le terrorisme a bousculé sérieusement «l'exception marocaine». Les Marocains ont compris que la menace n'est plus confinée aux JT d'Al Jazeera focalisés sur le Moyen-Orient ou l'Afghanistan. Le terrorisme est aussi local bien que ses adeptes émargent à l'internationale terroriste. Cette prise de conscience a permis de souder quelque part une société en rupture avec son passé, les joutes idéologiques, les querelles de chapelle ont été remisées au placard pour faire face à un ennemi beaucoup plus dangereux. Ce qui a changé, c'est bien sûr que le prix de la vie n'est plus négociable mais la peur de la mort, le cauchemar à l'idée d'être soi-même victime ou celui de perdre un être cher, le goût du bonheur et de la vie ont été plus forts que la volonté des terroristes qui organisent les attentats suicides et ceux qui se transforment en bombes humaines. Mais cette peur n'affecte en rien l'aspiration de ces mêmes marocains à plus de démocratie, à plus de droits et plus de libertés. Ce qui fait dire au Souverain que «quelle que soit la gravité des complots terroristes qui s'ingénient désespérément à ramener le Maroc en arrière, nous sommes, Moi-même et l'ensemble du peuple marocain, mobilisés derrière Notre Majesté, plus que jamais résolus à aller de l'avant. Car le terrorisme, loin d'effrayer les Marocains, conforterait plutôt leur foi dans les vertus de l'Islam tolérant, et les valeurs de la citoyenneté responsable».


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