Ils constituent toute une bande et opèrent la nuit dans les gares routières particulièrement. Leur nombre n'est pas définitivement connu. Ils volent argent, véhicules et tuent même les récalcitrants. Trois assassinats ont été avoués par des membres écroués à Khouribga. a nuit tombée, un homme aux cheveux grisâtres se pointe à la gare routière et choisit un taxi libre. Il se met sur le siège avant, à côté du chauffeur sous prétexte qu'il est fatigué et qu'il est prêt à payer le prix de la seconde place qu'il occupe. Tout de suite, arrivent deux autres personnes puis une troisième et demandent la même destination. Prétendant être pressés, les trois voyageurs du siège arrière demandent au chauffeur de démarrer et cotisent pour payer le prix de la quatrième place. Le véhicule démarre, quitte la gare et se dirige vers la ville demandée par les quatre voyageurs. En cours de route, l'homme âgé déclare être pris d'un malaise quelconque : prostate, vessie, maux de tête…Le chauffeur se met sur le bas-côté d'une route non éclairée, presque déserte et les trois voyageurs de l'arrière sortent coutelas et épées, vident les poches du chauffeur de toute la recette de la journée et de la nuit, le ligotent, prennent son téléphone portable et le balancent au bord de la route, dans un ravin dans une forêt. Les quatre mousquetaires prennent le taxi et s'en vont. Arrivés à bon port, ils changent les plaques minéralogiques, falsifient le numéro du châssis, repeignent le véhicule et le mettent entre les mains d'un réseau structuré qui s'occupe de sa vente. Un réseau dont les membres ne sont pas encore tous identifiés. Il semblerait qu'il comprendrait des personnes assez influentes. C'est ce qui ressort d'un dossier mis entre les mains d'un juge d'instruction, la deuxième semaine du mois de décembre 2007, à la Cour d'appel de Khouribga. Les victimes de ces méfaits ont passé plus de cinq heures d'audition dans le bureau du juge d'instruction qui a mis trois accusés, membres du gang, en détention préventive. Cinq autres font l'objet d'un avis de recherche à l'échelle nationale. L'un des mis en cause, comparaissant devant le juge d'instruction pour interrogatoire dans le cadre de cette affaire, qui fait tache d'huile dans la capitale des phosphates, aurait avoué avoir participé à la liquidation physique d'un membre de la bande, soupçonné de trahison. Son corps a été dénaturé et enveloppé dans des sachets en plastique et enterré dans un énorme trou au milieu des collines en phosphates. Un autre accusé, arrêté suite à un avis de recherche, a aussi avoué deux autres assassinats???: un à Ben Guerrir et un autre à Beni Mellal, tous les deux chauffeurs de taxis. Il s'agit de deux conducteurs qui avaient farouchement résisté aux agresseurs. Cette affaire promet des rebondissements, surtout si les bruits de couloirs et les discussions dans les cafés et les bars se révèlent vraies. Car bien des bonnets sont mis à l'index ! Le Renard tombe aussi D'autre part, à quelques dizaines de kilomètres de Khouribga, la gendarmerie royale de Sidi Bennour a réussi un joli coup de filet dans lequel sont tombés 18 membres d'une association de malfaiteurs, spécialisés dans le vol de voitures, particulièrement les Mercedes 240 qui servent de grands taxis et les Renault Kongo, fortement demandées par les commerçants. Plusieurs plaintes ont été déposées tant auprès de la gendarmerie royale que chez la police judiciaire d'El Jadida. Les deux institutions n'aiment pas que les dossiers s'empilent et que l'information circule trop. Le rythme des enquêteurs devait prendre une vitesse de croisière pour que les gendarmes tombent sur le cerveau de la bande, à bord d'une Mercedes 240, en compagnie de son amie. Au moment où la prostituée est restée sur les lieux, le cerveau, alias Renard, a pris la fuite. Une coordination entre la gendarmerie de Sidi Bennour et la police judiciaire de Casablanca, qui avait déjà présentée devant la justice plusieurs malfaiteurs du genre, a conduit à l'arrestation du Renard à Salé. Le juge d'instruction d'El Jadida a relaxé huit des dix-huit accusés dans cette autre affaire de vols de voitures et de constitution d'association de malfaiteurs. Rappelons que des accusés du genre ont été condamnés à la prison ferme mais continuaient à «télécommander» leurs opérations de l'intérieur des complexes pénitenciers, particulièrement ceux de Settat et de Casablanca.