Dans quelques jours, on passera à 2008. Mais savez-vous pourquoi et comment cela s'est fait et décidé ? Quand et par qui ? Réponses. éfinition : «Un calendrier est un système de repérage des dates en fonction du temps. Système inventé par les hommes pour diviser et organiser le temps sur de longues durées». Le mot vient du latin calendae. Les «calendes» désignaient chez les Romains le premier jour du mois qui était le début de la nouvelle lune. Voilà donc pour les définitions. Une seule logique acceptée par tous les humains et dans toutes les civilisations, l'alternance du jour et de la nuit semble avoir été l'unité fondamentale du repérage de l'écoulement de l'année. Celle-ci étant due à la rotation de la terre, le début du jour n'est pas simultané d'un point à l'autre du globe terrestre. Jusqu'à une époque récente cela n'était pas gênant, dans la mesure où les civilisations vivaient quasiment sans contact les unes avec les autres. Le développement des transports et la possibilité de diffuser l'heure ont amené à définir, au cours du 19e siècle, la notion de fuseau horaire pour faire correspondre une heure donnée avec une position apparente du soleil sur la voute céleste. Qui dit mesure du temps dit forcément unités de mesure : Quelques précisions rapides sur les petites mesures. La division du jour en unités précises est d'origine égyptienne et chaldéenne. Les premiers divisèrent le jour en 24 parties, 12 pour la nuit et 12 pour le jour. Les seconds divisaient leur journée en soixante parties comme dans les calendriers védiques de l'Inde. C'est à partir du VIIe siècle av. J.-C. que les Babyloniens empruntèrent à l'Egypte la division de leur journée en douze parties. De nombreux peuples ont par la suite défini leur notion d'heure en découpant en douze parties ces deux périodes de durées variables selon les saisons. L'invention de la minute et de la seconde serait également d'origine babylonienne, même s'il est très improbable qu'ils aient été capables de se situer dans le temps avec une précision supérieure à quelques dizaines de minutes. Quant à l'unité contemporaine de mesure précise du temps, elle a été définie en 1967 par un phénomène atomique. Intéressons-nous de plus près au découpage calendaire. L'année : Marquant les saisons, la révolution de la terre autour du soleil, c'est-à-dire l'année, semble avoir pris de l'importance avec le développement de l'agriculture. Ce cycle est d'une durée relativement longue et son écoulement peut se repérer par exemple par des phénomènes comme les solstices. Il est donc probable que les hommes ont utilisé l'allongement des ombres pour repérer le déroulement de l'année, associé au trajet apparent du soleil par rapport aux constellations du zodiaque. Le premier calendrier basé sur l'année semble avoir été le calendrier égyptien. Le mois : Les phases de la lune étant simples à observer, elles ont fourni un moyen commode de mesure du temps. On utilisait les lunaisons pour compter les temps supérieurs à quelques jours. Dans les régions du globe où les saisons sont peu marquées, comme en Polynésie, la lunaison est longtemps restée après le jour l'unité fondamentale de mesure du temps. La semaine : Les Egyptiens, les Chinois et les Grecs groupaient les jours en décades. La première mention d'une semaine de sept jours apparaît chez les Hébreux qui pourraient l'avoir emprunté aux Chaldéens. Cette durée est à peu près celle d'une phase de la Lune. En Occident, l'emploi du découpage en semaines date seulement du IIIe siècle de notre ère. L'adoption du dimanche comme jour de repos est dûe à un décret de l'empereur Constantin Ier en… 321. Aujourd'hui, le temps de tous les jours repose sur le Temps universel coordonné avec le temps basé sur la rotation de la Terre à moins d'une seconde près. Notre définition du temps ne repose donc plus entièrement sur les cycles astronomiques, fait unique dans l'histoire de l'Humanité. Suite au ralentissement de la Terre par l'effet des marées, le jour actuel est un peu plus long que celui de 1820 qui a servi à la définition historique. Il est donc nécessaire, ponctuellement, de réaliser un saut de seconde en ajoutant une seconde supplémentaire à un ou deux jours de l'année pour rester synchronisé avec la rotation de la Terre. Ces ajustements sont irréguliers car les variations de la période de rotation de la Terre sont elles-mêmes irrégulières et encore mal expliquées. Voilà pour les définitions du temps. Pour ne rien arranger, les Humains ont inventé et pratiqué un nombre incroyable de calendriers. Aujourd'hui, deux calendriers dominent le temps : L'un est lunaire : le calendrier musulman et l'autre solaire : le calendrier grégorien. Le calendrier musulman (Hijri) est l'un des rares calendriers lunaires modernes largement répandu. Ce calendrier est caractérisé par des années de 12 mois lunaires qui sont plus courtes que les années solaires. Une année lunaire compte 11 jours de moins qu'une année solaire. L'an 1 de ce calendrier a débuté le premier jour de l'hégire, le 1er Mouharram (le 15 ou le 16 juillet 622 de l'ère chrétienne, selon les auteurs théologiens, la première époque est dite «astronomique», la seconde «civile»). Ce calendrier a été adopté dix ans après cet événement. La structure du calendrier grégorien est analogue à celle du calendrier julien de la Rome antique en vigueur jusqu'alors. C'est un calendrier solaire, se basant sur la révolution de la Terre autour du Soleil en 365,2422 jours de 24 heures de 60 minutes de 60 secondes métriques. Le calendrier grégorien donne un temps moyen de l'année de 365,2425 jours, pour assurer un nombre entier de jours par année, on y ajoute régulièrement (tous les 4 ans en principe) un jour bissextile, le 29 février (voir année bissextile). L'ère ordinairement utilisée avec le calendrier grégorien est l'ère chrétienne, c'est-à-dire «après Jésus-Christ» (Anno Domini en latin). Il n'y a pas eu d'année zéro : les siècles et les millénaires commencent avec l'année numéro un, de façon ordinale. Donc, le XXIe siècle et le IIIe millénaire commencent le 1er janvier de l'an 1 du troisième millénaire, c'est-à-dire en 2001. Subtilité mathématique : un calendrier est un compte des jours et des années : un compte débute à un, pas à zéro. Une mesure, quant à elle, commence à zéro. Ce fameux 0 inventé par les Arabes pour remplir le «vide» laissé par les Indiens dans leur comptage. L'ajustement grégorien : L'introduction du calendrier grégorien en remplacement du calendrier julien commença le 15 octobre 1582 avec les pays se réclamant de l'alignement sur Rome. Le but était de lutter contre la dérive de la date de Pâques (le dimanche après la première lune fictive de l'équinoxe de printemps) qui se déplaçait vers l'été. L'introduction du calendrier grégorien comprend aussi une deuxième réforme d'application plus délicate, le décalage grégorien qui supprima dix jours du calendrier, entre le 4 octobre 1582 et le 15 octobre 1582 pour les pays ayant immédiatement suivi Rome, ce qui permit de fixer de nouveau l'équinoxe de printemps le 21 mars, comme ce fut le cas au début de l'ère chrétienne. Et plus précisément au concile de Nicée, en 325. Ces dix jours permettaient de rattraper d'un coup le retard croissant pris par l'ancien calendrier julien sur les dates des équinoxes depuis le début de l'ère chrétienne, c'est-à-dire plus de 12 siècles auparavant, et de retrouver la concordance entre l'équinoxe de printemps et le 21 mars calendaire. La troisième réforme du calendrier grégorien était de numéroter les années à partir de janvier et non du mois de mars comme dans le calendrier julien. Cette réforme permettait de faire coïncider les fêtes païennes du nouvel an dans le temps de Noël, et non peu avant la période sainte de Pâques. Dans bien des pays, cette dernière réforme a été appliquée des années ou même plusieurs siècles après celle de l'ajustement et du décalage grégorien. Cependant ce ne sera pas le cas des pays orthodoxes, dont l'année commençait en septembre. Tout cela donc pour dire, que le temps est affaire bien terrestre et humaine. La preuve aussi que le temps est une notion éminemment culturelle, voire religieuse. Et qu'il est donc temps de vous souhaiter, amis lecteurs, tout le bonheur du monde… quelle que soit la manière que vous avez de l'appréhender.