Depuis 17 ans déjà, sous la férule active du corps diplomatique français résident au Maroc, le Prix Grand Atlas de la littérature et de la traduction a franchi bien des étapes dans la promotion de l'édition marocaine francophone et l'émergence de nouveaux talents. L'édition 2007 a couronné cette semaine, dans la résidence de l'Ambassadeur Jean-François Thibault, le romancier Ali Tizilkad pour son ouvrage « La Colline de papier» et le traducteur Abderrahim Hozal qui a produit la version arabe du livre «Légendes et vie d'Agoun'Chich» de Mohamed Khaïr-Eddine. Sans oublier l'institution cette année, une nouveauté signée Jean-François Thibault, d'un troisième trophée, le Prix Grand Atlas des Lycéens à l'instigation de l'Association marocaine des enseignants de Français en collaboration avec le Bureau du Livre et de l'Ecrit au Service de la Coopération et d'Action culturelle de l'Ambassade de l'Hexagone à Rabat. Une innovation de taille qui a mis en compétition des élèves de terminale sélectionnés dans quatre grands établissements secondaires marocains, en l'occurrence les lycées Lalla Aïcha, Lalla Nezha et Omar Khayyam de la capitale auxquels s'est ajouté le lycée du Groupe scolaire Maria de Témara. Prix Grand Atlas, un «Goncourt» Marocain Cette expérience innovante de talents littéraires en herbe, qui a fait circuler pendant trois mois les livres de lycéens sélectionnés au concours et discutés par plus de 40 élèves fortement impliqués dans la belle aventure de la critique littéraire avant l'âge adulte, ce qui est un gage de bonne volonté pour l'avenir de notre littérature francophone, caresse l'ambition de «dupliquer» ce qui se fait en France en matière d'articulation entre le célèbre Prix Goncourt et son cadet le «Goncourt des Lycéens». Un mot dur du jury impartial qui veille à effectuer les choix les plus pertinents tout en encourageant les autres compétences figurant au palmarès des sélections de livres et des traductions. L'équipe menée par le Docteur es-Lettres et Sciences humaines, Paule Constant, membre de plusieurs jurys de Prix littéraires dont le fameux Femina, des écrivains, professeurs universitaires, journalistes et traducteurs de renommée, dont certains anciens lauréats de ce Prix Grand Atlas (PGA), à l'instar de Kacem Basfao, Myriem Jebbor, Khaled Osman, Pascal Paradou, Kamal Toumi et Khalid Zekri. Il faut dire que ce PGA, fondé en 1991, distingue chaque année les plus belles plumes produisant des œuvres de fiction francophone (roman, essai) et des œuvres traduites du français à l'arabe. Parmi ces lauréats figurent de grands noms de la littérature marocaine francophone comme feu Driss Chraïbi, Hind Taârji, Abdou Filali-Ansary, Mohamed Bennis et autres. Ce qui est remarquable dans ce championnat national des lettres francophones produites par des nationaux, c'est la régularité à l'incitation de la culture arabophone encouragés par nos partenaires de la République en couronnant régulièrement les lauréats traducteurs d'ouvrages du Français vers l'arabe. Ce qui a été le cas, le mardi 11 décembre dans la résidence de l'Ambassade de France à Rabat, en accrochant au nouveau palmarès du PGA pour la traduction Abderrahim Hozal qui a fait merveille en «arabisant» dans le plus pur style de cohérence et de l'application des règles de version et thème l'impérissable chef d'œuvre de Mohamed Khaïr-Eddine intitulé «Légendes d'Agoun'Chich». Ali le «conquérant» perché sur sa…colline Et l'exemple le plus remarquable de cet encouragement par nos amis Français de la langue arabe écrite nous est magistralement administré par l'Ambassadeur Thibault qui a produit une allocution lors de la remise des prix, mardi dernier, dans un arabe classique parfait qui n'a rien à envier aux plus doués linguistes de notre cru. Thibault, un Français de souche pure, diplomate de surcroît, qui a discouru en langue arabe pour récompenser des ouvrages réalisés dans celle de Molière, voilà qui est étonnant et, surtout, qui ennoblit bigrement le personnage. Mieux encore, ce Français «pur et dur», qui a parlé en langue arabe, s'est permis le luxe de traduire sont discours en … Français. Voilà de quoi dérouter tous les apôtres du choc des civilisations et rassurer les partisans du dialogue entre les cultures des deux rives. Et ce Thibault-là, respecte autant la langue arabe que celle de son pays, deux cultures qu'il trouve «magnifiques» autant l'une que l'autre. Et ça, c'est du Thibault «tout cru», qui a laissé l'assistance conduite par les ministres Touria Jebrane de la Culture et Khalid Naciri de la Communication , sans voix et «croulant» d'admiration. Ce qui a pu se mesurer aisément à l'intensité de l'applaudimètre d'une salle comble découvrant un Ambassadeur occidental s'exprimant dans notre langue aussi bien que les meilleurs d'entre nous. Ce même Thibault a souligné que ce Prix Grand Atlas aspire à «poursuivre inlassablement notre action en faveur de l'édition de la publication de textes originaux qui attestent de la vitalité de la création littéraire francophone au Maroc. Elle nécessite d'œuvrer à la diffusion de ces livres que l'on doit pouvoir mettre partout à disposition des grands et des petits». Et ce n'est pas tout puisque l'ambassadeur de France à Rabat a annoncé de ces bonnes nouvelles qui ont ravi nos décideurs institutionnels en charge de la culture et de la communication ainsi que tous les écrivains et éditeurs à l'affût de ces opportunités qui ne se reproduiraient pas une seconde fois ailleurs. En effet, Jean-François Thibault a divulgué le lancement, pendant l'année universitaire en cours, d'une licence professionnelle des «Métiers du Livre» à l'Université d'Aïn Chok de Casablanca dont «l'enjeu est de former les futurs acteurs de politiques publiques ou d'initiatives privées qui faciliteront l'accès à l'écrit à toute la population», a précisé le diplomate. Autre «symbole d'un Maroc qui avance dans la modernité», a ajouté l'Ambassadeur, le corps diplomatique français au Maroc s'attache à contribuer au développement des médiathèques publiques dans le Royaume comme la France est, aussi, impliquée dans un partenariat actif entre les deux grandes bibliothèques nationales de France et du Maroc. Et notre lauréat romancier, journaliste et cadre à la Haute autorité chargée de la régulation de la communication audiovisuelle au Maroc, Ali Tizilkad pour ne pas le nommer, écrivain et traducteur à la fois, qui nous vient de l'Oriental de son fief natal Jerada, c'est avec tout le mérite et les félicitations du jury que son ouvrage «La colline de papier» a été proclamé lauréat de l'édition 2007 du Prix Grand Atlas. Bravo, Ali le conquérant à la plume haut perché sur sa… colline !