Pour lever 1 milliard de dirhams En raison de fortes liquidités qui existent sur le marché monétaire et obligataire et l'intérêt prononcé par les investisseurs pour les projets de l'ONE, cet office au management moderne a réussi à lever en quatre heures seulement 1 milliard de dirhams. L'offre a été beaucoup plus importante. Elle a dépassé 1,3 milliard de dirhams. Selon Mohammedi Allach, directeur financier de l'ONE, cet argent va couvrir les acomptes que l'office va verser aux entreprises sélectionnées pour réaliser des marchés dans le cadre du PERG 3, un programme national destiné à électrifier les zones rurales. En dehors des emprunts obligataires qu'il a lancés, depuis plusieurs années, et qui bénéficiaient de la garantie de l'Etat, l'ONE a récemment levé, pour la première fois de son histoire, cette fois-ci sans garantie de l'Etat, des billets de trésorerie d'un montant de 1 milliard de dirhams. L'opération bouclée en quatre heures, alors qu'elle s'étalait sur trois jours, a eu le succès escompté puisque, selon les chiffres communiqués par la CDG, l'ONE a pu obtenir une offre de plus de 1,3 milliard de dirhams. Un tel niveau considéré comme important a rendu l'opération intéressante en raison, explique Mohammedi Allach, directeur financier de l'ONE, “du prestige de la signature de l'Office devenu, malgré son statut public, une entreprise gérée selon les standards les plus sophistiqués de management”. Preuve en est le lancement de cette opération financière sans garantie expresse de l'Etat. Mais, dans quoi ce milliard de dirhams sera-t-il investi ? Selon le responsable de l'Office, cet argent est appelé à couvrir les acomptes versés aux entreprises privées sélectionnées par l'ONE pour réaliser des marchés dans le cadre du PERG 3, un programme national destiné à électrifier les zones rurales. Ces acomptes, ajoute Allach, représentent environ 10% du coût des travaux pour un montant global estimé à 760 millions de dirhams alors que l'enveloppe financière globale consacrée à financer ce programme s'élève à 3,5 milliards de dirhams. Intégré dans la récente déclaration gouvernementale présentée au Parlement par le Premier ministre, Driss Jettou, ce programme élèvera à plus de 80% le taux d'électrification du pays. Même si des distorsions paraissent au niveau des deux zones urbaine et rurale, cette ambition légitime de rendre l'électricité accessible à tous les Marocains sera réalisée avec l'aide des pouvoirs publics dont la stratégie est de doter l'ONE de tous les moyens nécessaires pour se conformer aux objectifs tracés dans le programme du gouvernement. Le PERG 3 en est une illustration éclatante. Une fois achevé, il laissera la place à un autre programme baptisé PERG 4 pour lequel, peut-être, un autre financement sera recherché. L'ONE, malgré la perte de presque 2 milliards de dirhams au titre de l'exercice 2001, est un office très actif. Plusieurs facteurs expliquent cette perte. D'abord, la baisse de 17% du coût de l'énergie accordée aux industriels. Cette mesure incitée par une décision royale lors du discours du Souverain à Jorf Lasfar a eu un impact plus que conséquent sur la rentabilité de l'Office. Ensuite, la correction technique du dirham intervenue en juin 2001 a renchéri le coût des importations de l'Office, d'où la hausse attendue des charges dont l'ampleur a causé la réduction du résultat net. Voilà pourquoi l'ONE fait souvent appel aux banques pour lui accorder les prêts nécessaires au financement de ses projets. “Les banques sont d'importants partenaires pour l'Office”, explique Allach pour qui les taux d'intérêt sont encore élevés. Mais, le marché monétaire et obligataire qui bénéficient aujourd'hui d'une détente au niveau des taux, emboîte le pas aux banques. À seulement 3,50%, les sociétés marocaines même de taille moyenne peuvent lever des fonds les moins chers de tout le système financier marocain. Cette opportunité, l'ONE ne l'a pas ratée. Dès que les conditions sur ce marché sont devenues favorables, il s'est empressé d'y aller pour satisfaire ses propres besoins en financement.