Casablanca Recrudescence de l'insécurité en plein Ramadan. L'effectif policier est débordé et les citoyens angoissés. Le sujet favori des soirées ramadaniennes à Casablanca n'est pas celui du débat sur le programme gouvernemental. Les familles ne discutent que des agressions en plein public et à toute heure de la journée. Tel qui raconte l'histoire de l'enseignante attaquée au couteau devant l'école à 9 h du matin et alors même que les parents font la file pour déposer leurs enfants. L'autre conte, l'effroi aux yeux, l'histoire de ce couple agressé devant la maison des parents, quelques minutes avant le ftour. Et ainsi de suite. Comme pour égayer ces soirées, les islamistes se sont mis de la partie. Des jeunes filles sont quotidiennement agressées, parce qu'elles portent un t-shirt, un jean's délavé ou une jupe moulée. Les voyous islamistes ne sont pas ceux qui font le moins peur au commun des mortels. L'expérience algérienne est dans tous les esprits. A Casablanca, beaucoup font l'amalgame entre la percée du PJD et ces nouveaux imams des rues,violents, arrogants, sales, croyant détenir une vérité absolue, qui s'attaquent aux adolescents devant les lycées ou les McDo. La criminalité est en hausse. Cette criminalité qu'on pourrait taxer de proximité, est en hausse à l'évidence. Ce n'est pas ce qui ressort des chiffres de la police. Tout simplement parce que la grande majorité des victimes estime inutile de déposer plainte. Souvent d'ailleurs parce qu'il y a un préjugé sur l'impuissance de la police qui renforce la terreur laissée par l'attaque des nouveaux barbares. Moderniser la police C'est malheureusement une réalité. L'actuel préfet de police, pour plaire à ses supérieurs, avait tenu une conférence de presse pour expliquer qu'il n'avait pas besoin de renfort. Or la situation réelle est affligeante. Le nombre de policiers est largement insuffisant. D'autant plus que les tâches administratives, sont servies avant le terrain. Cet été, l'apparition de la salafia jihadia avait laissé apparaître une prise de conscience des responsables. On avait annoncé alors un renforcement des équipes et des moyens matériels. Ils ne sont toujours pas là. Les rues casablancaises sont livrées à de jeunes drogués ou islamisants fanatisés (les comportements sont similaires), d'une violence inouïe. La peur, réellement, s'empare des citoyens. Nous sommes face à une délinquance d'un nouveau type. L'usage de la violence y est disproportionné par rapport au butin espéré. Ils sont capables de tuer ou de défigurer pour un mobile qu'ils revendront à 100 balles. Comme d'habitude, les femmes sont les premières victimes, ce qui fragilise encore plus la situation de la femme dans l'espace public. D'autant plus que les agressions islamistes, en nombre cette année, ne concernent quasi-uniquement que les femmes. La peur qui s'empare des citoyens et qu'il suffit d'écouter, a des conséquences multiples. Au-delà du droit à la sécurité, devoir régalien de l'Etat, bien sûr. Ainsi la consommation baisse, les sorties étant limitées à l'essentiel. Certains centres marchands trop fréquentés par les agresseurs ou qualifiés ainsi par la rumeur ont perdu une part importante de leur chiffre d'affaires. La peur dégage aussi un climat qui renforce la défiance vis-à-vis de l'Etat et du pays. Le rêve de l'étranger n'est plus lié à une amélioration des conditions de la vie, mais au mirage d'une meilleure sécurité ailleurs. Il est temps que les pouvoirs publics réagissent en créant une véritable police de proximité dissuasive, à même de rassurer les passants. Surtout, la justice devrait revoir ses tarifs. Les agresseurs arrêtés reviennent sur les lieux de leurs forfaits à peine quelques mois après leur procès. Cela décourage les policiers et surtout explique le refus de déposer plainte, par peur de représailles. Quant aux islamistes rédempteurs, toute complaisance à leur égard est criminelle. L'Algérie le prouve chaque jour.