Non seulement, les relations entre la France et le Maroc sont au beau fixe mais tous les feux sont au vert pour doper une coopération économique bilatérale dont le poids est primordial dans la carte des échanges extérieurs et en investissements étrangers directs comparés aux autres pays. La visite de Nicolas Sarkozy donnera un coup de fouet à des « relations historiques exemplaires et exceptionnelles à tous les points de vue », pour ne pas citer le Président de la république tricolore. Les élus des deux rives, par le truchement du groupe d'amitié parlementaire franco-marocain, ne croyaient pas si bien dire en assurant que «nos convictions et nos relations sont parfaites». Il est vrai de prétendre pouvoir faire mieux dans le registre des partenariats bilatéraux, tant et si bien que tous les secteurs passent en revue, coopération décentralisée active (plus de 45 partenariats entérinés entre collectivités locales des deux bords), éducation et formation soutenues, échanges commerciaux, IDE et prêts étrangers, promotion de la démocratie, du bicaméralisme et de la liberté de la presse, tourisme en hausse, transferts des MRE les plus importants, lutte concertée contre le terrorisme et l'émigration clandestine, échanges culturels… «Vous connaissez l'importance que la France attache à ses relations avec le Maroc ainsi qu'aux liens humains, historiquement très forts, qui s'y rattachent depuis des décennies. Nos relations sont exceptionnelles, le dialogue politique régulier et la coopération très dense», n'hésitent pas à témoigner nos partenaires décideurs et députés de l'Hexagone. Si la France est l'avocat le plus ferme plaidant pour le statut avancé du Maroc dans ses relations avec la communauté européenne, et ce, en mettant en avant, dans tous les forums internationaux, régionaux et mondiaux avec une régularité sans faille, elle l'est tout autant sur le plan strictement bilatéral en rénovant la coopération qui a fait un bond considérable pour le passage d'une ancienne assistance financière et technique sous forme d'aide souvent conditionnelle, à un partenariat gagnant-gagnant fondé sur l'équilibre des intérêts réciproques et la solidarité commune visant une dynamique de prospérité partagée. Des actions majeures militent pour cette nouvelle tendance dans les rapports entre deux nations entendant jouer, ensemble, un rôle utile et influent dans les échanges entre les deux continents européen et africain, la concrétisation des objectifs du processus de Barcelone pour le partenariat euro-méditerranéen, ainsi que le fameux grand projet de Nicolas Sarkozy intéressant l'avènement d'une Union de la Méditerranée. Parmi ces initiatives, citons l'appui concret et d'importance croissante de la France dans le soutien à la mise à niveau des entreprises, notamment les PME majoritaires du parc productif national en vue de leur insertion compétitive compte tenu des contraintes et des exigences de la mondialisation et du libre-échangisme. Mais ce qui retient l'attention, c'est la forte volonté commune instituée en 2005 en espace mixte d'hommes d'affaires et d'opérateurs économiques des deux rives pour évaluer les opportunités d'une plus grande implication des leaders et des champions économiques et financiers des deux pays dans le développement durable. Déjà, l'Hexagone est aux premières loges des partenaires commerciaux et investisseurs dans le Royaume en y comptant plus de 400 entreprises implantées dont un nombre conséquent de leaders régionaux et mondiaux, à l'instar de Vivendi, Veolia, St Microelectronics, Renault et autres. Cette dernière, faut-il le rappeler, vient de signer le contrat du siècle dans le domaine des projets d'industries équipementières pour un investissement record de 1 milliard d'euros et la production de 400 000 voitures à terme, dont une bonne part destinée à l'exportation. Une dynamique de prospérité partagée Le site choisi de Tanger-Med est, lui aussi, en pleine effervescence d'affaires avec un complexe portuaire en phase de démarrage accueillant, parmi ses pensionnaires gestionnaires ou exploitants, des géants de la trempe de l'armateur français CMA-CGM. Rappelons que lors de la 7ème rencontre des Chefs de Gouvernement en septembre 2005 à Rabat, les deux Premiers ministres avaient décidé de créer le Groupe d'impulsion économique France-Maroc composé d'hommes d'affaires français et marocains afin de mieux développer les synergies existantes entre nos deux pays dans le domaine économique. En décembre 2006 à la rencontre de Paris, les Premiers ministres français et marocain ont décidé de reconduire le mandat de ce groupe pour une année supplémentaire à la lumière du travail accompli par celui-ci. Il faut dire que les visites alternées des Chefs d'Etat des deux pays, la double visite Royale en France en 2000 et 2002 et celle du Président Jacques Chirac au Maroc en 2003, ont en effet insufflé une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale. Une dynamique que le nouveau chef du palais de l'Elysée s'est promis de renforcer et d'en étendre les bienfaits socioéconomiques au bénéfice des deux peuples. Un Sarkozy qui est resté un ami fidèle et incontournable du Maroc même si les mauvaises langues se sont déliées après le report de sa visite de travail du 11 juillet à Oujda. Un Sarkozy qui joue à fond la carte du partenariat franco-marocain dont la solidité des sentiments et la solidarité réciproque entre nos deux pays ne sauraient être sacrifiées après l'échec du marché des Rafale au profit des F16 américains.