En pleine campagne électorale, Karim Ghellab s'est entouré d'une équipe professionnelle, d'une méthode de travail rigoureuse et surtout d'un bilan national et local reluisant. Le tout, pour convaincre les 173.000 électeurs de la circonscription Sbata Ben M'sik de voter pour sa liste, celle de l'Istiqlal, dont le symbole est la Balance. Le siège central du secrétariat provincial du parti de l'Istiqlal à Sbata, a été choisi par Karim Ghellab pour être son quartier général (QG) pour les élections législatives prévues le vendredi 7 septembre. En début d'après-midi, Karim Ghellab, tête de liste pour son parti dans la circonscription de Sbata-Ben-M'sik, est en réunion dans une petite pièce du QG avec son état-major. Habillé de façon décontractée, il paraît serein. Le mur est tapissé de cartes de la circonscription électorale. Il se lève de temps en temps, comme un général qui prépare une bataille et consulte les cartes, repère les quartiers et ruelles, les différents bureaux qui y sont installés… Rien ne lui échappe. De temps en temps, il signe une pile de documents administratifs nécessaires pour organiser une réunion avec les électeurs. Karim Ghellab reconnaît que les premiers jours de la campagne ont été difficiles, à cause notamment du décès de son père. Mais dès le jeudi dernier, il a pris le taureau par les cornes. Son premier meeting est prévu pour l'après-midi. Karim Ghellab a décidé de procéder de manière méthodique. Il n'est pas question de sortir de manière non programmée pour aller à la rencontre des citoyens. C'est ce que font bon nombre de candidats. Mais cette méthode a prouvé son inefficacité. D'abord, ces citoyens ne sont pas forcément prêts pour écouter des speechs politiques. Face à leur désintérêt, c'est du temps perdu pour tout le monde. Ensuite, ses sorties, que nous pouvons qualifier de populistes, ne permettent pas de lancer de réelles discussions de fond sur le rôle du parlementaire, les soucis des électeurs et comment concilier les deux. Non ! En bon ingénieur, Karim Ghellab a une tout autre approche. Il planifie, en concertation avec son équipe, une série de rencontres avec les citoyens. «Il ne s'agit pas à proprement parler de meetings électoraux, mais de réunions avec les électeurs. Ils sont entre 30 et 50 et chaque réunion a un ordre du jour préétabli», explique Ghellab. A ses côtés, des experts en marketing, en communication, des juristes chevronnés. «Je délègue beaucoup», explique Karim Ghellab. Dans les pièces avoisinantes, chacun a une tâche déterminée. Des ordinateurs portables sont connectés à Internet. On planifie les moindres déplacements du Ministre-candidat. Tout est maintenant prêt. On peut passer au travail de terrain. Ainsi, la première sortie a lieu vers quatre heures de l'après-midi. A bord d'une Peugeot 407, Karim Ghellab quitte le secrétariat provincial de l'Istiqlal et se dirige vers une maison dans le quartier de Sbata. Il est accompagné d'une poignée de militants istiqlaliens. Arrivé sur place, il descend du véhicule et trouve à son accueil trois ou quatre femmes. Elles attendent leur candidat de pied ferme. Et pour cause, cette première réunion est programmée dans une maison de Sbata. A l'intérieur de la maison, il n'y a que des femmes. Une quarantaine environ de tous les âges. Karim Ghellab monte les escaliers de la maison populaire sous les youyous et les cris de joie des femmes. C'est une ambiance festive qui ne semble pas déplaire au candidat istiqlalien. Mais cela ne l'empêche pas d'être pragmatique. L'ordre est évident. La situation des femmes et des jeunes filles. Le candidat istiqlalien prend d'abord la peine de lancer deux petits films, l'un sur le bilan national de l'Istiqlal, l'autre sur l'activité locale du candidat en sa qualité de Président de l'arrondissement de Sbata. Sur ce dernier point, Karim Ghellab est catégorique : «Nous sommes à mi-parcours du mandat communal et déjà nous avons réalisé plus de la moitié des projets que nous avons promis aux habitants de Sbata». En effet, des projets nécessitant 75 millions de Dhs ont été programmés dans cet arrondissement, dans des domaines comme les infrastructures de base, le social, le sport… Autre particularité de cette circonscription : au sein de sa population, il y a un nombre considérable de travailleurs dans le secteur des transports. C'est un détail important, puisque Karim Ghellab assure que les réformes qu'il a entrepris en tant que ministre, n'ont absolument pas affecté sa popularité. questions à Karim Ghellab 3