Négociations commerciales entre Rabat et Washington L'accord de libre-échange qui se construit petit à petit entre les Etats-Unis d'Amérique et le Maroc est sur la bonne voie. Donald L. Evans, le secrétaire américain au département du commerce ne semble avoir aucun doute sur sa prochaine concrétisation. Selon lui, le Maroc fait partie des premiers pays avec lesquels les Etats-Unis doivent conclure un accord de libre-échange. En commençant sa première visite au continent africain par le Maroc et qui le mènera par la suite au Ghana, le Secrétaire américain au département du commerce, Donald L. Evans vient de signifier par là le niveau des relations tout court entre les Etats-Unis et le Maroc. Inutile de préciser que cette visite s'inscrit dans le cadre de la construction de l'accord de libre-échange qui est en train de se dessiner entre les deux parties. "L'Afrique est un continent que le président Bush veut voir réussir dans les investissements. Dans cette optique, le locataire de la Maison blanche se rendra à l'île Maurice en 2003 pour assister à une conférence sur la promotion des investissements en Afrique", a déclaré, ce lundi 11 novembre, à la résidence de l'ambassadrice américaine à Rabat, Donald L. Evans. Et d'ajouter concernant singulièrement le Maroc : "plus votre économie sera ouverte et libérale, plus les entreprises américaines seront encouragées à venir commercer et investir au Maroc". Le secrétaire américain au commerce est convaincu que le secteur privé est le seul capable de générer la croissance. Ainsi, après cette visite, une mission commerciale représentant de nombreuses entreprises se rendra au Maroc pour identifier les opportunités que le royaume est en mesure d'offrir. Pour le secrétaire américain au commerce, le rôle du gouvernement doit se limiter à créer les conditions ainsi qu'un environnement amical qui va attirer les capitaux. "L'accord de libre-échange qui devrait être conclu entre les Etats-Unis et le Maroc a pour but, en principe, de renforcer les économies des deux pays. Sa finalité est de se traduire par un approfondissement significatif des relations commerciales et bilatérales entre les deux pays ", explique encore Donald L. Evans. Par ailleurs, il est important de souligner qu'une délégation composée de hauts cadres du département du commerce accompagne le secrétaire américain, dont la directrice de l'Organisation pour les représentations commerciales américaines à l'étranger et la spécialiste du Maghreb en matière de négociations commerciales. Du win win "Si nous sommes pour la signature d'un accord de libre-échange avec le Maroc, il faut aussi être sûr que toutes les parties seront gagnantes. Sinon, il n'y aurait pas l'utilité d'un tel accord", souligne avec force le responsable au commerce américain. En effet, il a indiqué qu'à son retour aux Etats-Unis d'Amérique, il s'adresserait au secteur privé de son pays pour lui signifier que les conditions pour faire des affaires avec le Maroc s'améliorent et sont de plus en plus réelles. Il a ainsi énuméré un certain nombre de secteurs qui peuvent intéresser les investisseurs américains. C'est le cas des télécoms, des nouvelles technologies de l'information, les compagnies d'assurances, … Dans ce contexte, il n'a pas omis de préciser que les réformes entreprises dans ces différents créneaux, si elles aboutissent, seront logiquement accompagnées de capitaux importants. Au mois de juillet de cette année, le congrès des Etats-Unis d'Amérique a voté pour transférer l'autorité de la promotion des liens commerciaux au président des Etats-Unis. C'est un développement important. " Grâce à ce vote, le président se trouve mandaté de plein droit et a l'autorité de prendre place aussitôt à la table des négociations avec un pays donné pour conclure un accord de libre-échange. C'est la première fois qu'un président américain peut prétendre à une telle autorité depuis huit ans. Et le Maroc fait partie des premiers pays avec lesquels nous allons nous asseoir à la même table et conclure un accord de libre-échange", déclare Donald L. Evans. A l'heure actuelle, les Etats-Unis ont signé seulement un accord de libre-échange avec trois autres pays.