C‘est bien le cas de le dire car l'été marocain est unique au monde et dans l'histoire des nations. Et cela n'a, naturellement, rien à voir avec l'été indien dans le Nord de l'Amérique très prisée par les touristes. L'été marocain, surtout cette année, est, non seulement une saison studieuse et mobilisatrice pour relever de nombreux défis, mais aussi et surtout, c'est une époque de l'année, spécifique au Royaume, qui est chargée de symboles forts et de pages glorieuses de notre histoire, présent et avenir. D'abord, toutes les forces vives et de sûreté ont été mises au branle-bas de combat au moment où le pays a décrété, le 6 juillet, l'alerte rouge dans sa lutte implacable contre «le terrorisme abject», qui est en voie pour citer le discours du Trône, «d'assèchement» total. La grande vigilance des Marocains, qui font montre d'un degré de patriotisme digne des peuples civilisés, et le professionnalisme remarquable des forces de police ont réussi à neutraliser toutes les tentatives désespérées de kamikazes en rupture de soutien, totalement isolés, qui se sont fait hara-kiri en mars et avril derniers à Casablanca. Comme ont été déjouées grâce à une anticipation des risques et des menaces terroristes de la part des agents de la sûreté, de la Gendarmerie Royale, des Forces Auxiliaires, des services de renseignement et scientifiques et, bien entendu, des 30 millions de soldats qui constituent les «forces invisibles» de la patrie, tous les plans criminels dans plusieurs et démantelés plusieurs réseaux et groupuscules de présents extrémistes liés à la nébuleuse d'Al Qaida, en maints endroits du pays. Les deux dernières tentatives barbares, à Tanger près du complexe Arrabie du quartier Marbel et à Meknès à proximité d'un autocar de touristes en visite dans l'ancienne ville démontrent à quel point les kamikazes sont isolés, déboussolés et en voie d'extermination totale. Mais l'été marocain, c'est aussi un nouveau défi de taille mettant aux premiers rangs les pouvoirs institutionnels, Souverain en tête de peloton, le gouvernement à travers ses deux départements sensibles de l'Intérieur et de la Justice, le CCDH, les partis politiques et la société civile domestique et internationale, tous engagés sur le front des prochaines échéances électorales dont la période de pré-campagne a été quasiment consommée depuis le 13 juin dernier, la campagne des législatives démarrant le 26 du mois courant et le scrutin attendu le 7 septembre prochain. Tout a été dit, les programmes des partis arrêtés et rendus publics, les subventions étatiques pour les campagnes des candidats déterminées, les lois appliquées et la révision exceptionnelle des listes électorales définitivement bouclées. Au décompte final, plus d'électeurs inscrits correspondant à un électorat additionnel de plus de 1.600.000 votants qui se rendront aux urnes. Tous les observateurs sont optimistes pour espérer un scrutin «sérieux et crédible», avec le même élan qui est à l'origine du plan d'autonomie soutenu par la communauté internationale. En tout cas, tout est mis en œuvre pour que le Maroc entre sereinement dans la normalité démocratique à l'issue des élections législatives et les interventions dissuasives, comme promis dans le dernier discours du Trône et maintes fois rappelés par l'Administration territoriale, sont entrées en action en épinglant des candidats indélicats tentés par le lancement de «campagnes prématurées» ou «d'influence des électeurs». De manière ferme, sans privilégier qui que ce soit, et en appliquant la même loi pour tout le monde en systématisant le recours à la justice. Ainsi, le vent semble, enfin, souffler dans la bonne direction, d'autant plus que les mesures préventives et les précautions assurées sont renforcées par l'entrée en lice du CCDH s'appuyant sur les collectifs associatifs qui ont fait mission d'observateurs lors du scrutin de 2002, le NDI nord-américain et la participation de 3.000 observateurs nationaux et étrangers. Et puisque l'on parlait de démarche «sérieuse et crédible», l'été marocain a été, également, chargé par d'intenses consultations démocratiques et inclusives sur le statut de décentralisation élargie de nos provinces sahariennes alors que vient de s'achever, le 11 août, un nouveau round des négociations de Manhasset, dans la foulée de la première rencontre des parties en juin dernier. Et même si les questions de fond n'ont pas encore été abordées, il faut relever l'optimisme de la délégation officielle marocaine se préparant déjà pour la prochaine rencontre, à Genève probablement, en dépit de la position «figée» du polisario. Un optimisme de bon aloi qui se confirme avec l'acceptation du principe de la poursuite des pourparlers entre les parties au conflit alors que le cadre des négociations a été définitivement délimité par le discours du Trône: «L'autonomie, toute l'autonomie, rien que l'autonomie». Et c'est en parfaite connaissance de ces lignes rouges inviolables que le camp adverse a fait le déplacement de Manhasset II, tout comme il s'apprête à poursuivre le dialogue au prochain round dont le timing sera arrêté compte-tour des échéances électorales et de la formation d'un nouveau gouvernement, vers la fin septembre ou début octobre.prochain Enfin, l'été marocain est caractérisé par des symboles puissants et pérennes qui ont jalonné l'histoire du Royaume de ses pages les plus glorieuses. D'abord, la fête du Trône, célébrée le 30 juillet sous le signe de huit années de réformes initiées par un Roi développeur et dont le discours à la nation est fondateur de la normalité politique et institutionnelle dans le pays. Ensuite, le parachèvement de l'intégrité territoriale du Maroc avec la récupération des provinces d'Oued Eddahab commémorée le mardi dernier. En fin, le Maroc s'apprête à célébrer, lundi 20 et mardi 21 août, avec éclat, sur de sa force, confiant en son droit, serein quant à l'avenir, la Révolution du Roi et du Peuple marquant le 54ème anniversaire du départ en exil de SM Mohammed V et le 44ème anniversaire de la naissance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Une naissance bénie portée avec amour par tous les Marocains heureux et rassurés, à la fois, d'être conduits par un Souverain de proximité vers des horizons meilleurs et nouveaux. Un enchaînement de hauts faits d'armes qui rend fiers tous nos citoyens heureux et vigilants, à la fois, durant tout… l'été révolutionnaire marocain.