Jusqu'au 20 juillet 2007, le nombre d'incendies de forêts déclarés à l'échelle nationale est limité à 126 cas, touchant ainsi une superficie de 242 hectares, répartis en 181 ha de formations arborées, 40 ha d'essences secondairement 21 ha de tapis herbacé et d'Alfa. À la région du Rif (Tétouan, Chefchaouen, Tétouan, Larache, Tanger) qui arrive en première place avec 54 départs de feu et 73 ha brûlés, suivie par la région du Nord-Ouest (Kénitra, Sidi Kacem, Khémisset et rabet) avec 17 départ de feux touchant plus de 34 ha, la lutte contre les incendies de forêts au Maroc se poursuit sans merci. Et ce, avec tous les moyens disponibles mis en place pour cette optique : sensibilisation, infrastructures et équipements, plan national opérationnel de lutte, formation et coopération avec les partenaires locaux. Et pourtant, dans des conditions et pour causes indéterminées les forêts marocaines s'enflamment toujours. Ce qui n'empêche guère que la stratégie adoptée pour faire face au fléau a abouti à des résultats surprenants : «Pour l'année 2007, la superficie moyenne parcourue par incendie depuis le début de l'année en cours est de 2 hectares seulement», dit-on dans un communiqué rendu public par le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. «Ceci dénote, d'après la même source, de l'amélioration régulière du processus d'alerte et de la réactivité du dispositif de lutte mis en œuvre par l'ensemble des partenaires concernés». Bien averti par le fait que la majorité des incendies de forêts se déclenchent souvent durant la deuxième période d'août et le début du mois de septembre, le Haut commissariat, au titre de l'année 2007, a mis en place un programme d'action de prévention et de lutte contre le fléau. Un train de mesures qui s'articule autour de trois importantes composantes, à savoir, d'une part, le renforcement de la prévention à travers la sensibilisation et la réalisation des travaux d'équipement et de traitement des forêts et, d'autre part, la détection et l'alerte par la mise en place d'un réseau de guetteurs et de patrouilles au niveau des zones sensibles. Deux composantes qui s'ajoutent à l'opérationnalisation d'un nouveau dispositif d'intervention terrestre et aérienne contre les feux de forêts. Cette actuelle stratégie d'intervention repose sur un système gradué à quatre niveaux d'intervention. D'après le document du Haut commissariat, le premier niveau repose sur une gestion rapide et une prise en charge du départ de feu par les services provinciaux du Haut commissariat, moyennant la logistique de la Protection scissile. Si le feu devient important ou si l'accès au feu est difficile, le deuxième niveau est déclenché à travers le recours aux avions de la Gendarmerie Royale (Turbo Trush) et aussi par la mobilisation des Forces auxiliaires. Si toutefois encore le feu n'est pas maîtrisé, ce sont les Forces Armées royales, appuyées par les avions C130 des Forces Royales de l'Air qui interviennent au troisième niveau en appliquant des produits qui retardent l'avancement des flammes. Mais lorsque l'ampleur du feu devient difficilement maîtrisable par les moyens nationaux, le quatrième niveau d'intervention est donc opéré par le recours à l'assistance internationale dans le cadre de la lutte aérienne contre les feux de forêts les plus violents. Rida Addam