Le huitième Discours du Trône, sous le nouveau Règne, a définitivement fixé le cadre de référence au sein duquel devra se dérouler le second round des négociations directes de Manhasset des 10 et 11 août prochain : L'Autonomie ou rien. C'est ce qu'a annoncé, en substance le Souverain à la Nation le lundi 30 juillet, en se faisant le porte-parole de 30 millions de citoyens du Maroc, unis dans un front national solide comme un roc : «Nous souhaitons réaffirmer, en ton nom, cher peuple, la volonté sincère du Royaume de s'engager dans des négociations responsables, en partant de deux prémisses de base : de prime abord, le Maroc a participé de bonne foi au premier round des négociations et demeure constamment disposé à négocier, mais uniquement à propos de l'autonomie, toute l'autonomie et rien que l'autonomie. En deuxième lieu, l'autonomie convenue de façon consensuelle, ne peut être envisagée que dans le cadre de la souveraineté du Royaume du Maroc, pleine, pérenne, inaliénable et ne souffrant d'aucun marchandage, et ce dans le respect de son unité nationale intangible et de son intégrité territoriale une et indivisible». Le ton est ferme, les convictions tranchées, l'engagement patriotique sans faille et la détermination à en assumer toutes les conséquences se maintient dans une attitude inébranlable. Oui, le Souverain est resté fidèlement attaché au Serment de la Grande marche Verte, en vertu duquel, aucun pouce de notre Sahara marocain ne saurait être aliéné. Oui, le Roi Mohammed VI a totalement rompu avec l'ancienne approche sécuritaire, qui a valu à notre pays bien des «déboires diplomatiques», pour privilégier le consensus national démocratique à travers une nouvelle approche inclusive et participative, incluant les populations locales, les Sahraouis Marocains de l'intérieur et à l'étranger, les partis politiques, la société civile ainsi que toutes les forces vives de la Nation. Oui, le Monarque demeure tenu par l'initiative d'un statut de large autonomie, spécialement conçu pour le cas d'espèce, au sein duquel tout est négociable, sauf le timbre et le drapeau, mais en dehors duquel le Souverain rejette toute participation du Royaume. «Toute l'autonomie», a-t-il dit dans son discours, une décision qui s'apparente à une solution démocratique, offrant de très larges prérogatives de gestion des affaires sahariennes à nos compatriotes de Sakiat Al Hamra et de Oued Eddahab, concrétisant, ce faisant, l'une des formes d'autodétermination recommandée par l'ONU et sur les résultats duquel notre pays se déclare tenu. En effet, le Souverain a bien souligné que «Nous sommes pleinement confiants que le processus d'autodétermination consensuelle connaîtra un heureux aboutissement, d'abord, avec l'aide de DIEU et, ensuite, grâce à l'unanimité nationale, y compris les Sahraouis qui s'y sont tous investis sans exclusion, ni discrimination aucune». Avant que le fils de feu Hassan II et petit-fils de Mohammed V ne lance un appel à tous nos compatriotes sahraouis de l'étranger pour se rallier massivement à la voie marocaine pour un règlement définitif du conflit du Sahara. Un appel lancé en ces termes : «A ce propos, Nous engageons Nos fidèles sujets expatriés originaires du Sahara marocain, où qu'ils soient, notamment les populations retenues à Tindouf, à oeuvrer pour une plus large adhésion de leurs frères à cette initiative qui a pour vocation de les réconcilier entre eux, de favoriser leur rassemblement et de préserver leur dignité». Et c'est confiant dans le vaste courant de sympathie et de soutien d'une démarche marocaine qualifiée de «sérieuse et crédible», que le Conseil de sécurité a notifié dans sa dernière résolution du 30 avril dernier, que le Souverain a tracé les contours au-delà des limites desquels le Royaume refuse de s'engager lors des prochaines négociations, en appelant de tous ses voeux le camp adverse, à faire preuve de responsabilité constructive. En évoquant le souhait que les Officiels marocains à New York puissent avoir comme interlocuteurs de «vraies parties», des «parties réelles et effectives» afin de garantir le succès au bout du compte d'un processus de pourparlers qui semble s'installer dans la durée. Ce soutien de la communauté internationale est conforté par une très large adhésion des forces vives du front intérieur, mobilisés comme un seul homme derrière le premier responsable du pays qui a renouvelé, dans une confiance et une sérénité définitivement acquises, le grand projet de gouvernance territoriale que nourrit le Royaume dans la consolidation du processus de régionalisation : «en effet, une régionalisation efficiente va nécessairement de pair avec un système de déconcentration aussi large que concret, dans le cadre de pôles bien définis, auxquels les autorités centrales délèguent les prérogatives et les ressources nécessaires, suivant une approche régionale intégrée». Ces résolutions de démocratie de proximité ont été soulignées dans le discours du Trône, au moment où Sa majesté le Roi Mohammed VI, a annoncé un nouveau découpage régional du territoire, prenant en ligne de compte les spécificités de chaque région, y compris les provinces marocaines du Sud. In fine, Manhasset II sera le révélateur de l'avenir de l'union d'une région maghrébine longtemps torpillée par le conflit artificiellement entretenu au Sahara par les algéro-séparatistes. Ces derniers voient le Maroc leur tendre encore une fois la main de la sagesse et de la fraternité arabe et maghrébine pour trouver une sortie de l'impasse sans vainqueur, ni vaincu. Et le plan d'autonomie offre une opportunité irremplaçable, que les «parties» ne doivent pas gâcher, sans courir le risque d'un statu-quo, devenu intolérable pour les peuples frères de la région. En clair, Manhasset II : Ce sera l'autonomie ou rien. Autrement dit : ça passe ou ça casse ! A bon entendeur, salut !