Le système de garantie change. La Bourse pourrait accueillir de nouveaux émetteurs étrangers, un code monétaire et financier est en gestation… Autant de projets qui devront dynamiser le secteur financier. Le Maroc est sur la bonne voie. Il doit cependant en faire davantage. Voilà d'emblée ce qui ressort de la première réunion du Conseil National du Crédit et de l'Epargne (CNCE), qui s'est tenue le 25 juillet dernier. Cette institution, chargée entre autres, de penser au meilleur développement du secteur financier, se veut un véritable forum de débat et de réflexion. D'ailleurs, ses intervenants n'ont pas manqué, chacun de son côté, d'annoncer les mesures en cours, ou les projets en cours de validation, conduisant à une meilleure dynamique de ce secteur. Parmi les éléments phares qui devraient être mis en place en 2007, il y a lieu de citer la politique de gestion active de la trésorerie et de la dette intérieure. Durant ces dernières années, les gouvernements qui se sont succédés se sont attaqués principalement à la dette extérieure. Sa bonne gestion a permis de la rabaisser à des niveaux record. Mais, revers de la médaille, la dette interne a explosé. Cette situation longtemps décriée, commence à susciter l'intérêt des autorités. Cette nouvelle politique s'inscrit dans le cadre du nouveau contexte juridique, créé par les nouveaux statuts de Bank Al Maghrib, qui ont supprimé la possibilité pour le Trésor de recourir, en situation normale, aux concours financiers de la banque centrale. « Avec la disparition de cet avantage, le Trésor ne conserve aucun privilège en matière de financement et devient un opérateur traité sur un même pied d'égalité que les autres opérateurs financiers privés », explique Fathallah Oualalou, ministre de l'Economie et des Finances. A cet effet, une convention devra être incessamment signée entre la banque centrale et le Trésor. Elle a pour but de cerner les interventions de ce dernier sur le marché monétaire et d'assurer une harmonie entre la gestion active de la trésorerie et de la dette, d'une part, et de la politique monétaire d'autre part. Parmi les autres éléments phares de la réunion, l'annonce de l'achèvement de l'étude relative à la recomposition et le redéploiement du système national de garantie en vue de proposer de meilleurs produits aux PME. « L'étude devrait permettre de rationaliser notre dispositif en termes d'intervenants et mettre en place une offre produit structurée en fonction de la nature des besoins et de la taille des PME », lance Oualalou. Sur le plan de l'attrait de la place casablancaise, il est à noter que le ministère des Finances est en train d'examiner une demande d'agrément d'une société de bourse maghrébine, ainsi que des projets d'implantation provenant de pays européens. « Nous avons également plusieurs demandes pour l'autorisation de cotation d'émetteurs étrangers sur la Bourse de Casablanca ». C'est dire que le potentiel y est. Il suffirait de créer les bonnes conditions pour s'assurer que tous les projets se concrétisent le plus rapidement possible. D'ailleurs, un autre chantier devrait donner davantage de visibilité aux investisseurs étrangers pour qu'ils viennent s'installer. Il s'agit, pour donner plus de lisibilité à la réglementation en vigueur, de concocter un projet de code monétaire et financier. Son élaboration devrait débuter d'ici la fin de l'année. Bref, ce sont là autant de chantiers sur lesquels les autorités se penchent sérieusement et voudraient les voir se concrétiser dans les meilleurs délais. Le secteur financier marocain se développe. Il évolue. Dans la perspective de l'améliorer encore plus, une mission conjointe de la Banque Mondiale et du FMI se rendra les mois à venir au Maroc, pour procéder à une nouvelle évaluation du secteur financier, en fonction des pratiques et des normes internationales. Au bout du compte, elle devrait permettre de dégager quelles seront les réformes qui restent à faire dans ce secteur.