Si le premier entre en exploitation avant fin juillet, le second port en extension du premier verra ses travaux démarrer fin 2008 début 2009. En réalité, il s'agit du même port qui connaît, sous une forte impulsion Royale, une extension des infrastructures aptes à absorber un trafic global de 8,5 millions de conteneurs plaçant, ainsi, la capitale du détroit au même niveau des géants européens à l'instar de celui de Hambourg ou de Rotterdam. Depuis le lancement du plus gros chantier en ce début de troisième millénaire, il fallait bien marquer une pause de réflexion, pour dresser le bilan d'étape et mesurer les perspectives restant à concrétiser. Ce qui fut fait, le lundi dernier à Casablanca, par les dirigeants de TMSA en charge des deux complexes portuaires de Tanger-Med I, qui entre en activité avec le premier terminal à conteneurs concédé, ce mois de juillet et Tanger-Med II dont les travaux démarreront fin 2008 début 2009. Et les ambitions non dissimulées par le président Saïd El Hadi, annoncent un futur exceptionnel, pour la mise à niveau d'une région vitrine de l'Europe qui, enfin, ses atouts compétitifs et ses avantages comparatifs, pour se hisser au top 3 des plus grandes infrastructures portuaires de la Méditerranée. Car la capacité de trafic, essentiellement de transbordement, des deux ports cumulés, 3,5 millions d'EVP pour le premier et 5 millions d'EVP pour le second, permet de dépasser celle saturée actuelle du plus grand port de la Méditerranée, Algésiras avec ses 4,5 millions de tonnes EVP pour rivaliser, sur un même pied d'égalité, à l'horizon 2012-2013, avec les plus grands ports européens comme Hambourg (9 millions d'EVP) et Rotterdam (8 millions d'EVP). Si on additionne les atouts de ce double méga-projet, l'on ne peut que souligner qu'il s'agit d'un chantier, dans sa conception, sa dimension, la diversification de ses activités et l'étendue de l'espace géographique qu'il couvre au carrefour de plusieurs continents, unique au monde en ce début de nouveau millénaire. En effet, le complexe de Tanger-Med est bien le seul et unique projet dans le globe crée à partir du néant, sur la plage déserte d'Oued Rmel entre Tanger et Tétouan à proximité de Ksar Essaghir, engloutissant des investissements capitalistiques d'une vingtaine de milliards DH, publics et privés compris. Un projet intégré Cette envergure s'explique par les consistantes tripolaires du complexe qui comprend un port équipé de deux terminaux à conteneurs, un autre dédié aux hydrocarbures et un quatrième ferroviaire. A cela, s'ajoute le second périmètre attenant à l'espace marchandises, qui est destiné aux trafics passagers et roulier, devant entrer en service en 2009. Ce pôle portuaire est accompagné par un ensemble de zones d'activités logistiques, industrielles, commerciales et une autre zone franche après le succès qu'a connu l'actuelle TFZ, qui a vu doubler le nombre d'investisseurs depuis le lancement de Tanger Med entre 2002 et 2006. Enfin, vient s'adjoindre un pôle territorial et les infrastructures d'appui en matière de voies de communication, notamment autoroutières et ferroviaires. Et ce n'est pas fini, puisque vient d'être décrétée l'ordonnance Royale du 26 avril dernier, de la construction d'un second port, Tanger-Med II, à l'ouest du premier, doté d'une longueur de quai de 2000 mètres linéaires. En fait, il s'agit d'une extension de la première infrastructure qui sera réalisée sur le même site reconfiguré avec le périmètre «Passagers et roulier», pris en sandwich entre les deux grands périmètres de commerce. Le processus de mise en place des concessions pour le second port, a déjà démarré en mai dernier et la signature des contrats de location des nouveaux terminaux à conteneurs, d'une capacité globale de trafic de 5 millions d'EVP, sera finalisé au premier semestre 2008 pour entamer les travaux début 2009 au plus tard, avant l'exploitation commerciale de Tanger Med II vers la fin 2012. Au total, les investissements générés par ce gigantesque complexe, tournent autour de 40 milliards DH.