Dans les pays en voie de développement, les entreprises empruntent désormais plus que les Etats. Certaines d'entre elles sont même mieux notées que leurs propres Trésor public. Mais l'emprunteur souverain a toujours son poids. Qui disait que la dette souveraine était reine ? Cette année, les entreprises des marchés émergents ont augmenté leurs dettes sur les marchés internationaux de manière deux fois plus rapide que les emprunteurs souverains. Il s'agit d'un véritable changement qui a commencé, il y a juste cinq ans. Même la Chine a été touchée par cette nouvelle donne. L'année dernière, elle a été le théâtre des plus importantes opérations financières, portant sur des émissions d'actions jamais enregistrées auparavant. Le pouvoir de contrôle des obligations d'entreprises a été transféré à un régulateur plus libéral, la Commission de régulation de valeurs mobilières de Chine. Cette dernière, a mis en place une ébauche des règles permettant aux entreprises chinoises d'émettre des obligations, dont la maturité est supérieure à une année, sans approbation au cas par cas. On s'attend à ce que cela mène à une montée subite des émissions d'obligations par les entreprises à court de liquidités, qui se sont jusqu'ici financées via des crédits bancaires sur le marché interne. Si certaines de ces obligations recourent aux marchés internationaux, ils conviendraient à un modèle qui remonte à 2002. Depuis cette époque, les investisseurs internationaux se tournent de plus en plus aussi bien vers le marché à taux que vers le marché actions des marchés émergents. Certains ont remarqué qu'après la défaillance de l'Argentine en 2001, les obligations émises par des entreprises ont réussi le retour mieux que les bons de Trésors Publics. Les gouvernements, pendant ce temps, ont moins emprunté à mesure que leurs recettes fiscales s'amélioraient et ils ont retiré certains de leurs bons du Trésor en souffrance, qui ont offert de la marge aux émissions d'obligations d'entreprises. En même temps, certaines entreprises, telles que la plus grande compagnie énergétique russe Gazprom et la banque indienne ICICI bank, sont actuellement mieux notées par Moody's, un cabinet spécialiste du risque, que leurs pays respectifs. Les investisseurs, également, préfèrent souvent miser sur les secteurs d'activités les plus concurrentielles d'un pays, telles que les mines, plutôt que sur tout le pays. Surliquidité Avec l'augmentation de la liquidité, sont apparues des normes de crédit moins rigides. Selon un récent rapport de la banque mondiale, les bailleurs de fonds privés ont offert aux emprunteurs plus de flexibilité dans les engagements de prêt et ont exigé peu de tierces garanties. Les obligations des marchés émergents évalués en fonction des bons du Trésor américains sont passées de 859 points de base en juin 2002 à 153 points de base le 19 juin 2007, quoique les agences de rating aient été prudentes au sujet de l'amélioration des emprunteurs. Certains affirment que la bulle ne saurait continuer, soutenant que ni la diminution de la transparence des émetteurs des marchés émergents, ni le risque de change ne se reflètent sur les prix. Mais les champions des marchés émergents, notent que certains émetteurs, ont un soutien gouvernemental explicite ou implicite et que les plus grands emprunteurs du secteur privé, y compris des multinationales, telles que le cimentier mexicain Cemex, ont des revenus de diverses provenances du point de vue géographique. La banque mondiale signale également que, en moyenne, les entreprises des marchés émergents qui ont essayé les marchés internationaux, étaient dix fois plus grandes selon leurs actifs que leurs rivaux domestiques, leur donnant une grande force sur le marché intérieur. Ce qui inquiète le plus les créanciers c'est la liquidité mondiale. Quand la version au risque augmente, comme cela risque de l'être encore à un certain niveau, les emprunteurs des marchés émergents le ressentent rapidement. Pendant ce mois, la liquidation des bons du Trésor, les obligations des marchés émergents se portent bien. Cependant, si les marchés, ou l'économie, prennent une tournure difficile, les investisseurs ne peuvent prendre autant de risque. En outre, les bailleurs de fonds devront prendre en compte les difficultés légales d'imposer des contrats de crédits sur les marchés émergents. Dans certains pays, tels que la Turquie et le Mexique, la loi est basée sur le modèle napoléonien français, où les créanciers ayant des garanties ne peuvent pas avoir autant, que dans des pays de droit commun. Les études montrent également que la capacité à fixer le remboursement est étroitement corrélée à d'autres mesures de transparence du secteur public, telles que la lutte contre la corruption et la fraude fiscale. Ainsi la politique du gouvernement a un impact très important. L'emprunteur souverain a toujours son poids, après tout.