Décidemment, les syndicats sont la bête en permanence du parti socialiste marocain! Après la CDT, la confédération démocratique du travail menée de main de fer par le tonitruant Noubir Amaoui, le temps est venu pour que la FDT, fraîchement créée par les ennemis jurés de ce dernier, donne du fil à retorde au parti de Mohammed Elyazghi : le ton est effectivement à la renfrogne, sinon à la fronde carrément.Tout récemment, la Fédé, né de la scission, justement parrainée par le parti de Abderrahim Bouabid, dans sa version gauche gestionnaire, a cru bon voler de ses propres ailes. Son Bureau central a décidé, en commun accord avec l'UGTM inféodé au PI un sit in, le 25 mai dernier à Rabat. La suite est désormais connue : une intervention musclée de la part des forces de l'ordre, a rappelé les syndicalistes à l'ordre ! Dans la foulée, quelques blessés et autres molestés ! Qu'à cela ne tienne : le gouvernement, où les ministres camarades du parti siègent depuis bientôt une décennie, est qualifié de tous les maux. On dépoussière même une rhétorique que l'on croyait définitivement enterrée ! Exemple : la répression aveugle ! Certaines réactions ont même poussé le bouchon un peu loin : le parti doit, sinon quitter le gouvernement, du moins exiger une enquête. Peine perdue… S'ensuit une attaque dans les vieilles règles de l'art sur les pages du quotidien d'Assabah, un membre du bureau exécutif a révélé que la FDT ne manquera pas de porter plainte contre le gouvernement! Ou encore : «toutes les mesures militantes restent possibles, et la centrale ne baissera pas les bras», jure-t-on au sein de la direction. L‘actuelle discorde n'est pas sans rappeler celle qui a précédé les élections 2002, note cet observateur de la chose publique. Et d'ajouter «Les syndicalistes du partis sentent que les choses changent et pour renverser la vapeur il faut tenir un semblant de bras de fer». Il n'en demeure pas moins que le conflit au sein du parti socialiste marocain, entre aile syndicale et aile politique, ne date pas d'hier. Et surtout, ne prend pas la même forme. De quoi conclure avec cette question: sommes-nous à la veille d'une énième tempête syndico-politique ? Les vieux démons ne dorment que pour se réveiller !