Sponsoring et communication Le sport national englué dans le marasme de ses insuffisances financières et son déficit infrastructurel reste tributaire en grande partie de l'Etat. Cette situation qui a montré ses limites depuis près d'un demi-siècle, appelle une solution d'urgence. Laquelle ne relève ni d'une quelconque alchimie ni d'un don divin. Si l'on excepte l'expérience du parrainage dans le sport marocain et plus particulièrement dans le domaine footballistique durant les années 80, on ne peut pas dire que le sport national ait été aidé et soutenu comme il se devait pour franchir les différents paliers d'un véritable développement. Au départ, l'idée du parrainage (même s'il n'a concerné que quelques clubs triés sur le volet) partait du souci d'assurer l'avenir professionnel des sportifs et des promoteurs de cette expérience pensaient que débarrassés des vicissitudes d'une carrière sportive pleine d'aléas, les joueurs donneraient le meilleur d'eux-mêmes en se préparant comme il se doit toute la journée. Hélas, le parrainage a vite révélé les failles de ce système et les organismes semi-publics engagés dans cette expérience ont commencé à se retirer en douceur de la scène sportive. Le secteur privé ne s'étant jamais senti chaud pour s'investir dans le domaine sportif, le problème des fonds de soutien restait entier. Et les clubs de croupir, les uns plus que les autres il est vrai, dans la misère. Des équipes représentatives de toute une région étaient lâchées et abandonnées à leur sort pitoyable et leurs SOS ne rencontraient aucun écho favorable au grand désespoir de leurs dirigeants qui, après avoir frappé à toutes les (bonnes) portes jetaient l'éponge. Tous, sauf ceux du club de Laâyoune, la Jeunesse sportive Massira (JSM) présidée par un de ses anciens joueurs Hassan Derhem, lequel d'emblée avait vu juste dans le “combat” pour le recouvrement des biens de l'équipe représentative du Sahara. “Depuis l'accession de la JSM à l'élite, il y a près de dix ans, nous n'avons cessé de clamer haut et fort que notre équipe est en droit de toucher une part sur les ressources minières de la région, un pourcentage minime pour constituer un budget. Car de tous les autres clubs nous sommes les plus démunis et de par notre situation aux confins du pays, l'essentiel de nos dépenses est consacré aux déplacements”, assure le président Derhem. BUne première au Sahara La semaine dernière, trois sociétés spécialisées dans le domaine de l'énergie, à savoir “Atlas Sahara”, Pétrole Maroc (Petrom) et l'Américaine Esso ont conclu un contrat de sponsoring pour la présente saison à hauteur de 1,5 million de dirhams. Ce partenariat, on l'aura deviné, ne constitue qu'un premier pas dans le cadre du soutien au parcours sportif du club, autrement dit l'enveloppe sera revue à la hausse en fonction des résultats. On peut faire confiance aux joueurs de la JSM pour améliorer leurs performances maintenant qu'ils savent qu'ils seront au moins payés pour une victoire alors que jusqu'à présent ils accumulaient des retards de règlements durant 3, 4, 5 mois !… L'expérience de la JSM devrait ouvrir une nouvelle ère pour les autres clubs représentatifs d'autres régions riches dans un domaine particulier. Cela permettrait à des équipes d'Oujda, Kénitra, Safi, El Jadida, Béni-Mellal, etc, d'être financées en grande partie par les ressources de leur sous-sol. Et ce ne sera que justice… économique. Le volet complémentaire à ce sponsoring serait assuré par la communication pour améliorer l'image de marque de nos clubs totalement désorganisés en la matière. Et là on ne peut que louer l'initiative du Raja qui a confié son destin communicationnel aux mains d'une agence spécialisée.C'est la première étape essentielle pour séduire d'éventuels sponsors de la place, à long terme ou seulement au gré des événements (ligue des champions ou matches de galas). Aux clubs marocains de tenir leurs états généraux pour obtenir des pouvoirs publics le droit de disposer de leurs ressources naturelles…