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Le Maroc, cas pionnier
Publié dans La Gazette du Maroc le 16 - 04 - 2007

Les deux pionniers de l'urbanisme au Maroc, que sont Henri Prost et Michel Ecochard, ont ouvert la voie à ce qui sera connu plus tard sous le nom de Logement collectif de masse. Leurs travaux ont fait du Maroc un cas pionnier pour la question du logement collectif de masse, qui va ouvrir la voie à d'autres expériences en Afrique du Nord et dans le reste de l'Europe.
"Je me suis surtout appliqué à montrer l'ambiance des villes anciennes, ou des campagnes, et à rendre leur caractère. Mon intérêt s'est porté comme d'habitude sur ce qui était modeste, spirituel, curieux, reflétant le mieux possible la fantaisie et l'imagination sans limites de nos ancêtres. Tout cela est menacé. On est plein d'inquiétude pour ces maisons, ces châteaux, ces manoirs aux toits percés (...) La mort lente et silencieuse de tant et tant d'oeuvres d'art fend le coeur de tout... « écrit-il dans les carnets d'architectures d'Albert Laprade. Albert Laprade savait que le travail urbanistique nécessitait une lecture en amont du tissu social et culturel d'une nation. Son expérience marocaine devait être le lancement de la mise en pratique de techniques innovantes et avant-gardistes dans l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme en Afrique du Nord.
Prost, Ecochard
et Laprade
Les années quarante marquent un tournant dans l'histoire de l'urbanisme au Maroc avec la ville de Casablanca comme chantier d'expérimentation. En effet, lit-on chez Albert Laprade qu'«à partir des années quarante, une conjoncture particulière se crée à Casablanca, capitale de l'économie et de la culture du Protectorat Français, qui permettra aux architectes des transformations importantes.» Et c'est ce chantier à ciel ouvert qui servira de terrain d'essai pour ce qui sera plus tard l'apanage de grandes villes françaises et européennes.
Dès 1914, Henri Prost, sous le Protectorat Français, avait déjà formulé l'hypothèse de nouveaux quartiers indigènes, permettant de transférer les ouvriers et de détruire les taudis insalubres. Mais, mis à part quelques rares épisodes, il faudra attendre le deuxième après-guerre, pour que ces questions trouvent des solutions réelles. Entre tensions politiques, enjeux socio-économiques, la mise en place des travaux de Prost ne pouvait aboutir (lire LGM numéro 416). Et comme nous l'avons vu lors des deux dernières livraisons de LGM, il fallait attendre l'arrivée d'une figure comme celle de Michel Ecochard pour voir le tournant réel prendre corps à Casablanca. La présence d'Ecochard est ici emblématique, pour son action en tant qu'urbaniste et politique.
Il faut ici prendre en compte tout le travail réalisé entre 1946 et 1952 par Ecochard, qui dirige le Service d'Urbanisme du Protectorat, élaborant des plans pour les grandes villes, et, plus particulièrement, à partir de 1949, pour Casablanca.
Exode et surpeuplement urbain
«L'exode rural de masse et le grave surpeuplement urbain exigent des solutions urgentes. Comparant le contexte marocain et français, Ecochard signale que cet accroissement de la population urbaine a fait parcourir au Maroc en trente ans, un chemin que la France avait lentement monté en un siècle et demi». Cette longue réflexion débouche naturellement sur une grande théorie, celle de l'habitat pour le plus grand nombre est formulée pour la première fois à l'occasion d'une conférence, qu'il tient en février 1950, intitulée «Urbanisme et construction pour le plus grand nombre. «L'histoire aura retenu une date et un geste : dans une lettre à André Bloc, Ecochard précise à ce propos : «Cette conférence résume les méthodes appliquées au Maroc et c'est, je crois, la seule étude théorique complète du problème.
Vous noterez qu'on y parle aussi de la concentration verticale prévue dans nos projets d'urbanisme. «Pour les spécialistes, l'urgence du problème et la lucidité des solutions proposées peuvent être perçues dans de nombreux articles et correspondances : “ L'habitat marocain a été depuis mon arrivée au Maroc en 1946 la préoccupation majeure du Service de l'Urbanisme. L'accroissement démographique et l'afflux des populations rurales vers les villes, y entraînent le surpeuplement de certains quartiers et la création, à la périphérie, de zones dites «bidonvilles» (300.000 personnes en 1947). Dans les deux cas, les conditions de vie y sont telles, que le problème présente un caractère d'extrême urgence. Actuellement, dans la population urbaine du Maroc, les Musulmans entrent pour 85%. C'est le problème capital, celui du grand nombre.”
Et pour atteindre une faisabilité maximum appuyée sur une étude exhaustive du terrain, voici les points les plus importants de cette étude :
- “Habitation pour le plus grand nombre. Position du problème par rapport à l'habitat normal. ”
« (...) Acceptera-t-on alors comme à l'époque du libéralisme total, la résolution individuelle du problème? (...)
Les bidonvilles d'Afrique du Nord,
les «slums» des grandes villes américaines, les «compounds» d'Afrique du Sud et les taudis de nos grandes villes européennes, nous donnent immédiatement la réponse (...)
1. Quelles sont les normes humaines minimum ? (...)
2. Où commencent les normes de l'habitat?
Est-ce quand l'homme est apte à vivre dans la maison minimum ? (...)
Ces minimums sont-ils absolus, ou conditionnés par les climats ?
3. Dépendance absolue de l'habitat minimum avec l'urbanisme.»


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