Le Koweït et le Maroc traversent actuellement une période marquée par le développement des relations économiques et sociales, notamment après la visite de l'Emir du Koweït au Maroc. À l'occasion de la célébration de la fête nationale du Koweït, M. Salah Mohamed Al Buaijan nous a livré cette interview dans laquelle il dresse le bilan de la coopération bilatérale. La Gazette du Maroc: Quelle est votre lecture de la situation actuelle au Koweït après l'avènement au pouvoir de l'Emir Cheikh Sabah Al-Ahmed Assabah? Salah Mohamed Al Buaijan : Le 46ème anniversaire de la fête nationale du Koweït et le 6ème anniversaire de la libération coïncident cette année avec l'avènement au pouvoir de S.E. l'Emir du Koweït Cheikh Sabah Al-Ahmed Assabah. Comme vous savez l'Emir du Koweït a une expérience très riche et un rôle important dans le pouvoir au Koweït à travers les postes qu'il a occupés depuis longtemps, notamment celui de ministre des affaires étrangères et président du conseil des ministres. Toutes ces responsabilités et postes ont permis à l'Emir de diriger le pays avec une grande sagesse et une connaissance profonde, pour servir les intérêts généraux de l'Etat. Le parcours de S.E. Cheikh Sabah Al Ahmed Assabah est considéré comme une étape qui complète les efforts et les programmes de développement lancés par la famille gouvernante au Koweït, qui se base sur le renforcement de la démocratie et le développement économique afin de concrétiser une expérience exemplaire dans la région. Le Koweït représente une expérience démocratique qui se distingue dans la région des pays du Golfe. À votre avis, comment peut-on développer la coopération bilatérale entre le Maroc et le Koweït dans le domaine de la pratique démocratique ? L'expérience démocratique au Koweït est un exemple pilote reconnu par les pays du Golf et toute la région arabe. Ces bases fondamentales sont la Constitution qui organise les relations entre les autorités législatives, exécutives et judiciaire, ceci se conjugue par le rôle que joue la femme koweitienne dans l'opération électorale, entre autres. En fait, nous remarquons qu'il y a un contact très fort entre les deux pays, et notamment quand il s'agit d'échange d'expériences, surtout avec le parlement marocain à travers la création d'une commission d'amitié entre les parlements koweitien et marocain, au niveau de la chambre des députés et la coordination permanente s'agissant des rencontres et des visites entre les délégations parlementaires des deux chambres. La dernière visite de S.E. l'Emir du Koweït au Maroc a eu un impact positif sur les relations bilatérales. Quels sont les meilleurs projets d'investissement et les projets mixtes qui vont être réalisés ? La visite de S.E. l'Emir du Koweït au Maroc a donné de bons résultats sur le plan bilatéral, ce qui a activé le rythme des activités bilatérales dans le but de consolider les liens fraternels entre les deux pays et la coopération dans différents domaines, et notamment dans les secteurs économiques et commerciaux, en plus de la coordination bilatérale politique. Nous avons conclu beaucoup d'accords pendant cette visite dans les domaines de l'agriculture, la marine marchande, l'habitat, le financement de l'autoroute entre Fès et Oujda, et la constitution d'une société mixte entre la société Ajial immobilière koweitienne et la société marocaine Doha. Une délégation économique koweitienne a effectué une visite au Maroc en Février 2007 afin de prospecter le marché marocain. Elle a été reçue par Le premier ministre Driss Jettou en vue de découvrir les opportunités d'affaires dans les secteurs du tourisme, de l'immobilier, et des prestations de services. Les membres de cette délégation ont bien apprécié le marché marocain qui est prometteur et enthousiasmant. Ils ont discuté de la création des projets pilotes au Maroc. En tant qu'Ambassadeur du Koweït à Rabat, quelle est votre stratégie pour développer les relations économiques et commerciales avec le Maroc ? Le Koweït a la certitude que les relations économiques et les intérêts bilatéraux sont les bases fondamentales pour renforcer les relations politiques. Mais ces relations peuvent être considérées comme un outil de renforcement de l'action arabe mixte, tenant en considération la valeur et l'impact positif de développement des relations économiques sur la coopération bilatérale et multilatérale. C'est pour cela que nous avons toujours insisté sur la consolidation des ces principes. Ce qui a été traduit concrètement après la création du groupe marocco- koweitien de développement en 1976, qui investit dans les secteurs touristiques, immobiliers et financiers. Il y a aussi plusieurs sociétés koweitiennes qui ont accédé au marché marocain, et notamment la société «Bourhane» qui focalise sur le secteur de l'infrastructure, et la société «Arif investment» dans le secteur immobilier, sans oublier les autres sociétés koweitiennes qui veulent s'installer au Maroc. Quel est votre agenda d'avenir des relations bilatérales et notamment les visites bilatérales et les accords qui vont être signés entre les deux pays ? Nous allons signer des accords qui vont être étudiés entre les deux pays dans le cadre de la haute commission mixte maroco-koweitienne qui se réunit chaque année sous la présidence des deux ministres des affaires étrangères. Sachant que la cinquième réunion a eu lieu au Koweït, et la prochaine au Maroc dans le courant de cette année. Les deux pays ont signé plusieurs accords importants, et notamment la convention de non taxation et d'autres accords dans les domaines économiques, commerciaux, éducatifs, juridiques, et la protection d'investissement. Nous avons aussi signé des accords entre le fond koweitien de développement et le Maroc. Le fond a financé 32 projets depuis 1966 dans les domaines de l'infrastructure du Maroc, comme l'agriculture, les barrages et les autoroutes. Les deux pays ont des perspectives prometteuses dans les domaines économiques et commerciaux, surtout que le Maroc a une position géographique stratégique, et sa capacité de concurrence nous oblige à joindre nos efforts pour atteindre nos objectifs. Le Maroc a proposé un projet d'autonomie élargi pour régler le problème du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine. Que pensez-vous de cette proposition ? Et quel est le rôle que le Koweït peut jouer pour arriver avec les parties à une solution définitive et juste ? Le Maroc déploie un effort considérable afin de trouver une solution définitive et unanimement acceptée pour la question du Sahara. La proposition de Sa Majesté le Roi Mohamed VI pour constituer le conseil consultatif des affaires du Sahara, oeuvre à trouver une formule définitive et nous souhaitons que les autres parties vont accepter cette proposition. Le communiqué final maroco- koweitien lors de la visite récente de l‘Emir de Koweït a exprimé clairement et sans ambiguïté, son soutien aux initiatives et propositions menées par le Maroc. Sa Majesté le Roi Mohamed VI mène une expérience de réformes et de développements remarqués par les acteurs régionaux et internationaux. Quel est votre avis à propos du processus des réformes au Maroc ? Le Royaume du Maroc, avec à sa tête Sa Majesté le Roi Mohammed VI traverse une série de réformes très positives. Tout visiteur étranger en visite au Maroc remarque avec émerveillement le développement entrepris énergétiquement dans tous les domaines et notamment l'infrastructure, les autoroutes, l'habitat et les ports. Je crois que le port Tanger Méditerranée va donner une position économique stratégique au Maroc dans l'Afrique du Nord, en plus des réformes entreprises par le Maroc au niveau législatif ou dans les domaines des droits de l'homme et des réformes sociales.