Les Ziyaïda occupent la région comprise entre l'Océan Atlantique et les Arab, les Zenata et les Oulad Ziyan dont ils sont séparés par l'Oued El Maleh, les Oulad Ali dont ils sont séparés par l'Oued Neffifikh et les Zaërs qui bordent l'Oued Cherrat. Au dires des lettrés de la région, les Ziyaïda n'étaient pas, à l'origine, de race arabe. À ce noyau primitif, sont venus s'ajouter de nombreux éléments étrangers. Les Ziyaïda étaient très hospitaliers à l'égard des étrangers qui venaient chercher refuge dans leur forêt, contre les poursuites du Makhen. Cette accroissement continu (zaïda, du verbe zâd) aurait motivé l'appellation postérieure de Ziyaïda. Il n'existe pas chez les Chaouïa de tribu plus composite que celle des Ziyaïda. Elle comprend des Oulad Hariz, des Oulad Ziyan, des Beni Meskin, des gens du Tadla, de Taza… Une sous- fraction des Mecha'ryin, les Baraïkat, se dit apparentée avec une partie des Zaërs établie du côté de Tagmart. En dehors de ces trois groupes, on ne trouve aucune grande famille mais un amalgame d'habitants de toute provenance. Certains Ziyaïda affirment que leur tribu est arabe. En fait, on peut voir aussi dans le terme de Ziyaïda, un dérivé de Ziyâd, nom d'un personnage ayant joué autrefois un rôle important dans la tribu. Elle aurait pris le nom de « Beni Ziyad » et l'aurait changé en celui de « Ziyaïda ». Dans ce cas, les Ziyaïda aurait comme origine, la famille berbère des Senhadja. La merveilleuse fertilité de la région, a de tous temps excité les convoitises et jeté les unes contre les autres les différentes tribus. Il n'y eut d'accalmie que lorsque le Makhzen fut assez fort pour juguler l'anarchie qui régnait. Les haines intestines s'éteignirent en 1907, lors des évènements de Casablanca. Les Ziyaïda prirent part à tous les engagements qui eurent lieu sous les murs de la ville. Ce sont les Beni Oura et les Mouâlin El-Ghaba qui s'opposèrent avec le plus d'ardeur aux Français. Les Feddalât formaient quant à eux une fraction des Moualin El–Outa. Autrefois, au début du printemps, un grand moussem se tenait au Marbout de Benslimane. Il durait quinze jours et attirait un grand nombre de fidèles des régions voisines : les Aïsaoua, les Hmadcha et les Gnaoua venaient y célébrer leurs rites. Aujourd'hui, certaines familles Ziyaïda font encore un pèlerinage à Sidi Benslimane au début de l'automne. Le territoire possède une vaste forêt où le gibier peut aisément s'abriter.