Prenez chaque région marocaine dotée d'un Wali volontariste et mettez-y l'équivalent d'un Abdelawahed Benchrif, vous y tenez votre croissance. La trentaine à peine entamée, jean et tee-shirt de rigueur, le jeune Oujdi est habité par l'amour de sa ville d'origine. Il a fait de son développement une raison d'être et il l'a élue comme son label patriotique perso. Le patriotisme, Abdelwahed en a plein les yeux, le verbe et le cœur : « C'est à travers l'entreprise citoyenne que j'ai choisi de servir mon pays », dit-il sans le moindre soupçon d'immodestie. PDG de BCF Group, il s'est découvert une vocation de bâtisseur dans sa région de naissance. Parti en Europe à l'âge de sept ans, il est revenu au Maroc pour s'y installer définitivement en 1997. Bien avant que le promoteur aménageur FADESA n'accoure à Saidia, il y édifia le Caracas Club, un complexe de loisirs comprenant entre autre une plage privée et des restaurants. 150 emplois à la clef. Sur les neuf hôtels programmés par l'aménageur espagnol, il sera le premier Oujdi a y créer un espace hôtelier estampillé 4****, d'une capacité de 245 chambres et 490 lits. A Oujda, entre l'aéroport et le centre de ville, à moins de 500m du futur emplacement de Marjane, il bâtira un parc d'attractions sur 20 hectares. Des projets lourds qui ont nécessité des investissements conséquents en capitaux, certes, mais surtout en énergie et en temps. « Je ne remercierais jamais assez Si Mohamed Brahimi, le Wali de la région et gouverneur d'Oujda pour l'effort soutenu qu'il a engagé pour faire accompagner nos projets par les différentes administrations locales et nationales. Ce grand serviteur de l'Etat, a parfaitement compris que l'Oriental devait rattraper le temps perdu. Comme lui, je considère le dynamisme des opérateurs marocains comme un devoir national. Oujda doit vivre et prospérer ». Il n'oublie pas non plus la forte implication de Farid Chourak et son équipe du CRI. A 32 ans Abdelwahed a scellé une alliance avec Marionnaud, propriété de AS Watson Group, présent dans 1800 villes, 6800 magasins, 88.000 salariés. Au cœur de ce cercle vertueux, trône le géant chinois Hutchison Whampao Company présente dans le génie et les services portuaires, les télécommunications, l'hôtellerie, le manufacturing, l'énergie et l'infrastructure. Représentant exclusif d'un joli paquet d'enseignes touchant à des secteurs aussi divers que les enseignes de luxe dans la parfumerie, la coiffure, les vêtements pour femmes et la maroquinerie, ou les services tels que la location et le lavage de voitures ainsi que le nettoyage à sec. Le groupe géré par Benchrif vient de fêter les deux ans de présence de Marionnaud. La fibre patriotique ne s'est pas limitée au champ entrepreneurial. Elle s'en est allée investir le champ du mécénat et du sponsoring. Ainsi en est-il du premier festival du Rai qui aura lieu les 4 / 5 et 6 Août prochains. D'ailleurs, Marionnaud a pris sa part de ces engagements citoyens au Maroc, notamment avec l'association AFAK. C'est ainsi que, dans un premier temps, Marionnaud offre un « Passeport du petit citoyen » aux enfants âgés de 8 à 12 ans contenant les principes de base de la citoyenneté. Il a également offert une « mallette pédagogique » destinée à aider les instituteurs à tirer profit dudit passeport en termes d'activités et d'enseignements scolaires, ainsi qu'un don de 300.000 DH à l'association AFAK. Le jeune Benchrif ne tarit pas de rêves pour l'Oriental : «Je veux que les multinationales optent pour ma région, et je ne ménagerais aucun effort pour cela. Je rêve du jour ou l'on ne pourra plus satisfaire leurs desideratas en accompagnement foncier parce qu'on aura affiché “complet”. Un second rêve : “La volonté politique de réaliser l'UMA sur le terrain. Pour cela, et grâce à la synergie avec Tanger Méditerranée, nous devons préparer l'Oriental à devenir le carrefour privilégié d'interfaçage économique entre les quatre extrémités de l'Afrique du Nord. C'est maintenant qu'il faut opérer. Profitons aujourd'hui même de “la panne maghrébine” pour nous mettre au diapason des aspirations de nos peuples ». Des idées fortes aussi : « Les majors doivent être séduits par notre sérieux et par les projets structurants que la puissance publique se doit d'engager. Arrivées et installées dans des conditions optimales, les transnationales feront forcément travailler les PME, PMI et autres TPE dans la sous-traitance ou le consulting. Par ailleurs, la création de zones franches urbaines (ZFU), partiellement ou totalement défiscalisées, constitue une arme efficace contre l'exclusion et le chômage. Les emplois ne se créent jamais spontanément », affirme-t-il. Et en la matière, Abdelwahed a d'ores et déjà fait ses preuves : 300 salariés sur l'ensemble du Maroc. Encore Bravo M.Benchrif !