Pour revivifier la région de l'Oriental et inciter les opérateurs économiques à venir créer des entreprises, l'Administration des douanes et impôts indirects table sur une nouvelle stratégie. "Le renouveau que la région de l'Oriental est en train de vivre se fera avec la participation de tout le monde", souligne El Arbi Belbachir, directeur régional du Nord-Est de l'Administration des douanes et impôts indirects. Cette affirmation n'est pas dénuée de fondement. En effet, de par son importance, la contrebande a ruiné l'économie de la région. L'une des conséquences de cette situation est l'existence dans toute la région de 317 entreprises dont 150 se trouvent à Nador. "Par rapport aux autres régions, le nombre d'entreprises existant dans tout l'Oriental est ridiculement bas. Cette région ne mérite pas ce sort puisque la création d'entreprises est la clef de la création de richesse", poursuit El Arbi Belbachir. Il y a un réel paradoxe entre le nombre de sociétés en place et la troisième place financière du Maroc qu'occupe cette région aprés celles de Casablanca et de Rabat. Pourquoi l'important matelas financier que constitue son dépôt bancaire ne servirait-il pas à la création davantage d'entreprises, donc de création de richesse? L'Administration des douanes et impôts indirects cherche aujourd'hui, à travers sa nouvelle stratégie, de répondre à des questions de ce genre. Normal, dans la mesure où la contrebande des produits qui vont concurrencer ceux des structures régionales ne va pas encourager l'implantation de nouvelles unités industrielles. Aujourd'hui, l'Administration des douanes a concocté une nouvelle stratégie. Elle essaye d'inculquer la notion de profit à court et à moyen terme. "Les opérations frauduleuses sont celles que l'on programme de façon instantanée. Elles font fi de la notion d'amortissement, par exemple", indique le directeur régional de l'Administration des douanes. En plus, cette administration mène actuellement deux actions directes et indirectes. La première qui vise à investir intelligemment les différents points notamment routiers et ferroviaires de passage de la contrebande se traduit au plan opérationnel par le renforcement des unités de contrôles au niveau des points de passage avec le Préside, appuyées par des dispositifs de surveillance en deuxième ligne. Ce redéploiement tactique, baptisé sous le nom de code Opération LICORNE, est également engagé au niveau des zones limitrophes avec l'Algérie. Elle a donné des résultats probants toujours en exponentiel depuis sa mise en œuvre. Ainsi le volume des affaires contentieuses entre 2000 et 2005….. (le reste sans changement jusqu'à 5475 dossiers contentieux) Parallèlement, une seconde action a été engagée en partenariat avec les Chambres de Commerce, d'Industrie et de Services de la Région ainsi que les opérateurs économiques, en vue de capter les flux qui nourrissent certains secteurs de la contrebande en les intégrant progressivement dans le circuit réglementaire. "Nous y travaillons encore et là aussi ça donne de bons résultats puisque certains articles, auparavant introduits en fraude, sont de nos jours importés par la voie légale", indique El Arbi BelBachir. Et d'ajouter : "nous sommes convaincus que la lutte contre ce fléau, bien qu'elle relève des attributions des pouvoirs publics, elle demeure également l'affaire d'autres acteurs privés particulièrement le consommateur, les mass media et l'entreprise dont on se fait tous un devoir d'en soutenir la compétitivité tant en interne que sur les marchés extérieurs".