Deux semaines après la vaste opération militaire menée contre Gaza, un deuxième front contre Israël a été ouvert au Liban à travers le Hezbollah. Le cours accéléré de la tension avec le bombardement des villes israéliennes pourrait ouvrir un troisième front. C'est sur ce point justement que le président Américain, Gorges Bush, aurait voulu anticiper lors de sa conférence de presse tenue conjointement avec le chancelier Allemand, Angela Merkel. Le chef de la Maison-Blanche aurait-il en déclarant qu'il faut «punir la Syrie sur ces actes» voulu ainsi donné le feu vert à l'Etat hébreu pour frapper dans le cadre de son «droit de se défendre». Il se peut qu'il est encore tôt de considérer les propos de Buch comme étant un feu vert. Parce que les limites de la guerre israélienne contre le Liban ne sont pas jusque-là connues. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer cette position prise par le chef des Etats-Unis. Surtout, ne pas miser sur la thèse disant que Washington ne s'aventurera pas en défiant l'Iran. Au point de permettre d'attaquer son allié stratégique dans la région. Ceci, alors qu'elle aura toujours besoin de Téhéran en Irak. Et, qu'elle sait parfaitement que la République islamique et Damas constituent aussi un dénominateur commun pour leurs autres acteurs, Hamas et Hezbollah. En tout état de cause, face est de souligner que la position de Bush a été très bien mesurée. Pour preuve, son ministre des Affaires étrangères, Condoleeza Rice, a indiqué après l'opération du Hezbollah que la Syrie devra «jouer un rôle positif». De peur que ces déclarations nuancées ne soient mal interprétées, la Maison-Blanche a tenu à rendre Téhéran et Damas responsables de l'opération. Cela dit, la Syrie devra conclure que Washington est désormais prête à accepter son «style», et, par là, négocier avec elle. Pis encore qu'elle lui reconnaît d'emblée un rôle positif de contrôler ce genre de situation au Liban. Le message américain à la Syrie est clair. Soit, en répétant l'appel de Georges Bush au président syrien Bachar al Assad, afin de montrer une détermination plus ferme vis-à-vis du processus de paix ; soit en invitant Israël à s'abstenir à affaiblir le gouvernement libanais à travers les attaques menées contre la pays du Cèdre. Quoi qu'il en soit, le message est, d'une part, adressé aux Libanais pour les rassurer que le compromis qui pourrait se concrétiser avec la Syrie, ne sera pas à leur dépens ; et, de l'autre, faire comprendre à cette dernière d'éviter de penser qu'il serait concevable d'avoir à nouveau une main mise sur le Liban. Et que, cesser d'imaginer que l'enlèvement de trois soldats israéliens pourra ramener Washington vers elle. Ce durcissement américain s'applique indirectement à sa position vis-à-vis de l'Iran. Il est vrai que Washington ne veut pas, au moins pour l'instant, une confrontation avec Téhéran. Elle fait toujours savoir qu'elle insiste sur les négociations pour résoudre la crise du dossier nucléaire iranien. Ce qui pourra constituer une introduction à la solution d'autres problèmes. En prenant cette décision vis-à-vis de la Syrie, du Hezbollah et de Hamas, les Etat–Unis auraient voulu adresser un message fort selon lequel ils montrent qu'ils étaient prêts à négocier avec eux. Mais cela ne veut pas dire qu'ils céderont au chantage. Ce que Téhéran tente dimposer en tant que cartes supplémentaires. Ce n'est pas un hasard si l'Occident a décidé de transférer le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité. Ce que Téhéran avait longtemps voulu éviter, même si ce transfert ne s'explique pas nécessairement comme étant une application des sanctions contre elles. En dépit de ce qui se passe aujourd'hui au Liban, que ce soit à travers les armes, au plus tard par le biais des négociations, la fin de la crise ne sera pas pour demain. Ce que craignent les experts militaires israéliens, c'est que leur armée perd cette fois sérieusement la face, notamment après le bombardement des bases militaires et le navire au large des eaux territoriaux de Beyrouth. C'est de la position stratégique de l'Etat hébreu. C'est par peur que le 3ème front voit le jour, que le président Bush a appelé lors de sa conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Vladimir Poutine, tenue samedi dernier, la Syrie est intervenu pour calmer le jeu.