Le passage aux quarts n'a fait que confirmer une vérité, imposée à un moindre degré, au niveau des huitièmes. Plus de place que pour les grands, à une exception près, même si certains parmi ceux-ci ont donné l'impression d'avoir peiné pour venir à bout de leurs adversaires respectifs. La meilleure illustration nous vient des Bleus qui avaient réussi à susciter beaucoup de scepticisme auprès de leurs supporters les plus inconditionnels, avant de sortir le grand jeu en huitièmes et mettre hors-circuit une Espagne pourtant très prometteuse. L'Italie toujours égale à elle-même et également fidèle aux grands rendez-vous. Elle sait gagner même s'il faut pour cela un coup de pouce arbitraire et arbitral. Les Australiens en savent quelque chose. Que dire des Brésiliens, si ce n'est qu'ils n'ont guère forcé leur talent. Et quand il a fallu appuyer sur le champignon pour sortir un Ghana qui a eu la naïveté de chercher à jouer la défense en ligne face à des adversaires qui ne demandaient pas plus. L'Argentine après avoir servi quelque spectacle de haute facture, a su se montrer opportuniste quand le Mexique s'était fait trop accrocheur. On ne se lassera jamais de voir ses artistes à l'œuvre. Le Portugal, pour sa part, a fait preuve d'une régularité sans faille, même quand il a fallu sortir la Hollande au prix d'un match à la limite de la correction et qui a valu aux acteurs des deux bords la bagatelle de vingt cartons, les deux couleurs confondues. L'Angleterre de Beckham et autres Lampard et Gérard a su aller à l'essentiel en arrachant la victoire sans trop regarder du côté de la manière. L'Allemagne reste cependant la seule formation à avoir pris les choses le plus au sérieux. La machine se mettait en branle dès l'entame, pour ne s'arrêter qu'au coup de siffler final. Mais ils devaient avoir raison ceux qui ont vu en son match des quarts contre l'Argentine un test grandeur nature qui a dû différer de tous les précédents. Et finalement c'était là une autre preuve de cette belle rigueur 100% germanique. Mais il y a eu aussi cette brave Ukraine qui en est à sa première participation, comme pour prouver que le football n'est pas (vraiment) une science exacte. Ceci pour les huitièmes, mais les quarts auront été de toute beauté. De grandes rencontres pour célébrer la fête du foot. Premier match, premier coup de force: les Allemands auront peiné pour sortir des Argentins coriaces, mais un brin dubitatifs. Klinsmann voit d'un bon oeil la suite surtout qu'il rencontre l'Italie qui a écrasé l'Ukraine sans trop convaincre. Une Squadra Azzura en demi-teinte qui pourrait créér la surprise, mais face à des Allemands galvanisés, il faut sortir le grand jeu, trimer pour voir la finale. Dans l'autre quart, le Portugal a eu raison d'une équipe anglaise, certes solide, mais qui manque de génie. Les Portugais pourront rêver d'une première finale, mais là, il faut compter sans les Français, qui ont sorti les champions du monde en titre et les favoris logiques de ce quart. Henry a frappé un bon coup en envoyant la Seleçao, danser la samba du côté de Rio. Une équipe de France qui a retrouvé tout son punch, sa maîtrise du jeu et son charisme, suite à un match héroique contre l'Espagne en huitième. Belle renaissance de Zidane et consorts qui, s'ils battent les Portugais, pourraient gouûer, encore une fois, aux joies de la Finale. Pourquoi pas une finale Allemagne/France? Possible, car et les Italiens et les Portugais pourraient faire les frais de deux formations qui montent en puissance. Un carré d'as 100% européen: Allemagne, France, Italie, Portugal. Nous sommes tentés de féliciter cette belle Méditerranée qui rafle la mise aux Sud-américains, mais les nordiques allemands, habitués au finale (7 au total) voudront gagner leur coupe. On verra...