Dès l'annonce du partage de la Palestine, annoncé le 29 novembre 1949, et alors que le héros rifain et leader mondial de la guerre populaire de libération était de retour de sa déportation pour s'installer au Caire, Mohamed Abdelkrim Khattabi n'hésita pas une fraction de seconde pour lever une armée d'un millier de volontaires arabes et maghrébins qui sont allés combattre auprès de leurs frères palestiniens. Prenant de vitesse l'arrivée des volontaires armés des pays de la Ligue. Mieux encore, les leaders palestiniens, Abou Ammar (Yasser Arafat), Abou Jihad et autres ont pris source à l'enseignement des méthodes de guerre populaire du vainqueur de la légendaire bataille d'Anoual pour lancer leur mouvement de résistance dès janvier 1965. Les Palestiniens en formation militaire se voyaient distribuer des brochures sur les diverses techniques de guérilla dont celle sur Abdelkrim Khattabi à laquelle était donnée la priorité. Un bel exemple de nationalisme panarabe de l'Emir que peu nombreux sont ceux qui connaissent les facettes de son action. Quant à l'histoire de la prétendue «République du Rif», c'est une pure invention montée de toutes pièces par les colons franco-espagnols et collabos entristes afin d'affablir l'Emir en l'isolant du pouvoir central. D'ailleurs, El Khattabi avait catégoriquement refusé l'offre d'autonomie de la région du Rif, avancée par les puissances occupantes comme un piège éventé de la partition du Royaume. Non seulement le héros rifain est contre le «séparatisme», mais il a toujours combattu pour la libération commune du Maghreb et du monde arabe et musulman. Et pour faire taire les mauvaises langues et les esprits experts en eaux troubles, son fils Saïd El Khattabi, président de la Fondation portant le nom de sa glorieuse ascendance, témoigne clairement sur l'unité du Royaume, lorsqu'il place le combat de son institution, post-Abdelkrim, en ces termes : «Le Maroc vit une ère nouvelle marquée par l'émancipation de la société civile et sa contribution efficace à l'évolution du pays ; ce qui nous incite à redoubler d'efforts pour faire de cette fondation un acteur majeur de ce mouvement».