Mercredi dernier, les titulaires des douze licences d'exploitation accordées par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) ont signé leurs cahiers de charge en présence du président de cette instance, M. Ahmed Ghazali. Celui-ci a indiqué que « la HACA assumera pleinement ses responsabilités dans le processus d'ouverture de notre paysage audio-visuel, laissant à chacun toute liberté de contribuer à cette initiative nationale conformément aux lois et valeurs de notre pays ». Il est souligné que la Haute autorité n'exercera pas de censure mais devra veiller au respect des cahiers de charge et de la législation par les nouvelles radios et la nouvelle chaîne de télévision agréées. Celles-ci qui ont un délai de 3 à 18 mois pour commencer à émettre constituent une première promotion, la voie restant ouverte pour d'autres projets éligibles. Malgré le fait que des raisons d'ordre technique (« rareté des ressources fréquentielles ») ont été invoquées, ainsi que la priorité accordée à des projets offrant « diversité, proximité et complémentarité avec les autres opérateurs existants », il est manifeste que cette première promotion constitue un test. Ce lancement qui représente un tournant longtemps attendu est ainsi perçu comme un champ d'expérimentation grandeur nature. Il donnera la mesure des compétences, de la créativité et surtout de l'audience et des attentes des publics visés. La Haca souligne, malgré les critiques qui ont émané du PPS et du secrétaire général du syndicat de la presse notamment, que sa démarche s'est voulue rigoureuse et évolutive. Elle a fait l'événement en écartant des candidatures qui semblaient a priori privilégiées (celle de FC.com de Majidi et celle du fils du premier ministre Driss Jettou). Prévoyant sans doute que ce premier choix ferait quelques mécontents, la Haca a laissé la porte ouverte à l'examen des dossiers éligibles dans une phase suivante. Le souci de ne pas rater cette expérience d'ouverture du paysage audio-visuel semble aussi avoir prédominé. C'est ainsi qu'elle s'en est tenue surtout à des critères de technicité et de faisabilité quantifiables pour départager les concurrents. Il faudra ici compter avec la dynamique que cette ouverture ne manquera pas d'enclencher et qui se traduira dans un avenir proche par une diversification grandissante du paysage audio-visuel, surtout en matière télévisuelle (où le seul projet autorisé est celui de la chaîne internationale Médi 1 Sat à Tanger). Le pari de l'ouverture autorise tous les espoirs.