JDM : Déjà bonjour et bienvenue. Kool Shene : Merci JDM : Tout le monde connaît kool Shene notamment avec le groupe NTM, mais à un certain moment, on vous retrouve en solo avec un nouvel album... C'était quoi en fait le déclique pour ce changement ? kool Shene : En fin 1999, j'ai monté un label qui s'appelle « IV My People » qui était à la base prévu pour produire des artistes français, notamment sur mon entourage. Et puis il se trouve qu'avec le temps j'ai commencé à sortir des artistes et durant tout ce temps là, j'écrivais de mon coté. A un moment donné, j'avais assez de titres pour sortir un album solo, mais quand j'ai arrêté le team NTM et je suis parti pour le label, ce n'était pas pour faire un album solo, c'était vraiment pour promouvoir des jeunes artistes. Donc j'ai fais cela pendant 4ans et enfin de compte, je me retrouve avec un album dont le titre est « dernier round » qui d'ailleurs sera le dernier... Aujourd'hui, je m'approche de la quarantaine... J'ai vraiment fait un peu de tout... Et là je veux vraiment me consacrer à la production. JDM : Il y a quelques années, on voyait beaucoup de rappeurs sur les plateaux de télévision, sur les radios, un peu partout dans les magazines... Ce n'est plus le cas aujourd'hui, il y a une nouvelle vague qui arrive avec principalement du R&B... Comment projetez-vous vos projets dans l'avenir pour redonner au RAP un "nouveau souffle" si vous voulez ? kool Shene : Alors aujourd'hui, c'est très compliqué quand on n'a pas l'ouverture comme vous dites, soit avec des refrains arythmiques pour faire passer les chansons dans les medias... (enfin... il y a 6 ou 7 ans, si c'est par rapport à cela que vous parliez) ; soit c'était un peu l'effervescence pour le rap français, et tout le monde vendait, on n'était pas plus médiatisé, les plateaux télés n'était pas vraiment envahis par le rap quoi ! Et aujourd'hui, ce qui se passe c'est qu'effectivement il y de plus en plus de trucs qualifiés de commercial et on commence à diffuser du n'importe quoi. Mais la qualité et le nombre de gens qui se consacrent au Hip Hop sont plus grands en France... et un jour il y aura une émergence de tout cela. JMD : Justement, au Maroc il y a une vague HipHop qui émerge, c'est un peu mondial mais en tout cas ici cela devient de plus en plus un phénomène de société et ... kool Shene : (interruption) Effectivement, si vous m'avez dis cela il y a 10 ans j'aurais été complètement à côté de la plaque. Mais aujourd'hui, je suis conscient qu'au Maroc et dans la planète entière le HipHop est important... JDM : (interruption) Et qui rassemble ces jeunes ? kool Shene : Ecoutez, il y a vachement de conditions sociales, je veux dire que la misère est planétaire, et il y a un moment donné où les gens peuvent se retrouver dans les paroles et puis voila quoi ! JDM : La première fois au Maroc ? kool Shene : Pas en tant que touriste, mais pour donner un concert, oui. C'est la première fois et puis on m'a dit qu'il y aura 50000 personnes... Nous on va se donner à fond et j'espère que tout se passera dans les meilleures conditions. JDM : Un mot pour conclure. kool Shene : J'espère que ça va continuer à se développer. Moi j'ai déjà rencontré des jeunes marocains à l'hôtel (H-Kayen), on m'a donné leur CD, j'aurais l'occasion d'écouter... De toute façon, à un moment donné quand on est en force et quand on est nombreux, il n'y a rien qui peut arrenter. Le HipHop est universel, ça perce partout dans le monde, il n'y a pas de raison pour que ça ne perce pas au Maroc.